Le secrétaire général de la Fédération générale de la santé, Hassan Mezni, a estimé, jeudi 3 août 2023, que la situation du secteur de la santé en Tunisie s'est nettement détériorée et se reflète par un manque de médicaments, de services fournis et d'effectifs.
Au micro de Hassen Hameli dans l'émission Ahla Sbeh sur Mosaïque Fm, le syndicaliste a dénoncé le silence du ministère face aux diverses problématiques, se contentant d'une politique de l'autruche. Il a expliqué dans ce cadre que le ministère de la Santé a baissé le budget d'intervention de près de 25%, ce qui s'est soldé par un manque flagrant de médicaments pour ne pas parler de pénurie. Il a affirmé que tous les établissements publics hospitaliers souffrent d'un grave déficit financier, de dizaines de millions de dinars, et sont devenus incapables de gérer leurs affaires internes, de payer les fournisseurs et d'acheter les médicaments, le tout sous le silence du ministère. Et de noter qu'aucun effort n'a été fait pour pousser la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) à payer ses dus aux hôpitaux.
M. Mezni a aussi souligné la détérioration de la première ligne et deuxième ligne de soin, qui concerne 60% des patients, en notant que les hôpitaux sont devenus incapables de fournir les médicaments aux patients souffrants de diabète et d'hypertension, outre la pénurie touchant plusieurs médicaments vitaux de maladies chroniques.
Hassan Mezni a soutenu que la Fédération générale de la santé a été très compréhensive par rapport à la situation du pays et avait reporté ses mouvements de protestation, mais le silence des autorités de tutelle, l'entrave aux négociations ainsi que l'échec retentissant du gouvernement, ne laissent plus de choix au syndicat qui se trouve obligé de recourir à une grève générale sectorielle.