Le comité de défense des détenus dans l'affaire du complot contre la sûreté de l'Etat a annoncé, mardi 5 septembre 2023, lors d'une conférence de presse, qu'une délégation du Conseil de l'Europe sera en Tunisie cette semaine et la semaine prochaine pour obtenir des éclaircissements sur les accusations portées contre plusieurs diplomates européens dans cette affaire et sur l'évolution de l'affaire elle-même. Le comité de défense estime que l'Etat tunisien a impliqué ces diplomates dans une affaire terroriste et criminelle, créant ainsi une crise diplomatique. L'avocate Dalila Msaddek a précisé que les membres du Conseil de l'Europe se rendront en Tunisie pour suivre l'évolution du dossier, notamment sa relation avec des diplomates européens, afin de pouvoir auditionner leurs ministres des Affaires étrangères sur le sujet. L'avocate a ajouté que le comité de défense et la coordination des familles des détenus politiques organiseront jeudi prochain un rassemblement de protestation pour demander la libération des détenus, appelant les forces politiques et la société civile à participer à cet événement. La porte-parole du Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme et substitut du procureur au sein de cette institution, Hanen Gaddes a adressé une lettre au nom du ministère public aux délégations diplomatiques se trouvant en Tunisie, les rassurant quant à l'application de la loi conformément aux traités internationaux. Dans une déclaration publiée le 1er avril 2023 par l'agence Tunis Afrique presse, Hanen Gaddes a indiqué aux diplomates que la Tunisie demeurera un pays de droits, de liberté, de prééminence du droit et d'ouverture sur les autres. La juge a estimé que certaines pages Facebook avaient essayé d'exploiter des documents fuités de l'affaire de complot contre la sûreté de l'Etat afin de porter atteinte aux relations diplomatiques liant la Tunisie à plusieurs autres pays. Hanen Gaddes a expliqué qu'il s'agissait de captures d'écran de discussion collectées dans le cadre de l'enquête. Elle a assuré que la justice tunisienne demeurera indépendante et qu'elle s'opposera à toute tentative d'atteinte aux relations diplomatiques tunisiennes. Mme Gaddes a indiqué que la publication des éléments du dossier de l'enquête était interdite par la loi et qu'il s'agissait d'un acte criminel. Elle a, aussi, affirmé que les personnes ayant procédé à cela cherchaient à induire l'opinion publique en erreur et a indiqué qu'il s'agissait d'une tentative de faire croire que les accusés de complot contre la sûreté de l'Etat bénéficiaient d'un appui étranger.