Walid Baya, membre de la Chambre syndicale des entreprises de sécurité et de gardiennage, s'est exprimé, mardi 20 mai 2025, sur les ondes de Jawhara FM. Il a tenu à clarifier une distinction essentielle : « Nous ne travaillons pas seuls », a-t-il déclaré. Il faisait ici référence aux entreprises légalement constituées, affiliées à la Chambre et disposant d'autorisations délivrées par le ministère de l'Intérieur. Ce sont ces structures organisées qu'il défend. Il a également souligné l'existence d'un secteur informel, souvent oublié dans les débats : celui des particuliers exerçant sans cadre légal. Mais selon lui, les entreprises encadrées, quant à elles, respectent des règles strictes en matière de facturation et de gestion des prestations. Chaque mission, précise-t-il, est appuyée par des documents justificatifs : fiches de paie des agents, comptabilité contrôlée par des experts, audits réalisés régulièrement. « Les entreprises avec lesquelles nous collaborons ont toutes des experts-comptables et des cabinets d'audit », a-t-il insisté. Walid Baya a pris l'exemple concret d'un agent de sécurité pour illustrer la transparence du système : combien facture l'entreprise ? Combien touche réellement l'agent ? Pour lui, ces questions trouvent réponse dans le respect des conventions collectives et de la législation en vigueur. Il a expliqué que les prestations englobent bien plus que le seul salaire de l'agent : caméras, cotisations sociales (CNSS), impôts, assurances, carburant, véhicules, supervision, etc. Des éléments souvent ignorés du grand public. Il réfute ainsi l'idée que ces sociétés réaliseraient des marges excessives. Concernant la rémunération, il a précisé que le coût facturé par agent s'élève généralement entre 3.900 et 4.100 dinars par mois, soit un taux horaire brut d'environ 2,7 à 2,8 dinars. Ces montants, assure-t-il, ne sont pas arbitraires : ils sont établis par des experts et validés par les autorités fiscales et sociales. « Si l'on observe une fiche de paie de manière isolée, cela peut sembler choquant, mais les charges sont aussi importantes », a-t-il admis. En réalité, les agents ne travaillent pas toujours un mois complet : certains effectuent leurs missions sur 22 jours, parfois sur plusieurs sites, avec des remplaçants prévus selon les besoins. D'où l'importance, à ses yeux, de ne considérer que les entreprises respectueuses du cadre légal. La veille, Naceur Yatouji, également membre de la Chambre, s'était exprimé dans le même sens lors d'une déclaration à Mosaïque FM. Il a dénoncé ce qu'il appelle une « vampirisation » du secteur, tout en rejetant l'image négative qui colle à leur profession. Il s'est notamment insurgé contre l'amendement de l'article 28 du Code du travail. Selon lui, cette modification pourrait signer « l'arrêt de mort » des entreprises de gardiennage, en les classant parmi les activités contractuelles interdites. Lors d'une conférence de presse organisée pour l'occasion, Naceur Yatouji a tenu à rappeler que ces sociétés ne se limitaient pas à fournir de la main-d'œuvre. Elles assuraient également la formation, l'encadrement et le suivi de leurs agents. Il a précisé que 65 % du travail de gestion était assumé par l'administration, contre 35 % confiés aux agents sur le terrain. Face aux critiques circulant sur les réseaux sociaux, il a défendu le respect des droits des travailleurs et nié toute forme d'exploitation. Il a enfin souligné que le secteur comptait près de 200 entreprises légalement reconnues et placées sous la surveillance du ministère de l'Intérieur. Une mise au point qui intervient alors que se tient aujourd'hui la séance plénière de l'Assemblée des représentants du peuple, pour examiner le projet de loi n°16/2025 relatif à la réglementation de l'emploi et de la sous-traitance.