Le député de la circonscription de Mahdia, Ahmed Bannour, a affirmé que le ministère de la Culture était infiltré et gangrené par la corruption. Selon lui, les documents déposés auprès du bureau d'ordre ne parviennent pas à la ministre en charge, Amina Srarfi. Il a également appelé à l'ouverture d'une enquête judiciaire visant la ministre ainsi que des cadres du ministère. S'exprimant lors de la plénière du 29 juillet 2025 de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), Ahmed Bannour a indiqué ne pas avoir reçu de réponses concernant ses demandes de rendez-vous ni les rapports signalant des faits de corruption déposés auprès du bureau d'ordre du ministère. « Qu'on distribue votre budget aux pauvres et qu'on arrête les dépenses destinées à la culture ! », s'est-il exclamé.
Le député a accusé la ministre d'avoir refusé de lui transmettre des rapports et documents, dans le but de dissimuler des actes de corruption. Il a aussi évoqué une discordance entre les chiffres du rapport financier du Festival international de Carthage qui lui a été remis, et un autre rapport transmis à un citoyen dans le cadre d'une demande d'accès à l'information. « Madame la ministre, je vous conseille de lire les documents avant de les signer la prochaine fois… Le rapport remis au citoyen évoque des dépenses internationales à hauteur de 700 mille dinars, tandis que le mien mentionne 600 mille dinars. Vous m'avez indiqué que les dépenses sécuritaires s'élevaient à 144 mille dinars, alors que celui transmis au citoyen affiche 69 mille dinars. Les uniformes des agents, selon mon rapport, coûtent 51 mille dinars, alors qu'ils sont absents du document fourni au citoyen. Concernant les contrats des artistes : 3,723 millions de dinars dans mon rapport, contre 3,6 millions dans celui remis au citoyen… Je demande au ministère public d'ouvrir une enquête à ce sujet », a-t-il lancé.
Ahmed Bannour a également critiqué la conclusion de plusieurs contrats de consulting et de prestations de services. Il a enfin déploré l'attitude de la ministre, révélant que certains responsables cumulaient plusieurs fonctions, citant en exemple le chargé du bureau d'ordre qui occupe aussi le poste de responsable du protocole à l'ARP.