L'année 2024 a commencé avec un taux d'inflation en repli, se situant à 7,8% en janvier 2024 contre 8,1% au mois de décembre 2023, selon les dernières statistiques publiées par l'Institut national de la statistique (INS). Mais concrètement, les hausses de prix de certains produits sont exorbitantes. Et il y a cinq denrées dont l'inflation a été supérieure à 15% en un an. Il s'agit du café en poudre avec une hausse de prix de plus de 35%, suivi par de la viande d'agneau et de mouton avec une hausse du prix de 22,9%, puis l'huile alimentaire avec une hausse de prix de 22,7%. Les sels et condiments ainsi que les légumes frais complètent le Top 5 de ces hausses au-dessus de 15% avec respectivement 20% et 19,3%.
En fait, à part le lait et fromage frais, les fruits secs et les légumineuses, tous les prix des autres denrées ont grimpé beaucoup plus vite que l'actuel taux de l'inflation. Ainsi, les prix de la viande bovine ont haussé de 14%, ceux des poissons frais de 11,9%, des volailles de 10,8%, des dérivés des céréales 10,7%, des chocolats et autres 9,7%, des eaux minérales, boissons et jus et des fruits frais de 8,1%. Au total, douze familles de produits ont augmenté plus vite que l'inflation enregistrée en janvier 2024, alors que cet indice est déjà élevé. En général, on recommande que l'inflation ne dépasse pas les 3% dans un pays, ce qui stimule l'économie et préserve le pouvoir d'achat. Or, on est au-dessus de ce taux, ce qui explique les difficultés rencontrées par les Tunisiens et la baisse flagrante de leur pouvoir d'achat ces dernières années.
Rappelons que le gouvernement a proposé au parlement un projet de loi visant à amender le statut de la BCT pour permettre le financement du Trésor public à travers des facilités et qui sera discuté ce mardi 6 février 2024 en plénière. Or, tous les experts économiques ont mis en garde contre cet amendement et les risques sur le pays notamment en ce qui concerne la hausse de l'inflation et le glissement du dinar. Alors et si ce projet passe, les Tunisiens devraient se préparer à ce que le taux d'inflation reparte à la hausse très prochainement.