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Une politique de deux poids, plusieurs mesures
Publié dans Business News le 11 - 04 - 2011

Le projet du décret-loi relatif aux élections des membres de l'Assemblée nationale constituante est fin prêt et devrait être finalisé lundi 11 avril.
Plusieurs articles de ce projet de décret-loi vont susciter des polémiques, notamment la question de la parité hommes femmes et celui de l'exclusion de toute personne ayant exercé une responsabilité, les dix dernières années, au sein du RCD, au sein du gouvernement ou ayant appelé à la réélection de l'ancien président.
Dans toutes les démocraties du monde, qu'elles soient occidentales ou orientales, du nord ou du sud, la question des inéligibilités est cruciale et représente une exception, généralement motivée, pour des raisons techniques ou judiciaires.
Dans sa première expérience démocratique, la Tunisie post-révolutionnaire a cependant choisi la dictature pour écarter de la course électorale des personnes désignées arbitrairement, juste parce qu'elles ont un passé politique douteux. On dit bien un passé politique douteux et non un passé politique coupable, puisqu'aucun élément juridique valable ne peut expliquer, raisonnablement, l'exclusion de Kamel Morjane, Ahmed Friâa ou Mohamed Jegham de ces élections. C'est évident que ce sont ces trois là qu'on cherche à écarter de la prochaine course électorale.
L'argument est fallacieux et on aurait bien pu laisser le peuple choisir qui veut-il écarter et qui veut-il élire. Excusez-moi si je me trompe, mais j'ai comme l'impression que c'est le peuple qui a mené la révolution du 14-Janvier et non les membres désignés de cette instance qui nous a sorti de son chapeau cet article despotique du projet de décret-loi. Et puisque c'est le peuple qui a mené la révolution, c'est au peuple de choisir qui doit le représenter dans la Constituante et qui ne doit pas l'être. D'autant plus que cette Constituante va engager la Tunisie pour des dizaines d'années et non pour cinq ans.
Mais puisque cette instance désignée s'est basée sur un passé politique douteux pour écarter certaines personnes, il y a lieu de s'interroger pourquoi n'est-elle pas allée jusqu'au bout de sa logique dictatoriale.
Les islamistes d'Ennahdha ont bel et bien un passé douteux ou je me trompe ? Certains leaders de ces partis-champignon, ont un passé tout aussi douteux, tout comme ces « militants » gauchistes qui, hier dans l'opposition farouche, se faisaient financer par des puissances étrangères.
Pourquoi écarte-t-on alors les ex-RCDistes, sur la base d'un doute, et non les autres alors que tout ce beau monde « souffre » de passés douteux ?
Des actions sont actuellement menées contre la nouvelle chaîne de télévision Attounissiya, créée par Sami Fehri. Des voix ne veulent pas de cet ancien associé de Belhassen Trabelsi et actuel associé de l'Etat dans la société de production Cactus.
L'effervescence est montée d'un cran à la suite de la diffusion d'un magnifique reportage sur la vie d'Abdelfattah Mourou et devrait monter d'un autre cran à la suite de la diffusion d'un reportage sur la journaliste-militante Sihem Ben Sedrine.
Le passé de Sami Fehri est douteux, c'est indéniable. Mais voilà, il n'est que douteux, il n'est pas encore coupable. Et Sami Fehri, usant de sa popularité et certain de son innocence, est le premier à crier sur tous les toits « Jugez-moi et condamnez moi si je suis coupable ! »
Certains ne l'entendent pas de cette oreille et veulent fermer cette nouvelle chaîne dans l'objectif non dit de bâillonner sa voix.
Mais puisque ces voix se sont basées sur un passé douteux pour appeler à la fermeture de cette chaîne, il y a lieu de s'interroger pourquoi ne sont-elles pas allées jusqu'au bout de leur appel despotique ?
On veut fermer Cactus et faire taire ses 240 salariés parce que Belhassen Trabelsi était associé ? Continuons dans la même logique et fermons alors Carthage Cement, Karthago Airlines, Alpha Ford, Stafim Peugeot, Orange Tunisie, Ennakl etc.
On nous dit, « ah non, il s'agit d'entreprises gérées par des administrateurs judiciaires, alors que Cactus est un média grand public qui peut véhiculer des messages pernicieux». Suivons la logique jusqu'au bout et fermons alors Assabah, Le Temps, Al Ousbouï, Nos Enfants, Profession Tourisme, Shems FM et Zitouna FM, autant de médias qui étaient gérés par la famille Ben Ali.
On nous dit que Cactus n'a pas l'autorisation pour émettre. Mais est-ce que les autorisations accordées de gré à gré, et en dehors de tout cadre législatif et juridique légal (certaines des conventions pour ces autorisations ayant été signées lors d'un jour férié), à Mosaïque, Shems, Zitouna, Hannibal et Nessma sont légitimes ?
Pourquoi interdirait-on aux uns ce qu'on autorise aux autres ?
Certains, dont les membres de l'instance désignée, montrent qu'ils sont non seulement assoiffés de dictature, mais donnent en plus l'impression qu'ils sont impatients d'appliquer ce qu'ils dénonçaient hier, à savoir la politique de deux poids deux mesures.
Franchement, et au vu de la qualité des uns et de la popularité des autres, aucun de ces médias ne doit fermer et ne mérite d'être bâillonné. C'est même tout le contraire, la Tunisie post-révolutionnaire a besoin de beaucoup plus de voix pour qu'il y ait une réelle compétitivité entre les différents acteurs. Et c'est au téléspectateur-auditeur-lecteur de choisir son média.
De même, concernant plusieurs de nos hommes politiques qui ont servi Ben Ali. Tous ne sont pas corrompus, tous ne sont pas incompétents. Beaucoup sont intègres et c'est grâce à eux que la Tunisie est moderne et développée, comparativement à ses voisins. C'est grâce à eux que la machine répressive a été freinée et que Ben Ali n'est pas devenu un Pinochet, un Gueddafi ou un Saddam.
Aujourd'hui, ces hommes politiques cherchent à se racheter et à redorer leur image auprès du peuple pour servir la Tunisie après avoir servi son dictateur.
Le peuple tunisien, qui a mené la révolution, est suffisamment mûr pour savoir à qui accorder son pardon. C'est à ce peuple, et uniquement à ce peuple, de condamner ou d'acclamer les Morjane, Fehri ou Jegham. C'est à la justice, et uniquement à la justice, de dire qui est coupable et qui ne l'est pas, qui est éligible et qui ne l'est pas.
Toute l'erreur est de laisser une paire de gauchistes-extrémistes décider de notre sort en s'attribuant des prérogatives que le PEUPLE ne le lui a pas accordées. De les laisser continuer d'appliquer la dictature des deux poids deux mesures. En écartant ceux qui ne plaisent pas à quelques uns et en bâillonnant ou agressant ceux qui leur déplaisent. Quand bien même ils seraient majoritaires, ils n'ont pas à bannir les voix différentes dès lors qu'elles n'appellent pas à la haine et à la violence.
La Tunisie a besoin de toutes ses compétences et de toutes ses couleurs pour avancer. Non seulement elle est injuste et improductive, mais l'exclusion ne peut qu'enfanter la haine et la confrontation. Et c'est tout le contraire de l'esprit révolutionnaire.


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