Le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Ali Nafti, a déclaré, mardi 6 mai 2025, que la Tunisie et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) partagent une vision commune sur la gestion de la migration irrégulière. Les deux parties s'accordent notamment sur l'importance d'assurer le retour volontaire des migrants dans leur pays d'origine, dès lors qu'ils expriment ce souhait. Lors d'une déclaration conjointe avec la directrice générale de l'OIM, Amy Pope, à l'issue d'un atelier organisé au siège de l'Académie diplomatique sur le thème « La contribution des diasporas à l'investissement et au développement durable », Mohamed Ali Nafti a souligné que la Tunisie avait assumé une lourde responsabilité en matière migratoire. Il a affirmé que le pays veillait à préserver la dignité des migrants en situation irrégulière, refusant catégoriquement toute forme de traite humaine. Il a toutefois précisé que l'accueil de personnes par des voies illégales restait inacceptable. Concernant l'atelier, Mohamed Ali Nafti a indiqué que la Tunisie est engagée dans plusieurs projets visant à mobiliser ses ressortissants à l'étranger en tant qu'acteurs du développement. Les discussions ont porté sur les meilleures pratiques permettant de faciliter la réintégration des compétences tunisiennes expatriées et de favoriser leur contribution au développement national. Il a ajouté que la Tunisie entrait dans une nouvelle phase, où les Tunisiens vivant à l'étranger seront pleinement associés aux programmes de l'Etat, notamment pour leur réinsertion, leurs investissements en Tunisie et la création de partenariats avec des acteurs internationaux. Toutes ces opportunités s'inscrivent dans le cadre d'une coopération avec l'Organisation internationale pour les migrations, ainsi qu'avec des partenaires en Europe, en Amérique et en Asie.
De son côté, Amy Pope, directrice générale de l'OIM, a souligné que le rôle des diasporas dans le développement reste encore sous-exploité. Elle a rappelé que, dans le monde entier, les communautés expatriées ont contribué à hauteur de 650 milliards de dollars en transferts d'argent vers leurs pays d'origine. Amy Pope a précisé que, dans un contexte mondial marqué par une diminution des ressources financières allouées à l'aide humanitaire et au développement, l'implication des diasporas, véritables ponts entre leur pays d'origine et leur pays d'accueil, est plus cruciale que jamais. Elle a conclu en réaffirmant la volonté de l'OIM de soutenir le gouvernement tunisien, ainsi que d'autres gouvernements, en explorant les moyens de valoriser le potentiel économique des travailleurs à l'étranger. Ce soutien vise à mobiliser non seulement leurs ressources financières, mais aussi leurs compétences, leurs réseaux professionnels et les transferts de technologie, afin d'aider la Tunisie à relever les défis à venir.
Le président de la République, Kaïs Saïed, a rencontré, la veille, la directrice de l'OIM pour réaffirmer la position de la Tunisie contre l'installation ou le transit de migrants irréguliers sur son sol. Il a dénoncé l'existence de réseaux criminels derrière ces mouvements migratoires, tout en soulignant que la Tunisie traite les migrants avec humanité. Le chef de l'Etat a attribué la crise migratoire à un système économique mondial injuste et a appelé à renforcer les efforts en faveur du retour volontaire des migrants dans leurs pays. Il a conclu en affirmant que la Tunisie a atteint ses limites et souhaite l'instauration d'un nouvel ordre humanitaire mondial, plus équitable.