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Insultez-les, ces 101 ont plus de courage que vous !
Publié dans Business News le 29 - 07 - 2024

S'il y a un seul chiffre à retenir du mandat de Kaïs Saïed c'est bel et bien celui-là. La présidence de la République l'a communiqué cette semaine, certainement dans un but électoraliste, sans se douter qu'il risque d'être retenu contre le régime.
Il s'agit du chiffre des grâces présidentielles spéciales accordées à l'occasion de la fête de la République et visant ceux qui ont diffusé des publications sur les réseaux sociaux. Du communiqué de la présidence de la République et de celui du ministère de la Justice, on conclut qu'il y aurait eu 1229 personnes jetées en prison pour avoir diffusé ou relayé des publications (textes ou vidéos) sur les réseaux sociaux. La présidence précise que la grâce ne touche pas ceux qui ont été poursuivis par des tierces personnes ou ceux qui ont d'autres crimes ou délits à leur actif. On conclut donc que le chiffre des personnes arrêtées pour des publications sur les réseaux sociaux est bien plus important que 1229. N'empêche, ce chiffre est à retenir et à inscrire dans les annales.
À plusieurs reprises, durant son mandat, Kaïs Saïed a prétendu, en jurant, que la liberté d'expression est protégée. Il a même inscrit cela dans la constitution qu'il a rédigée tout seul. En communiquant ce chiffre des grâces, la présidence et le ministère de la Justice désavouent Kaïs Saïed. Ils nous disent officiellement ce que l'on répète depuis des années. Le décret 54 liberticide qui prévoit des peines de prison pour de simples publications sur la presse ou sur les réseaux sociaux ne touche pas que les journalistes et les hommes politiques, il touche également les simples citoyens dont le seul crime est d'avoir exprimé une opinion, une idée, une phrase. Il a fait jeter AU MOINS 1229 personnes en prison. Autant de familles perturbées, autant d'avenirs hypothéqués, autant de mémoires gravées à jamais par une expérience des plus douloureuses dont ils se seraient bien passés.

Pour défendre le régime, certains disent que certaines publications sur la presse ou sur les réseaux sociaux sont nauséabondes et qu'il faut sévir pour mettre de l'ordre. L'argument est des plus audibles, certains énergumènes sont odieux. Leurs menaces, leurs chantages, leurs insultes sont insupportables. Sauf que les 1229 dont on parle ne concernent pas ce genre d'individus exécrables, puisque la grâce présidentielle ne cible pas ceux qui sont poursuivis par de tierces personnes. Les 1229 sont poursuivis par le parquet, si l'on a bien compris les communiqués officiels de la présidence et du ministère de la Justice. Par ailleurs cette politique liberticide avec ses 1229 prisonniers et son décret 54 a-t-elle résolu le problème sur les réseaux sociaux ?
À ce jour, on voit encore des injures et des menaces prouvant, si besoin est, que la politique liberticide de Kaïs Saïed n'a rien résolu du tout. Le problème des publications odieuses sur les réseaux sociaux n'est pas tunisien exclusivement, on observe des abus dans tous les pays. Mais rares sont les pays où l'on oppose des peines privatives de liberté pour de simples publications sur les réseaux sociaux. Tout aussi rares les pays où l'on observe une sélection dans les poursuites. On constate hélas que seuls les adversaires et les critiques du régime sont poursuivis et il est fort à parier qu'il n'existe aucun partisan de Kaïs Saïed parmi les 1229. Ceux-là menacent et injurient, en toute impunité, les opposants, les journalistes, les ONG, les Subsahariens et les critiques du régime.
Plus que jamais, le décret 54 est à abolir. Ces 1229 prisonniers ont vécu une injustice, une grave injustice et c'est incontestablement Kaïs Saïed qui en est le premier responsable.

Deuxième chiffre communiqué cette semaine, celui des personnes ayant retiré le formulaire de candidature à la présidentielle du 6 octobre 2024. Le chiffre est en incessante croissance et il est, au lundi 29 juillet 2024, de 101 personnes, selon le comptage de Business News d'après la liste communiquée l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) et mise à jour en temps réel.
Il est fort à parier que moins de 10% de ces personnes arrivera à récolter les dix mille parrainages nécessaires à la validation de la candidature, ainsi que tous les documents exigés par l'Isie. À cause des exigences du code électoral, d'une certaine lecture orientée de ce code, de la bureaucratie et du calendrier serré, des dizaines de candidats ne vont pas pouvoir présenter un dossier complet dans les temps. Mais il n'y a pas que des difficultés administratives qui compliquent la tâche des prétendants à la candidature.
Il y a également des poursuites judiciaires, qui ont l'air d'être montées de toutes pièces, ayant abouti à ce que certains candidats de longue date soient jetés en prison, juste pour les empêcher de candidater à la magistrature suprême. C'est le cas de Abir Moussi et de Lotfi Mraïhi. L'exemple de M. Mraïhi est des plus emblématiques puisque sa condamnation, prononcée à moins de trois mois du scrutin, pour des faits remontant à cinq ans, ne le prive pas que de sa liberté pendant huit mois, mais également de se présenter à toute élection, à vie !
Abdellatif Mekki est un autre candidat qui subit les affres de la justice. Il n'a pas été jeté en prison, certes, mais il a été empêché de toute apparition médiatique ou sur les réseaux sociaux et a été interdit, il y a quelques jours, de voyager et de quitter la délégation d'El Ouardia où se trouve son domicile.
Autre candidat sérieux poursuivi et condamné par la justice, il y a quelques semaines, Safi Saïd. Il n'est toujours pas en prison, mais il peut être arrêté à tout moment, selon le gré du pouvoir.
Mondher Zenaïdi, Kamel Akrout ou encore Karim Gharbi sont d'autres candidats déterminés, mais qui se trouvent actuellement à l'étranger de crainte d'être arrêtés alors qu'ils n'ont pas encore bouclé leur dossier de candidature. Ils sont mentalement prêts à passer par la case prison, mais en dernière ligne droite et pas maintenant.

Comme je l'ai écrit le 8 juillet, il y a une peur ambiante caractérisant cette présidentielle 2024. Des internautes qu'on jette en prison, juste pour avoir critiqué le pouvoir. Des politiciens poursuivis ou jetés en prison, juste parce qu'ils s'opposent au pouvoir.
De fait, il faut clairement une sacrée dose de courage pour candidater. Ce courage, on le trouve chez les 101 personnes qui ont retiré, à ce jour, le formulaire. On peut dire qu'ils sont islamistes, dangereux, farfelus ou loufoques, il n'en demeure pas moins qu'ils sont courageux.
Par cette chaleur, qui atteint les 46 degrés dans certains endroits, leurs représentants courent les rues pour collecter les dix mille parrainages nécessaires, à raison de cinq cents parrainages par circonscription. Des représentants qui, eux-mêmes, ne sont pas très à l'aise et craignent d'être poursuivis par des policiers zélés.
Pour affronter cet exercice laborieux, ils sont motivés par une détermination et une ambition hors-pair, mais également un amour pour sauver la Tunisie des griffes du pouvoir actuel.
Il est, de ce fait, regrettable de constater que face à ce courage, on trouve des hurluberlus sur les réseaux sociaux qui les dénigrent, les critiquent, les insultent et leur sortent un historique désobligeant.
Alors que les 101 font preuve d'un courage certain pour affronter tout un appareil despotique, ils sont vilipendés par des individus dont le courage n'existe que derrière un écran et un compte Facebook.
Alors que l'acte des 101 force le respect, en dépit de tout ce que l'on peut penser d'eux, les publications des haters suscitent le dégoût et le mépris.
Avant de ressortir l'historique de Mondher Zenaïdi, Abir Moussi, Kamel Akrout, Imed Daïmi et Abdellatif Mekki, ayez 1% de leur courage !
Avant de vous moquer de Nizar Chaâri, Safi Saïd, Néji Jalloul et K2Rhym, ayez 1% de leur détermination !
Avant de vomir votre haine à l'encontre de gens qui font quelque chose pour sauver le pays, ayez 1% de leur amour pour le pays !


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