Pour célébrer l'Aïd el-Kebir, les musulmans doivent accomplir un rituel sacrificiel en égorgeant un mouton. Or, mercredi 26 février 2025, une annonce du roi du Maroc, Mohammed VI, appelant ses sujets à s'abstenir d'accomplir ce rite, a suscité des réactions en Tunisie. Dans cette déclaration, le roi a rappelé que son pays fait face à des « défis climatiques et économiques ayant entraîné une régression substantielle du cheptel ». Il a souligné que « l'Aïd constitue une sounna confirmée dans la mesure du possible » et a invité son peuple à renoncer exceptionnellement au sacrifice cette année, annonçant qu'il accomplirait lui-même le rite au nom de la nation. Ainsi, le roi marocain a annulé les festivités liées au sacrifice du mouton en raison des contraintes climatiques et économiques pesant sur l'élevage. Or, la Tunisie fait face aux mêmes difficultés : le taux de remplissage des barrages est à un niveau critique, à peine 35 %, tandis que le cheptel ovin est passé de 6,8 millions de têtes en 2013 à seulement quatre millions en 2024. Plusieurs voix se sont élevées en Tunisie pour demander aux autorités d'adopter une mesure similaire, afin de permettre au cheptel de se reconstituer. Le mufti de la République, plus haute autorité religieuse du pays, pourrait-il annoncer une telle décision ? Affaire à suivre.