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Délice Holding à la rescousse de l'Etat
Publié dans Business News le 09 - 06 - 2023

Délice Holding a été résilient malgré la conjoncture et les aléas climatiques et géopolitiques. Le groupe a su dégager des bénéfices, grâce à la diversification de ses produits. Il poursuit son soutien aux éleveurs avec des prêts à zéro pour cent et en leur achetant du fourrage mais aussi au pays notamment en produisant à perte le lait demi-écrémé, en avançant des fonds à l'Office du commerce (ou avec des avances sur impôts, ndlr), malgré un impayé en termes de compensation atteignant les 220 millions de dinars.
C'est globalement ce qui ressort de l'Assemblée générale ordinaire de la Délice Holding pour l'exercice 2022 qui s'est tenue, jeudi 8 juin 2023, sous la présidence du membre du conseil d'administration Nadia Meddeb et du DG de la société, Boubaker Mehri.


« Conscient de son rôle économique et social, le groupe Délice a mis tous les moyens nécessaires pour contrecarrer l'inflation galopante et préserver le pouvoir d'achat des consommateurs. Une année également difficile pour la filière lait, qui a poussé le Groupe Délice à prendre ses responsabilités en tant que leader, pour sécuriser l'amont lait et pérenniser la filière, à travers des partenariats stratégiques de taille, et un travail acharné au quotidien de nos équipes sur le terrain », a indiqué le président de groupe Hamdi Meddeb dans le mot contenu dans le rapport d'activité (lui-même n'étant pas présent à l'AGO, ndlr).
Et d'ajouter : « L'année 2022 a été marquée par la pénurie du lait cru, causée par la baisse du cheptel national bovin et du nombre d'éleveurs, en raison de l'inflation importante des prix des aliments pour bétail et de la baisse sévère de la pluviométrie au cours des dernières années. Cette pénurie, qui a été accentuée durant la saison de basse lactation, et notamment durant le dernier trimestre de l'année 2022, est une conséquence inévitable de la détérioration de tous les agrégats de la filière lait en Tunisie.
Pour faire face à cette situation difficile, le groupe Délice a œuvré pour le renforcement de l'amont lait et pour la survie de toute la filière, déjà impactée par l'inflation des prix des matières premières. En effet, le groupe Délice a noué des partenariats stratégiques durables pour mettre en place des projets qui ciblent la restructuration et le développement de la filière ».

Concrètement, la holding a réalisé un résultat net de 23,93 millions de dinars (MD) fin décembre 2022 contre 21,36 MD un an auparavant (+12,03%). Le conseil d'administration a décidé de distribuer 21,96 MD, soit 0,4 dinar par action, mise en payement à partir du 18 juillet 2023.
Pour sa part, le résultat net consolidé a évolué de 11,6%, passant de 70,35 MD fin 2021 à 78,54 MD fin 2022, malgré un impôt de 7,6 MD (+52,86%) et une contribution sociale solidaire de 1,36 MD (multipliée par 4,5 fois par rapport à un an auparavant). Cela a permis au groupe d'atteindre une marge nette de 6,1% contre 5,9% en 2019.
Le groupe a, en effet, réalisé des revenus consolidés records de 1,28 milliard de dinars (+8,3%). Dans le détail, le pôle lait a vu ses revenus croître de 4,1% par rapport à l'exercice précédent, malgré la baisse de la production primaire du lait cru et de tous les agrégats de la filière lait en 2022. Les revenus du pôle fromage ont augmenté de 3,6%, celui des produits frais est en croissance de 15,1%. Le pôle boissons a battu tous les records en 2022, affichant d'excellentes performances, avec une progression de 32%. Idem pour le pôle eaux minérales qui a augmenté ses revenus de 23,2%.
« En terme de rentabilité, le groupe a confirmé sa dynamique positive et a enregistré des performances records et ce, malgré la présence de facteurs exogènes défavorables à la croissance », lit-on dans ce même rapport. Et de poursuivre qu'« en quatre ans, le groupe a multiplié son bénéfice net par 2,5. Des réalisations qui confirment sa solidité ».


Côté Débat, Business News a demandé sur le montant de la compensation non-payée par l'Etat. À cela, Boubaker Mehri a indiqué que les impayés se sont élevés au 31 décembre 2022 à 170 MD et qu'ils sont passés à 220 MD à la date de l'AGO.
« Nous n'avons pas de crainte, car le groupe, vu sa position dans la filière, a la responsabilité de la soutenir», a-t-il affirmé.
Et de renchérir : « Le lait n'est pas rentable. Mais, justement c'est un soutien. Dans un business, on n'est pas obligé de gagner sur tous les fronts. Nous avons plus que 60.000 éleveurs qui travaillent avec nous indirectement. Nous avons plus que 130 centres de collecte et nous collectons quotidiennement presque 1,5 million de litres de lait.
Ce n'est pas parce qu'une composante économique ne marche pas qu'on va lever le pied. Nous réfléchissons à long terme. Nous déployons tous les moyens pour résister à cette conjoncture nationale et internationale. Nous sommes persuadées que cette crise va passer et il faut attendre la pérennité ».

En réponse à une autre question de Business News, sur le coût du lait demi-écrémé. Le DG a détaillé : « Nous vendons le litre de lait demi-écrémé à 1,35 dinar. Nous achetons le litre de lait auprès des producteurs au minimum à 1,34 dinar, pour un prix qui peut atteindre les 1,7 dinar outre les 0,1 dinar de frais de collecte. L'Etat nous accorde 0,64 dinar de compensation. Donc, l'entreprise reçoit environ 1,99 dinar pour un litre de demi-écrémé mais qui ne couvre malheureusement pas le coût de production. Le manque à gagner est palié grâce à la productivité et en comprimant les charges ». Il a d'ailleurs fait remarquer que le litre de lait demi-écrémé ne se vend pas à moins d'un euro (plus de trois dinars) sur les marchés amis et voisins.
Et de marteler : « La marge sur le pôle lait est très faible mais ce n'est pas pour autant qu'on va abandonner l'activité. Lorsqu'il y a eu une pénurie de lait, nous avons arrêté de produire une valeur ajoutée dans le lait et nous n'avons produit que du demi-écrémé ! Aujourd'hui, nous perdons de l'argent mais nous produisons le plus de lait demi-écrémé, parce que notre mission est de nourrir les Tunisiens ».


En réponse à une interrogation de Business News sur le cheptel et que faire pour le préserver, le responsable a précisé qu'effectivement la production de lait à l'échelle nationale a baissé parce que le nombre de bêtes a diminué, les éleveurs n'étant plus rentables et ne trouvant plus leur compte. Le troupeau national est ainsi passé en un an de 420.000 à 380.000 vaches laitières, soit une régression de près de 40.000 têtes de bétail entre 2021 et 2022. Chose qui explique les dernières pénuries de lait.
Pour lui, il est évident que le groupe, en ces temps de crise, doit soutenir les éleveurs. Ainsi et vu les problèmes des finances publiques, Délice Holding va contribuer à l'achat de fourrage pour soutenir les éleveurs, en évoquant un manque de 500.000 tonnes en la matière. En outre, il accorde aux agriculteurs de la filière des prêts à zéro pour cent. Plus de 25 MD de crédits leur ont été octroyés.
M. Mehri a, en outre, spécifié que la dernière augmentation de la compensation a été allouée, dans son intégralité, aux éleveurs pour les soutenir. Elle est passée en novembre 2022, de 0,41 dinar à 0,64 dinar.
« C'est une filière très importante qui nourrit les Tunisiens. Nous sommes très conscients que c'est une composante importante dans notre business. Heureusement, le groupe a été très intelligent en diversifiant son activité à partir de 2015, ce qui a permis au groupe de survivre aujourd'hui. Nous restons confiants », a-t-il soutenu.

S'agissant du stress hydrique et la sécheresse, le DG a avoué que l'eau est une problématique en Tunisie : « Effectivement nous sommes conscients et nous sommes en train d'agir sur la consommation de l'eau. Nous sommes en train de déployer tous les moyens pour consommer moins d'eau et survivre, parce que la sécheresse est un fléau ».
Et d'ajouter : « Il faut aller sur le photovoltaïque, sur la cogénération, consommer moins d'eau et d'énergie et dégager moins de CO2. Tout cela économiquement va nous donner plus de vie ».
D'ailleurs, dans son mot, M. Meddeb a spécifié que cinq installations photovoltaïques au profit des centres de collecte, ont été mises en place pour réduire le coût énergétique des différents acteurs de la chaine de valeur, et pour diminuer l'impact environnemental de l'activité. En outre, plusieurs projets photovoltaïques sont en cours de réalisation dans les usines, moyennant des investissements dépassant trois millions de dinars.


Autre point important, Boubaker Mehri a confié que le groupe n'a pas souffert en 2022 comme d'autres industries des diverses pénuries, notamment celle du sucre, et cela grâce à l'anticipation qui a permis « zéro rupture ». L'expérience et le savoir-faire ont fait que la société a su anticiper, acheter au moment opportun. Ainsi, les volumes de stock sont à leur plus haut niveau, actuellement. La société a aussi pu avoir des autorisations de l'Etat pour l'acquisition du sucre. Mieux, la société a répondu présente, lorsque l'Office du commerce a réclamé une avance pour importer le sucre, a-t-il confié.

Interrogé par Abdelaziz Ben Youssef sur la baisse du pouvoir d'achat et par Abdessatar Ben Brahim sur la qualité du lait et les critiques de certains consommateurs, le DG a indiqué que malgré la spirale des hausses des intrants, la dernière chose à laquelle pensent les dirigeants de la société est une hausse des prix de vente des produits. Mais cela dit, il a souligné qu'il n'est pas possible pour l'entreprise de perdre sur toutes les gammes de produits et qu'elle doit faire face aux diverses charges comme les salaires.
S'agissant de la qualité du lait, il a assuré que la société est très stricte, en mettant en garde contre le lait en vrac : « Hier, nous avons refusé 130.000 litres de lait non-conforme, ce qui représente plus de 10% de refus. La qualité est notre première variable, Hamdi Meddeb a toujours insisté sur deux volets : la qualité et le social ».
Et d'ajouter à l'adresse de Moncef Ouaghlani qui a réclamé d'augmenter le dividende, pour qu'il soit plus proche du bénéfice par action du groupe (soit 1,43 dinar) : « Le dividende va venir, grâce à la continuité, la durabilité et la pérennité ». Pour lui, la société doit préserver ces fonds pour faire face aux divers aléas et pour investir en limitant son endettement.
Mohamed Salah a, pour sa part, posé une question sur l'implémentation des normes IFRS et sur les prévisions. À cela M. Mehri a répondu que le chantier de l'IFRS était en cours et que « les prévisions sont très bonnes pour les années à venir». Et d'ajouter : « Nos chiffres au 30 mai 2022 sont nettement meilleurs à un an auparavant ».
Un avis partagé par le fondateur du groupe qui a affirmé dans son mot : « Le train est déjà en marche, pour une croissance durable qui impactera positivement toutes les parties prenantes de notre Groupe, de la fourche à la fourchette ».


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