Dans une interview accordée vendredi après-midi à la radio Express FM, Abdessalem Jerad, secrétaire général de l'UGTT, la centrale syndicale tunisienne, a accusé des membres du RCD d'être derrière de multiples grèves et troubles sociaux enregistrés ces derniers jours dans les entreprises tunisiennes. M. Jerad a déclaré être conscient des gros enjeux de l'étape actuelle et sait que la période n'est pas propice aux revendications, mais au travail et à la création de l'emploi. Seulement voilà, dit-il, il existe des membres appartenant aux cellules professionnelles du RCD, ancien parti au pouvoir en Tunisie, qui sèment la zizanie au sein des entreprises et prennent la place des syndicalistes élus de l'UGTT. Ces membres, selon les dires de M. Jerad, vont voir les travailleurs et les appellent à observer des grèves ou à formuler des revendications en prenant exemple des entreprises qui ont formulé les mêmes revendications et obtenu gain de cause. A entendre le SG de l'UGTT, des appels ont été lancés aux fédérations sectorielles pour cesser les grèves et arrêter les revendications. Ces appels n'ont pas été entendus et la centrale syndicale envisage de prendre des mesures disciplinaires, dans les prochains jours, à l'égard des syndicalistes qui n'appliquent pas les directives. Il faudrait ajouter aux propos de Abdessalem Jerad que la centrale syndicale n'est plus suivie, comme il se doit, par sa base en raison de plusieurs affaires « louches » liant l'ancien régime et certains membres du bureau exécutif dont le secrétaire général lui-même. Les informations (ou les intox) relatant ces affaires et les liens unissant la tête de l'UGTT et l'ancien pouvoir s'échangent actuellement sur les réseaux sociaux sur internet et entre les syndicalistes créant ainsi un certain discrédit de la centrale syndicale.