La romancière Monia Ferjani a vivement critiqué, dans un post publié mardi 16 septembre 2025 sur ses réseaux sociaux, le contenu d'un cours d'éducation islamique dispensé à sa fille. L'auteure raconte que l'enseignante a consacré une heure entière à exposer des récits « effrayants » : l'ange de la mort apparaissant sous une forme monstrueuse, la tombe se refermant sur celui qui n'arriverait pas à répondre aux questions religieuses, les malades d'Alzheimer présentés comme des personnes « punies » pour avoir négligé la prière, ou encore une prétendue découverte scientifique selon laquelle le pharaon de Moïse serait mort musulman après avoir prononcé la shahada. « Pour moi, ce n'est pas une leçon… c'est de la régression, de la décadence et de la superstition », écrit Monia Ferjani. Elle ajoute avoir corrigé ces informations auprès de sa fille « d'une manière plus douce », tout en s'interrogeant sur l'impact psychologique que de tels propos ont pu avoir sur les autres élèves. Depuis plusieurs années, des voix s'élèvent pour dénoncer la place de certains contenus dans les cours d'éducation islamique, accusés de renforcer la peur, la culpabilisation et parfois même la superstition chez les élèves. Les débats sur la réforme des programmes scolaires en Tunisie restent vifs, notamment autour de la nécessité d'adapter ces enseignements aux valeurs de rationalité, d'esprit critique et de respect des sciences. Dans ce contexte, l'intervention de Monia Ferjani remet sur la table une question sensible : quel est le rôle de l'Etat dans le contrôle du contenu enseigné ? Comment garantir que les cours dispensés, en particulier ceux liés à la religion, répondent à une mission éducative et non à une transmission de croyances déformées ? Sans apporter de réponse définitive, cette interrogation met en lumière un malaise plus large concernant la formation des enseignants et l'absence de mécanismes efficaces pour prévenir ce type de dérives.