Ils en ont assez, et ils le disent haut et fort. Ce samedi 28 juin 2025, les responsables du Resto d'Amour, l'un des premiers restaurants solidaires de Tunisie, ont publié un message sans détour à l'adresse des influenceurs en quête de visibilité… rémunérée. « À tous les instagrameurs, tiktokeurs, food blogueurs et autres : désolés, on ne paie personne pour venir manger gratuitement et faire une vidéo. Si tu veux venir comme n'importe quel client, manger et ensuite donner ton avis honnête, tu es le bienvenu. Mais venir gratos, se faire payer en plus… Non merci. Ne nous contactez plus, vraiment. La prochaine fois, on balance les noms ». Le ton est donné. Et l'équipe du Resto d'Amour ne s'excuse pas d'avoir d'autres priorités que le marketing d'influence : « Grâce à nos clients, nos bénévoles et nos partenaires associatifs, on n'a pas besoin de pub creuse ».
Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, le Resto d'Amour n'est pas un établissement classique. Ouvert en octobre 2023, il est situé au 5 rue du Yémen, en face de la Cité de la Culture. Ce lieu associatif propose des repas gratuits du lundi au vendredi, à midi comme le soir. Sa mission : servir un repas chaud et digne aux personnes en difficulté, sans rien demander en retour. Inspiré du modèle des Restos du Cœur, l'initiative portée par l'association UniVersElle repose entièrement sur la solidarité citoyenne. Les dons, qu'ils soient en nature ou en argent, permettent de faire tourner la cuisine et de maintenir les portes ouvertes. Le credo est simple, et puissant : « Celui qui n'a rien mange gratuitement ».
Face à la multiplication des sollicitations d'influenceurs en quête de repas sponsorisés, le message publié par les gérants est aussi un rappel des priorités : le restaurant ne sert pas à booster des vues sur TikTok, mais à nourrir des ventres vides. Dans un monde où la visibilité est devenue une marchandise, Resto d'Amour rappelle qu'on peut exister autrement : par la solidarité, l'action concrète, et la fidélité à ses valeurs. Et s'il y a bien un message à partager massivement, c'est celui-là.