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Voiture populaire : le nouveau calvaire du Tunisien
Publié dans Business News le 24 - 01 - 2024

Le transport est le casse-tête quotidien du Tunisien. En effet, le transport public est peu développé en termes de réseau et de dessertes en particulier sur le Grand Tunis, les tarifs des taxis sont devenus inabordables à cause des applications et les voitures particulières sont inaccessibles à cause de leurs prix exorbitants.
Seule alternative, qui demeure relativement accessible est la voiture populaire. Or, les prix sont relativement chers par rapport aux moyens des Tunisiens et surtout l'offre très réduite avec des listes d'attentes interminables atteignant les treize ans pour certains concessionnaires. Certes, le prix de ce genre de véhicules a été récemment plafonné mais parallèlement l'offre a été réduite.

Depuis quelques années et avec l'aggravation des problèmes des finances publiques, les quotas de véhicules importés n'ont cessé de diminuer. En 2023, le ministère du Commerce avait décidé une énième baisse, de 20% cette fois-ci, les quotas passant de 55.000 véhicules à 45.000 véhicules par an, pour un besoin du marché d'environ 80.000 véhicules par an. Il faut dire que les restrictions à l'importation avaient touché tous les secteurs, le gouvernement ayant été incapable de mobiliser les ressources en devises nécessaires pour payer ses dettes et financer les besoins du pays. Ainsi, la Tunisie a fini 2023 avec un trou de dix milliards de dinars.
Les déboires financiers de la Tunisie continuent en 2024, car il y a 14,5 milliards de dinars en devises que la loi de finances 2024 n'a pas spécifiés où ils seront empruntés, alors que les autorités officielles avaient exprimé leur volonté de ne pas traiter avec le Fonds monétaire international, l'Union européenne, la France, l'Italie et l'Allemagne.

Or, on apprend que le ministère du Commerce a décidé de baisser le quota annuel de voitures populaires à 8.000 unités. L'information a été révélée, mardi 23 janvier 2024, par le président de la Chambre syndicale des concessionnaires et constructeurs automobiles et président du Conseil d'administration d'Ennakl Automobiles Ibrahim Debache.


Par ailleurs, lundi 22 janvier 2024, on apprenait que les concessionnaires avaient décidé de plafonner le prix de la voiture populaire à 35.000 dinars, une décision prise en réponse à la demande du ministère du Commerce.
Deux décisions qui arrangent bien les affaires du ministère des Finances et anticipent les problèmes budgétaires futurs.

Mais où en est le Tunisien par rapport à cela ? Si le fait de plafonner les prix des voitures populaires soit une bonne décision en soi, la limitation des quotas est un coup de massue pour les 100.000 à 150.000 personnes qui ont fait des demandes pour bénéficier de ce genre de véhicules. Les délais d'attente qui se rallongent à quinze ans en moyenne (ils étaient de sept ans avant, ndlr), alors que leur pouvoir d'achat baisse à vue d'œil notamment avec la hausse de l'inflation et parallèlement des taux d'intérêt bancaire à cause de la hausse du taux directeur de la Banque centrale de Tunisie.
Les Tunisiens se trouvent ainsi entre le marteau et l'enclume, n'ayant pas accès à un transport public décent, ne pouvant pas acheter des véhicules normaux étant excessivement chers (avec le glissement continu du dinar face aux monnaies étrangères, ndlr) par rapport à leurs revenus et étant entravés par les quotas en ce qui concerne la voiture populaire. Autre problème de taille, les délais d'attente étant de quelques années, souvent les voitures pour lesquelles des demandes ont été déposées ne sont plus vendues et ont été remplacées par un nouveau modèle, qui peut ne pas répondre aux goûts et aux besoins de l'intéressé. Donc, il aurait attendu des années pour rien, en fin de compte.
En contrepartie, les avantages des Tunisiens résidents à l'étranger (TRE) ont étaient élargis : le régime FCR est désormais renouvelable tous les dix ans et l'incessibilité d'un an (Interdiction de céder un véhicule avant un an, ndlr) a été levée. Du deux poids deux mesures, les Tunisiens ne sont pas traités sur le même pied d'égalité que les TRE, sachant que le pouvoir d'achat de ces derniers est beaucoup plus important et qu'ils peuvent donc se permettre de payer les droits et taxes pour renflouer les caisses de l'Etat. Pire, beaucoup certains vendent cet avantage et au final, les véhicules renflouent le marché parallèle, privant l'Etat de recettes fiscales supplémentaires.

En 2023, sept marques ont été vendues, en se référant aux statistiques publiées par l'Agence technique des transports terrestres (ATTT). Au total, 7.442 voitures populaires ont été vendues sur le marché tunisien jusqu'à fin 2023, contre 6.946 voitures populaires vendues fin 2022.
Les prix ayant oscillé entre 26.790 dinars pour le véhicule le moins cher et 35.433 dinars pour le véhicule le plus cher.
Pour 2024, cinq ou six concessionnaires proposeront une offre de voiture populaire. Pour le reste, ils n'ont pas d'offre de leurs constructeurs à cause de la crise des semi-conducteurs d'une part et d'autre part n'ayant pas d'offre adéquate pour ce genre de véhicule qui doit remplir trois critères : avoir une motorisation de moins 1,2 litre, une puissance de cinq chevaux et récemment ne pas dépasser les 35.000 dinars, le tout sachant que la marge des concessionnaires a été fixée à mille dinars par voiture populaire.
Donc, il est évident que le fait d'avoir un prix plafonné, certains concessionnaires devront grignoter sur leur marge pour vendre leur produit, surtout avec le glissement du dinar. D'autres devront déclarer forfait, si l'activité n'est plus rentable.
Pour résoudre, ce problème le ministère du Commerce devrait augmenter les quotas de voitures populaires aux concessionnaires ayant la capacité de fournir le marché, pour augmenter l'offre. Mais, c'est une solution qui ne conviendra pas au ministère des Finances, le secteur des véhicules étant sa vache à lait en termes de droits et taxes. Donc, le plus simple est de baisser la taxation des voitures quatre chevaux non-populaires et cinq chevaux pour que les Tunisiens de classe supérieur ce dirigent vers ce genre de véhicules. Actuellement, les voitures populaires payent uniquement une TVA de 7% alors que les autres véhicules quatre et cinq chevaux payent une TVA de 19% et un droit de consommation de 20%, rendant l'écart de prix entre ces deux gammes de véhicules trop important pour être négligé.

Rappelons qu'« est éligible à acquérir une voiture populaire toute personne physique ayant un revenu annuel ne dépassant pas dix fois le salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) pour un régime de 48h par semaine et tout ménage dont le revenu mensuel net des deux conjoints ne dépasse pas les quinze fois le Smig, et ce, dans la limite d'une seule voiture par ménage une fois tous les sept ans ».

Vu l'état des finances publiques et les pénuries, les restrictions d'importation devraient continuer et même se durcir. À moins d'une décision politique, le calvaire des Tunisiens pour accéder à un transport décent, via l'acquisition d'une voiture populaire risque de se poursuivre. Entre temps, les Tunisiens désireux d'acquérir ce genre de véhicule devraient s'armer de patience car certains devraient attendre quelques années pour avoir accès à ce moyen devenu rare.


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