Le président de la République, Kaïs Saïed a reçu, lundi 2 octobre 2023, le ministre du Tourisme, Moez Belhassine au palais de Carthage. Lors de cette réunion, le président de la République a indiqué : « Le Tourisme est un secteur vital de l'économie tunisienne. Nous avons tablé sur ce secteur depuis les années 60, mais il est temps aujourd'hui de réviser certains choix. Aujourd'hui, la question ne concerne pas la discussion de ce choix, cependant, il est question de développer ce secteur. Le tourisme est le deuxième secteur de l'économie en termes de revenus, se positionnant après les apports des Tunisiens à l'étranger. D'ailleurs, nous les félicitons pour leur soutien à la Tunisie ». Dans ce contexte, le président de la République a ajouté : « Nous devons développer le concept du tourisme, parce que le tourisme ne se résume pas à des plages ou des rayons de soleil. De plus, et depuis les années 60 du siècle précédent, le tourisme est devenu une sorte de "foyer" avec des prix dérisoires. Le touriste qui vient en Tunisie, passe une semaine, voire plus, dans les plus grands hôtels. Toutefois, il paye beaucoup moins que le Tunisien qui passe le même séjour, ou encore s'il reste la même période dans son pays. Un Tunisien doit dépenser des millions [Ndlr : de millimes], s'il passe un séjour dans un hôtel. D'ailleurs, certains s'endettent pour cela ». Et de poursuivre, « il faut développer le tourisme. D'ailleurs, nous évaluons le tourisme par le nombre de touristes arrivant en Tunisie, mais aussi par le nombre de nuitées. Or, même cet indicateur, nous rappelle la notion de "foyer". Le tourisme ne doit pas se réduire au soleil et à la plage. Il y a le tourisme culturel, médical, sportif… D'autre part, il y a un aspect qui atteint la dignité des Tunisiens. Cela concerne l'accueil réservé aux arrivants en Tunisie : les danses, les youyous… Accueille-t-on les touristes à Paris, à Londres ou dans n'importe quel pays, avec de telles images ? S'il y a des sociétés privées qui sont responsables de ces actes qu'elles agissent de la sorte dans les espaces privées et non dans les espaces publics. Cela touche à notre dignité ». Révolté, le président enchaîne en dialecte tunisien : « On les accueille en dansant avec des foulards, ou avec un "mechmoum"... Nous sommes un peuple accueillant, et nous assurons la sécurité de tous nos invités, mais nous ne pouvons accepter de telles pratiques touchant à la dignité des Tunisiens. Il ne manque plus que le gouvernement se déplace au port de la Goulette pour assurer lui-même l'accueil… Ces vieilles images de chameaux buvant du lait sont dépassées… ». Kaïs Saïed a conclu en estimant que l'Etat n'aurait pas dû tabler sur le tourisme comme étant un moteur de développement dans les années 60, mais plutôt sur l'agriculture, d'autant plus que ce secteur profiterait davantage aux agences de voyages, d'après lui.