Le député Tarak Mahdi a plaidé, lors de son intervention, vendredi 11 juillet 2025, sur Jawhara FM, pour une révision rapide et en profondeur de deux cadres législatifs majeurs qui freinent, selon lui, l'investissement et la relance économique en Tunisie : le Code des changes et le Code de l'investissement. Ces textes dans leur version actuelle ne répondent plus, selon lui, aux exigences de l'économie moderne ni aux attentes des investisseurs, qu'ils soient nationaux ou étrangers. « Le Code des changes, tel qu'il est, pénalise l'investissement. Des dizaines de lois proposées par les députés n'ont pas pu passer car elles entraient en contradiction avec ce texte. Certaines mesures jugées favorables à l'importation ou à la création d'entreprise à l'étranger sont perçues, selon le code actuel, comme du blanchiment d'argent », a-t-il dénoncé.
Tarak Mahdi a rappelé qu'en l'absence d'une révision du Code des changes, même des projets consensuels liés à la fiscalité ou à l'importation de véhicules n'ont pas pu être validés. Il a affirmé avoir personnellement cosigné plusieurs propositions de loi à cet effet, mais que leur application reste bloquée tant que ce cadre n'est pas modernisé.
Sur le plan de l'investissement, le député a annoncé qu'un projet de réforme de la loi n°71 de 2016 relative à l'investissement est en cours d'étude. L'objectif : libéraliser l'initiative privée, accélérer les procédures d'octroi de licences et introduire notamment un mécanisme de « permis d'office » : si l'administration ne répond pas à une demande dans un délai donné, l'autorisation est automatiquement considérée comme accordée.
« Nous voulons un code de l'investissement qui instaure un vrai climat de confiance. Les investisseurs ont besoin de sécurité juridique, de stabilité administrative et d'une visibilité fiscale », a-t-il insisté, soulignant que plusieurs projets économiques d'envergure sont aujourd'hui gelés à cause des lourdeurs bureaucratiques.
Tarak Mahdi a également regretté le manque de coordination entre les ministères concernés, en particulier le ministère des Finances, et le Parlement : « Nous avons demandé à plusieurs reprises la version actualisée du Code des changes, sans retour. »
En conclusion, le député a appelé le gouvernement à agir rapidement pour ne pas laisser passer de nouvelles opportunités d'investissement. Il a insisté sur le fait que la révision de ces deux codes est une condition sine qua non pour relancer l'économie nationale, alléger les freins structurels et créer de la richesse réelle.