Le compte à rebours a déjà commencé pour la construction en concession du port en eau profonde d'Enfidha. Le projet a été placé sous les feux de la rampe, hier dans un hôtel de la banlieue nord de Tunis, à l'occasion d'une conférence de pré-soumission en présence de plusieurs entreprises étrangères ayant déjà manifesté leur intérêt. Il en ressort que ce port, appartenant à la nouvelle génération, doit permettre à la Tunisie de devenir une étape obligée pour les échanges commerciaux en Méditerranée centrale. Eclairage Au moins une trentaine d'opérateurs portuaires étrangers ont pris part à la conférence de pré-soumission relative à construction du port en eau profonde d'Enfidha, donnée conjointement par Abderrahim Zouari, ministre du transport, et Mohamed Nouri Jouini, ministre du développement et de la coopération internationale. Ce nombre élevé d'opérateurs étrangers est essentiellement motivé par l'importance du projet ainsi que par la construction d'infrastructures complémentaires, dont une zone d'activités logistiques, dans la région. Le port, dont la profondeur atteindra une vingtaine de mètres, sera l'une des plus grandes infrastructures portuaires dans le bassin méditerranéen. Il doit, en effet, s'étendre sur une superficie de 2000hectares, avec un quai à conteneurs de 3,6 Kilomètres pour des grues portuaires ultramodernes et un terminal polyvalent de 1,4 kilomètre. Le port doit également permettre à la Tunisie de devenir un véritable hub commercial en Méditerranée occidentale dans la mesure où il se situe dans une zone par où transite quotidiennement entre 300 et 500 navires de transport de marchandises, soit à peu près du cinquième du trafic dans la région méditerranéenne. Selon les estimations du ministère du transport, tous ces atouts doivent permettre au port de drainer une partie de transbordement des conteneurs en Méditerranée centrale, estimée à 4,5 millions de tonnes aux horizons de 2030. Ils permettront aussi à la Tunisie de faire des économies d'échelle dans le transport maritime en recevant des porte-conteneurs de nouvelle génération. Autre point fort : le projet sera construit à proximité du nouvel aéroport d'Enfidha, dont l'ouverture est prévue en octobre 2009. Cette proximité est de nature à créer une sorte de complémentarité économique entre les deux infrastructures. Mieux, le plan d'exécution des travaux était sciemment flexible pour permettre une possible extension quand ce sera nécessaire, compte tenu des réserves foncières disponibles. En ce qui concerne la création d'emplois, le projet assurera l'embauche permanente de 3200 cadres et agents, sans compter les emplois indirects, Selon les premières estimations, Ce projet sera réalisé dans le cadre d'une concession de construction et d'exploitation, d'une durée de 50 ans non renouvelable, pour un coût estimé à près de 1400 millions d'euros. Les travaux d'aménagement devraient démarrer à la fin de cette année ou au plus tard début de 2009. Les autorités tunisiennes se chargeront, quant à elles, de préparer l'infrastructure nécessaire qui assurera le bon fonctionnement du port, tels que le raccordement aux autoroutes et aux voies ferrées et la protection de l'ouvrage contre les inondations. Dans ce cadre, il sera procédé à la construction d'un barrage pour retenir les eaux pluviales et assurer d'une manière générale la protection du port et de ses environs. La Tunisie, qui effectue 98% de ses échanges commerciaux par voie maritime, dispose actuellement de sept ports commerciaux. Il n'empêche que ces infrastructures seront insuffisantes durant les quelques années à venir, compte tenu d'une évolution annuelle moyenne de trafic de conteneurs estimée à 12%.