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La dernière fatwa
Publié dans Business News le 29 - 09 - 2008

La concurrence durcit entre les muftis du monde musulman. C'est à qui mieux-mieux ou plutôt c'est à qui pire-pire. Théoriquement, il y a de quoi alimenter la rubrique humour de tous les tabloïds. En pratique, cela alimente les éditos et les analyses d'universitaires et de théologiens. Chacun y va de son analyse et de son point de vue. C'est que dans le monde musulman, il est interdit de tourner en dérision tout ce qui a trait, de près ou de loin, à la religion. Et, de ce fait, on ne peut que prendre au sérieux toute stupidité proférée par quelques pseudo-muftis du XXIème siècle. La dernière fatwa en date est l'œuvre du saoudien Muhammad Al-Munajid et mériterait bien de figurer dans les bibles de l'humour de très bas niveau.
Pour nous la pondre, sa fatwa, sieur Munajid n'a pas trouvé mieux que de visionner différents dessins animés avant de décréter h'ram (péché) le fait de regarder Mickey Mouse et Tom & Jerry. C'est que Mickey est une souris. Et une souris, aux yeux de Sieur Munajid, c'est sale. C'est impropre. C'est dégoûtant. Il est donc inimaginable, selon lui, d'en faire un personnage de BD ou de dessins animés et d'encourager nos bambins à les aimer. Ce qui est valable pour Mickey l'est aussi pour Tom & Jerry et, par extrapolation, devrait l'être pour Cochonou et Ratatouille.
Par cette brèche, les disciples de Sieur Munajid devraient imaginer un tas d'autres projets de fatwa qui interdiront tous les dessins animés. C'est d'ailleurs dans le respect de ce que leur ont légué leurs prédécesseurs qui ont déclaré h'ram le cinéma, le théâtre, la chanson, les sculptures reprenant des êtres vivants, les arts plastiques (sauf si ça consiste à peindre la nature), etc.
Au milieu de l'été, on a eu droit à une fatwa appelant à l'assassinat des patrons de chaînes TV (musicales et de cinéma) qui proposent la dépravation, à leurs yeux. Vers la fin de la saison, on s'attaque aux producteurs de dessins animés. Ils ont, ces muftis, une capacité extraordinaire de création de fatwas de tous ingrédients. Un peu comme s'il s'agissait d'un fonds de commerce qui ne doit son existence qu'à ce genre de sottises. Et c'est une perte de temps que de leur expliquer que le Bon Dieu a appelé à traiter de la meilleure manière qui soit les animaux.
Passons si cela s'arrêtait au Golfe, là où ce commerce prolifère le mieux. Le hic, c'est qu'avec les chaînes satellitaires, cela dépasse toutes les frontières et ces muftis trouvent ouïe partout. Y compris chez nous, puisqu'on voit de plus en plus de concitoyens épouser ces fatwas et ces lois venues d'ailleurs.
Ne vous étonnez donc pas si l'un de vos voisins ou un parent lointain applique l'une de ces idioties chez lui et vous invite à en faire autant. Autrement, vous serez taxé de mécréant éligible pour une place quatre étoiles en enfer.
Dans une récente chronique dans Jeune Afrique, l'écrivain et professeur maroco-néerlandais Fouad Laroui, racontait la polémique qu'ont connus dernièrement les Pays-Bas. C'est un avocat d'origine marocaine qui a refusé de se lever devant la Cour lors d'une séance au Tribunal. Selon lui (l'avocat), on ne peut se lever devant une personne. Allez convaincre son esprit -fort limité du reste- qu'on se lève non pas devant des hommes ou des femmes, mais devant la fonction qu'ils représentent. Sa réponse : « Je refuse de me lever devant des hommes, car tous les hommes sont égaux, c'est ma religion qui le dit » !
Voilà où en est la soi-disant autoproclamée intelligentsia du monde musulman de nos jours. A cause de certains esprits (qui trouvent place dans les médias rétrogrades), c'est l'image de l'Islam et des Musulmans qui se trouve salie. Qui devient impropre.
Qu'on le veuille ou non, tout cela a une influence négative sur nous, sur nos rapports, sur nos échanges commerciaux, sur notre économie et sur le regard que portent sur nous nos partenaires occidentaux.
Un Européen lambda ne fait pas de différence entre les Arabes et leurs différents niveaux intellectuels, tout comme un Tunisien lambda place dans le même sac un Néerlandais, un Autrichien, un Allemand et un Suédois. Pour nous ce sont tous des Occidentaux. Pour eux, nous sommes tous des Arabes.
Pour de simples questions d'image et de réputation, dont nous ne sommes pas du tout responsables, on peut passer à côté de quelques marchés. Des marchés vitaux, puisque la Tunisie est loin d'avoir d'inépuisables ressources naturelles. La solution ? Bien occuper le paysage médiatique national et international afin de donner la meilleure image possible de la Tunisie, de ses citoyens, de sa perception de l'Islam et de son marché. Cela coûte cher ? Le coût de l'ignorance et de la stupidité est assurément plus cher.


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