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De l'alcool pour tous !
Publié dans Business News le 09 - 01 - 2024

Illégal mais populaire, l'alcool frelaté continue de tuer en Tunisie. Dans ces petites contrées oubliées par les débits d'alcool légaux où les jeunes et moins jeunes n'ont ni l'accès – ni les moyens – d'étancher leur soif de sensations fortes avec des breuvages autorisés.

Il y a quelques jours, un drame a frappé la ville de Sidi Bou Makhlouf au gouvernorat de Médenine. Cinq personnes sont décédées après avoir consommé de l'alcool frelaté fabriqué artisanalement. Il s'agit d'un mélange de méthanol et d'eau de Cologne. 41 personnes ont, elles, été intoxiquées.
Mais ce genre d'affaire est loin d'être isolé. Rappelez-vous en 2020, 66 personnes ont été intoxiquées à Kairouan à cause de ce même alcool frelaté et sept personnes ont trouvé la mort.
Ces incidents – qui se transforment parfois en véritables drames - sont liés de près aux inégalités d'accès à l'alcool contrôlé dans certaines régions. Certaines villes, de l'intérieur du pays, ne possèdent pas de points de vente de proximité, poussant les consommateurs – souvent des jeunes – à se rabattre sur des mélanges artisanaux très dangereux. Dans certaines villes, l'alcool est difficile à trouver et les consommateurs sont obligés soit de faire appel au marché noir soit de recourir à un plan B au détriment de leur santé et parfois même de leur vie.
S'il ne tue pas automatiquement, l'alcool frelaté peut détruire des vies à cause des séquelles physiques qu'il laisse. Et cela, on en parle peu voire pas. Ces conséquences dévastatrices peuvent aller des maladies neurologiques, rénales, cardiovasculaires à certains types de cancer. Selon le médecin Samir Abdelmoumen, une seule prise d'alcool frelaté peut avoir sur le corps un impact équivalant à quinze ans d'alcool contrôlé.

En temps de crise, les citoyens choisissent souvent de se réfugier dans les activités récréatives leur faisant oublier leurs problèmes du quotidien ou leurs soucis insurmontables. En Tunisie, l'alcool arrive juste après le tabac, sur la liste de ces plaisirs récréatifs de refuge.
En effet, les chiffres ne mentent pas. La Tunisie occupe la première place du classement des pays arabes en matière de consommation d'alcool. D'après l'OMS, le Tunisien consomme en moyenne 12,82 litres d'alcool par an. Si les Tunisiens sont, chiffres à l'appui, de gros consommateurs d'alcool, ce n'est pas pour autant que leur rapport à la boisson est décomplexé. L'hypocrisie qui entoure cette consommation domine les mœurs.
La vente d'alcool est parfaitement légale dans ce pays qui se dit à prédominance musulmane, mais les citoyens font face à certaines restrictions moralisatrices. Ils ne peuvent, par exemple, acheter de l'alcool durant le mois de ramadan et pendant les fêtes religieuses. Les vendredis, alors que les bars et les restaurants autorisés à servir des boissons alcoolisées restent ouverts, les débits d'alcool, eux, sont fermés par respect aux « sentiments des croyants ». Difficile de trouver une cohérence.

Mais en dehors de la politique moralisatrice de l'Etat, c'est la politique inflationniste du pays en matière de vente d'alcool qui constitue, pour nombreux Tunisiens, le premier frein. En effet, depuis 2010, les prix sont montés en flèche et n'ont pas arrêté de grimper. La loi de finances de 2024 prévoit d'ailleurs encore plus de taxe sur les boissons alcoolisées, « dans le but de renforcer les finances publiques » explique-t-on. Malgré ce que l'on pourrait penser, si les prix augmentent, la consommation, elle, ne baisse pas automatiquement. Les consommateurs se trouvent souvent obligés de changer de boissons préférées, privilégiant des produits plus bon marché.

En Tunisie, les débits d'alcool font partie d'un trafic d'influence très sélect dans lequel les autorisations sont très réglementées et n'atterrissent que chez certaines mains au lieu d'autres. Dans les pays qui se respectent, la vente d'alcool ne devrait pas être soumise à ce type d'autorisations. Les consommateurs devraient pouvoir se procurer leur boisson préférée chez l'épicier du coin tout comme ils le feraient pour acheter une brique de lait ou un pot de yaourt. Le consommateur ne devrait pas nécessairement subir des queues humiliantes pour acheter son pack de bières du weekend ou être obligé de s'alimenter sur le marché parallèle pour ça.
Le régime actuel qui dit vouloir combattre la corruption à tout prix, continue sur la lancée de ses prédécesseurs en donnant plus de pouvoir au marché parallèle. Ce n'est pas seulement valable pour l'alcool, mais concerne aussi de nombreux produits que l'Etat essaye vainement de contrôler.
L'Etat pousse, ainsi, les citoyens vers les solutions alternatives qui sont, dans bien des cas, ces funestes mixtures de la mort…


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