L'enseignant universitaire en droit bancaire, Mohamed Nekhili, est revenu ce lundi 13 octobre 2025, sur les ondes de Radio Nationale, dans l'émission Yaoum Saïd animée par Nabila Abid, sur le soutien financier apporté par le secteur bancaire à la saison oléicole 2025-2026. Lors de son intervention, M. Nekhili a rappelé que « le Conseil bancaire et financier a exhorté l'ensemble des banques à contribuer à la réussite de la campagne de récolte des olives, en mettant à la disposition de tous les intervenants du secteur leurs moyens financiers, leur expertise et leurs structures régionales ». Selon lui, cette mobilisation fait suite à une réunion tenue mardi 7 octobre 2025 au siège de la Banque centrale de Tunisie (BCT), présidée par le gouverneur Fethi Zouhaier Nouri et réunissant le président du Conseil bancaire et financier ainsi que plusieurs directeurs généraux de banques publiques et privées. Cette rencontre avait pour objectif d'assurer un financement efficace de la saison et de soutenir tous les maillons de la filière — de la production à la transformation et jusqu'à la commercialisation. M. Nekhili a précisé que cette orientation s'inscrit dans le cadre des instructions données directement par le président de la République pour garantir le succès de la campagne oléicole, considérée comme stratégique pour l'économie nationale. « Toutes les banques ont reçu pour mission de mettre à disposition leurs agences, leurs centres d'affaires et leurs conseillers spécialisés pour appuyer les agriculteurs, les huiliers et les exportateurs. Il ne s'agit pas seulement de crédits, mais aussi d'un accompagnement technique et logistique complet », a-t-il expliqué. Il a rappelé que la Banque nationale agricole (BNA), institution historiquement dédiée au financement de l'agriculture, « joue un rôle central dans ce dispositif, tout en étant épaulée par les autres banques dans un cadre de complémentarité et de concurrence saine ». Sur le plan opérationnel, le dispositif repose sur l'octroi de crédits saisonniers destinés à financer les différentes phases de la campagne : * des prêts avant récolte, pour couvrir les besoins liés à la main-d'œuvre et à la logistique ; * des facilités post-récolte, pour permettre aux producteurs de valoriser leurs olives et d'attendre des conditions de marché favorables ; * et des crédits dédiés aux huileries et aux exportateurs, afin de renforcer les capacités de transformation et de commercialisation. M. Nekhili a souligné que « la valorisation et le conditionnement de l'huile d'olive constituent aujourd'hui une priorité nationale », rappelant que le président de la République « insiste sur l'importance de la labellisation et de la mise en bouteille pour accroître la valeur ajoutée et le rayonnement international de l'huile tunisienne ». L'intervenant a également mentionné le rôle clé de l'Office national de l'huile (ONH), qui a reçu instruction « de soutenir les petits producteurs en achetant directement leurs olives pour éviter l'effondrement des prix ». « L'Etat intervient pour réguler le marché, que ce soit pour protéger le consommateur en cas de flambée ou le producteur en cas de baisse excessive », a-t-il ajouté, estimant que cette politique permettrait de garantir « un équilibre juste et durable » pour l'ensemble des acteurs. Le communiqué du Conseil bancaire et financier, publié le jeudi 9 octobre 2025, avait confirmé cette orientation en annonçant la mise à disposition des financements nécessaires pour accompagner les agriculteurs, transformateurs et exportateurs « dans les meilleures conditions, conformément aux réglementations en vigueur ». Cette mobilisation intervient dans un contexte particulier : selon le ministère de l'Agriculture, les exportations tunisiennes d'huile d'olive ont atteint 239.000 tonnes en août 2025, soit une hausse de 35 % par rapport à la même période de l'année précédente. Mais la filière a également traversé une phase délicate, marquée par l'arrestation de plusieurs acteurs clés et la fuite à l'étranger d'un grand exportateur, perturbant la dynamique du secteur. Pour M. Nekhili, « la coordination actuelle entre les autorités, les banques et le secteur privé constitue une réponse concrète et structurée, capable de rétablir la confiance et de consolider la place de la Tunisie sur ses marchés traditionnels et émergents ».