Le porte-parole du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) Romdhane Ben Amor, a estimé, dans un post publié, ce lundi 3 juillet 2023, sur les réseaux sociaux, que la transition des discours haineux du monde virtuel à la réalité et sur le terrain en percevant les migrants comme une menace sanitaire et sécuritaire au pays, est due à l'absence de l'Etat et aux débordements des médias vers le discours d'incitation. « En l'absence de l'Etat, certains groupes profitent pour tenter de chasser les migrants de leurs maisons en usant de la force et tout ce qui en résulte de violence. Chacun doit assumer sa responsabilité, les appareils de l'Etat sont les seuls qui ont les prérogatives d'appliquer la loi. Certaines unités sécuritaires ont profité pour transporter des migrants aux frontières libyennes, parmi eux des femmes enceintes, des mineurs et des personnes bénéficiant de protection internationale, ce qui est interdit par les conventions qu'a signé l'Etat tunisien » a-t-il souligné. Romdhane Ben Amor a précisé que l'Union européenne doit assumer la responsabilité de la crise des migrants en Tunisie à cause de ses politiques de fermeture des frontières. « Elle doit trouver des routes sûres pour transporter les migrants et les réfugiés qui se trouvent coincés en Tunisie et l'Etat tunisien quant à lui doit assumer sa responsabilité, nommer un nouveau gouverneur à Sfax et mettre en place une cellule de crise pour la traiter ce problème de façon humanitaire et non seulement de façon sécuritaire » a-t-il poursuivi. « Transformer la Tunisie en une forteresse qui empêche l'arrivant de sortir est la volonté des politiques européennes. Certains essayent de profiter et d'instrumentaliser le discours de haine pour se positionner politiquement sur le plan régional comme ce fut le cas auparavant. Le manque de développement à Sfax n'a aucun lien avec la présence des migrants mais est cause de politiques qui ont délaissé la région et qui essayent de distraire les citoyens de leurs revendications » a conclu M. Ben Amor.