L'Assemblée des représentants du peuple (ARP) tient, mardi 20 mai 2025, une plénière dédiée au projet de loi portant sur les contrats de travail et l'interdiction de la sous-traitance. Le texte sera probablement adopté à une majorité écrasante, puisque tous les élus semblent convaincus par son contenu. Certains sont même allés jusqu'à remercier le président de la République, Kaïs Saïed, pour avoir proposé ce projet. Néanmoins, ce qui a surpris, c'est la colère exprimée par la majorité des intervenants dès l'entame des débats. Sur les quinze premières interventions, pas moins de cinq ont été marquées par des déclarations véhémentes visant à défendre le projet de loi. Ce fut un véritable déferlement de cris et de hurlements. Les élus s'écriaient avec force, alors même que personne ne semblait avoir l'intention de s'opposer au texte ni d'entraver son adoption. Les membres de l'ARP étaient manifestement énervés, sans que l'on sache vraiment contre qui. À noter qu'une seule intervention a semblé aller à contre-courant : celle du député Hichem Hosni, qui proposait simplement de reporter la plénière d'un mois afin de mieux adapter le texte.
Mais après tout, ces éclats de voix ne sont peut-être que le signe d'un enthousiasme débordant à l'idée de jouer pleinement leur rôle dans « la fonction » législative. Car oui, depuis la Constitution de 2022, on ne parle plus de pouvoir, mais de fonction. Une nuance sémantique qui a le mérite d'être fidèle à la réalité, celle d'une assemblée dont la ferveur bruyante masque mal sa vocation de caisse de résonance du pouvoir exécutif.