Le conseiller économique du président de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap), Fathi Ben Khalifa, est intervenu vendredi 27 juin 2025 sur les ondes de Jawhara FM afin de détailler l'état général du secteur des volailles et des viandes rouges. Invité de l'émission Sbeh El Ward, M. Ben Khalifa a affirmé que la baisse des prix des volailles était prévisible. Il a également indiqué que le ministre du Commerce avait officiellement demandé aux agriculteurs d'augmenter la production. « Nous avons augmenté la production de poulet de 12,61 % en 2025 », a précisé Fathi Ben Khalifa, tout en soulignant que celle-ci est passée de 144 mille tonnes à 160 mille tonnes. M. Ben Khalifa est ensuite revenu sur le rôle du Groupement interprofessionnel des produits de volailles et de lapins, qui, selon lui, dispose des moyens financiers nécessaires pour intervenir, notamment lors des pics de production, afin d'éviter la chute des prix en constituant un stock stratégique. « Malheureusement, cela n'a pas eu lieu », a-t-il déploré. Il a expliqué que ce stock devrait être utilisé durant les périodes d'instabilité des prix. « Aujourd'hui, le poulet se vend dans les élevages entre 3,300 et 3,500 dinars, et l'œuf entre 190 et 195 millimes », a-t-il poursuivi, tout en déplorant le fait que les producteurs sont en train de vendre à perte. Il a également rappelé que les groupements interprofessionnels ont été créés pour modérer les prix, aussi bien en cas de hausse que de baisse. « C'est le ministère des Finances qui est devenu l'organe bloquant, alors que les fonds destinés aux groupements existent », a dénoncé M. Ben Khalifa. Il a précisé que c'est ce même ministère qui empêche le transfert de ces fonds, pourtant constitués des cotisations des agriculteurs. « Je pose ma question directement au ministère des Finances et à la présidence du gouvernement, pourquoi le ministère des Finances refuse-t-il de débloquer ces fonds pour permettre au Groupement de réguler le marché et de protéger le citoyen, que ce soit lors de crises pour les agriculteurs ou pour les consommateurs ? », s'est-il interrogé. Concernant les viandes rouges et le maintien de la hausse de leurs prix, M. Ben Khalifa a précisé que tous les produits issus de ce secteur sont liés, et que tant que la production restera à des niveaux aussi bas, les prix demeureront élevés. « Pourquoi, durant la période de l'Aïd, lorsque les bouchers vendaient la viande à plus de 80 dinars le kilo, le ministère du Commerce n'est-il pas intervenu pour plafonner les prix ? », a dénoncé l'expert agricole, tout en affirmant qu'une enquête approfondie est en cours à ce sujet. « Je ne demande qu'une seule chose, l'élaboration d'une étude couvrant les prix de vente de tous les produits agricoles depuis 2010, tant au niveau des marchés de gros que dans les points de vente au détail. Cela nous permettrait de comprendre l'origine du problème », a-t-il conclu.