La rencontre entre l'ambassadeur de France en Tunisie et les représentants de la presse nationale, tenue le mardi 23 novembre 2010 à la Résidence El Kamela à La Marsa, a été, comme à l'accoutumé, une occasion pour établir un débat riche et varié.et permettre à Pierre Ménat de confirmer son approche transparente dans le traitement des sujets abordés et dans ses réponses aux questions des journalistes dont il n'a éludé aucune. M. Ménat a fait le bilan d'une année ou presque de coopération bilatérale et multilatérale tout en passant en revue les réalisations et les projections d'avenir dans les différents domaines, notamment politiques, économiques et culturels. Il a tenu, également, à mettre en exergue qu'il est «extrêmement rare qu'on assiste à une coopération aussi dense que celle existant entre la Tunisie et la France », dont les relations ont été qualifiées « d'exceptionnelles ». Lors de cette rencontre avec les médias tunisiens, on retiendra l'annonce de la prochaine et première visite officielle, du 8 au 10 décembre 2010, du directeur général de l'Agence française de développement (AFD), Dov Zerah, en Tunisie et au cours de laquelle il aura des entretiens, avec, notamment, avec le Premier ministre, le ministre du Développement économique et de la Coopération économique et le ministre de l'Industrie et de la Technologie. Outre les conventions, dont l'accord de prêt pour la ligne RFR, qu'il signera et la visite qu'il effectuera à certains projets financés par l'AFD, M. Zerah participera aux Journées de l'Entreprise, le 10 décembre 2010 à El Kantaoui avec une intervention ayant pour thème : « Internationalisation de l'entreprise tunisienne ». Il est à relever que l'AFD a été critiquée sur le volet de la communication puisque tout en lui reconnaissant une activité débordante et un apport considérable au financement et à la réalisation de nombreux projets économiques dans plusieurs régions de notre pays, on lui reproche un manque d'informations entraînant une méconnaissance de ses œuvres. Pourtant l'AFD injecte des sommes très importantes dans des projets bien ciblés et bien porteurs, et ce soit par des fonds propres soit par le biais d'autres institutions financières, dont notamment la Banque européenne d'investissement (BEI). A titre d'exemple, durant les trois dernières années, l'Agence accorde à la Tunisie pas moins de 225 millions d'euros, sachant que depuis le milieu des années 90, l'AFD a pu fournir à notre pays l'équivalent de 1800 millions d'euros. Anticipant les critiques, à ce propos, le directeur de l'AFD pour la Tunisie a distribué aux journalistes présents un dossier comprenant des fiches présentant l'Agence, ses prérogatives, ses mécanismes, ses champs d'interventions, son approche, sa philosophie en matière de partenariat, etc. A noter que le directeur général de l'Agence française de développement profitera de sa présence aux Journées de l'Entreprise et des journalistes pour tenir une conférence de presse pour faire de vrais éclairages sur les réalisations et le projections d'avenir de l'Agence. L'autre grande annonce faite par Pierre Ménat est celle réaffirmant le soutien de la France sans réserve et sans conditions préalables à la candidature de la Tunisie pour le statut avancé avec l'Union européenne. « Evidemment, il y aura des discussions et des négociations du dossier tunisien, et la France fera tout pour convaincre ses pairs européens de l'approche tunisienne sur ce volet », a précisé l'ambassadeur de France avant d'ajouter que les négociations sont sur la bonne voie et devraient aboutir d'ici la fin de la première moitié de l'année 2011. La rencontre de presse a été, également l'occasion de débattre de bien d'autres questions, à savoir, les échanges commerciaux tuniso-français, l'établissement d'entreprises françaises en Tunisie, les perspectives de coopération culturelle, les questions de l'émigration et des visas, la coopération décentralisée et bien d'autre. Concernant les échanges, M. Ménat a relevé que la France a consolidé sa position en Tunisie avec l'établissement, en cette année, de 60 nouvelles entreprises, soit plus d'une entreprise par semaine. La France conserve sa place de premier investisseur dans notre pays et y contribue à la création de plus de cent mille emplois sans oublier qu'il demeure, également comme étant le premier client en absorbant 30% des exportations tunisiens et en assurant 20% des importations. A propos du Forum d'emploi qui va être réédité en 2011, on constate un manque de communication quant aux modalités pratiques et autres mécanismes permettant aux éventuels candidats de bénéficier des neuf mille possibilités d'emplois, sachant que, jusqu'à présent, seules 2500 opportunités ont été exploités. Donc, on est encore loin du compte. Concernant la coopération décentralisée, l'ambassadeur, tout en affirmant que des projets ont été réalisés dans ce cadre, reconnaît que beaucoup reste à faire sur ce point bien précis. Au volet culturel, M.Ménat a indiqué que le centre culturel a été bien lancé dans le sens où le chemin est tracé et le financement trouvé, avant d'aborder les résultats auxquels ont abouti les récentes 1ères Journées audiovisuelles de Tunis, sachant qu'un comité de suivi tuniso-français a été mis en place pour veiller à la concrétisation des dix conclusions opérationnelles de ces Journées. Enfin, évoquant l'éternelle question des visas, Pierre Ménat estime qu'il y a, plutôt, un problème de compréhension et de communication. D'un côté, celui français, les chiffres sont là à savoir 90% des demandes de visas sont accordées avec un traitement ne dépassant pas les 48 heures pour la livraison du document. De l'autre côté, celui du public tunisien, on a l'impression que le nombre des refus est plus élevé que les 10% et qu'il y a trop d'attente. En tous les cas, les services consulaires travaillent là-dessus pour améliorer davantage les prestations, a précisé l'ambassadeur qui va jusqu'à préconiser l'organisation de Journées portes ouvertes dont les modalités restent à trouver et à définir. Noureddine HLAOUI
