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Le plus mauvais choix ! Et pourtant…
Publié dans Business News le 13 - 04 - 2011

La haute commission a tranché et pour le mode de scrutin les jeux sont faits. Je suis de ceux qui pensent que le choix qui a été fait est le plus mauvais, et je vais m'en expliquer sans parti pris.
Tout d'abord, j'aimerais m'arrêter sur les élections au sein même de cette haute commission pour la désignation du porte parole, du vice-président et du rapporteur, et rappeler qu'ils ont été élus par un processus étrange, puisque si le porte-parole a été élu à « l'unanimité », le vice-président et le rapporteur ont été élus avec respectivement 39,81% et 50% des voix, sans recourir à un deuxième tour, qui est pourtant la règle dans ce genre d'élections.
En ce qui concerne le mode de scrutin et les règles du jeu de la loi électorale adoptés par la haute commission, cela pose plusieurs questions. Tout d'abord le mode de scrutin à liste à la proportionnelle est le mode le plus économique financièrement parlant. C'est un mode de scrutin au rabais qui s'accommode mal des principes démocratiques. Dès le départ, on nous a fait savoir que le mode de scrutin uninominal à deux tours coûterait deux fois plus cher, comme si c'était là un argument valable, surtout lorsqu'on sait que ce coût doit être amorti sur plusieurs décennies d'exercice de la démocratie dans notre pays.
Le mode de scrutin à un tour est dangereux, car il ne permet pas dans le cadre d'un deuxième tour de rassembler les électeurs autour d'une candidature consensuelle et républicaine. A titre d'exemple et selon les sondages qui paraissent actuellement en France, le mode de scrutin à un tour appliqué aux élections présidentielles en France, ferait de Marine Le Pen la prochaine présidente de la République Française, alors qu'il est clair aux yeux de tous que ses idées ne sont pas majoritaires en France. Les élections à un tour favorisent toujours les extrêmes et cela est un fait indiscutable.
De plus, ce scrutin fait la part belle aux partis anciens, qui sont en exercice depuis plusieurs années, et qui disposent de la base et des moyens financiers qui leur permettront de présenter des listes dans toutes les circonscriptions, contrairement aux nouveaux partis créés après le 14 Janvier. Mais cela ne s'arrête pas là, car ce mode de scrutin à liste va aussi avoir un impact sur le financement de la campagne. Ces partis, présentant des listes dans toutes les circonscriptions, vont de fait créer un déséquilibre dans le rapport de forces, et sur l'équation de financement, ce qui va donc doublement affaiblir les nouveaux partis, (faible base et absence de financement suffisant).
Alors me direz-vous, qu'est ce que j'ai contre ces anciens partis ? Pas grand-chose, si ce n'est que ces partis n'ont pas joué leur rôle sous l'autocratie de Ben Ali, qu'ils n'ont été en rien dans le déclenchement et le succès de la révolution, et pourtant ils auront réussi à tirer leur épingle du jeu en récupérant à leur profit cette révolution et les espoirs qu'elle a déclenchés dans les esprits et les cœurs des Tunisiens. Je ne pense pas que c'était là l'un des objectifs de la révolution, dont la haute commission se réclame pourtant.
En ce qui concerne la prétendue parité, qui apparaît comme une extraordinaire avancée, sur le plan du principe c'est une très bonne chose, et il fallait la proposer et l'adopter. Toutefois, je reste sceptique sur le résultat, car il ne suffit pas de mettre des femmes à parité sur des listes, encore faut-il qu'elles soient en positions éligibles, et là encore ce principe s'accommode mal de l'élection à liste à un tour. Le fait de réserver une partie des sièges à la proportionnelle fera que plusieurs femmes classées en seconde, troisième ou quatrième position sur une liste, pourtant arrivée en tête, n'auront pas de sièges, et ne seront donc pas élues.
En dernier ressort, il faut évoquer l'exclusion annoncée des anciens du RCD, et anciens collaborateurs directs de Ben Ali, ce qui je suppose recouvre anciens ministres et anciens conseillers. Sans avoir jamais été du soutien de ces gens, et bien loin s'en faut, j'essaie toutefois d'être objectif : Pourquoi avoir accordé le visa à de partis dirigés par ces anciens collaborateurs et conseillers, pour ensuite leur interdire l'accès au jeu des élections ? Ce n'est pas l'idée que je me fais de la démocratie, car enfin, pourquoi n'avoir pas interdit la création de ces partis, dès le départ, au titre de la collaboration avec le régime déchu ? La question reste posée.
Ce qui me dérange dans tout cela, c'est la désagréable impression que tout cela est issu d'une manipulation au grand jour, n'en déplaise à M. Ben Achour, qui nous l'a jouée sur le registre de l'émotion, le jour de l'installation de la haute commission. Cette manipulation était déjà actée dans la composition même de la haute commission, dans laquelle se retrouvait une forte majorité de représentants de ces partis anciens, (à ne pas confondre avec historiques). Je me demande encore sur quels critères ces sièges et leur nombre respectifs avaient été attribués.
Alors, bien entendu il ne faut pas être naïf, la démocratie ne veut pas dire la fin des calculs politiques et des manipulations en tous genres. Sir Winston Churchill l'a bien dit « La démocratie est le pire des régimes à l'exception de tous les autres », et il faut savoir en accepter les règles du jeu, et se battre dans les limites de ces règles. On a peut être raté encore une belle occasion d'accoucher d'une démocratie plurielle, en favorisant la naissance de nouvelles forces démocratiques et modernistes, de celles capables d'éclairer un nouvel horizon pour ce pays. Alors oui, pour toutes ces raisons, la haute commission a fait selon moi le plus mauvais choix. Soit, mais pour autant, il ne faut pas abandonner la partie, le combat continue, et toute cette nouvelle génération de partis doit chercher par tous les moyens à résister et à exister, leur vie politique ne fait que commencer et la démocratie a besoin d'eux.
Ils devront faire leur apprentissage du jeu et des calculs politiques en démocratie, se fondre dans des coalitions pour éviter la dispersion des voix, et favoriser le vote utile, et faire des alliances pour éviter la récupération par les extrémistes de tous poils. Ils feront ainsi preuve de maturité politique plus que jamais nécessaire en cette période d'incertitudes, d'autant que les dangers sont bien réels, surtout si pour couronner le tout, la prochaine assemblée décidait de voter la nouvelle constitution sans passer par un référendum populaire, et actait comme cela se profile d'un régime parlementaire.
« La démocratie n'est pas simplement la loi de la majorité, c'est la loi de la majorité respectant comme il convient le droit des minorités. »
Clement Richard Attlee Premier ministre de Grande-Bretagne (1945-1951).
Walid BEL HADJ AMOR est ingénieur diplômé des grandes écoles françaises, Associé-Directeur Général Adjoint de Comete Engineering. Il est expert dans le domaine des infrastructures de transport et de l'aménagement du territoire et spécialiste du marché africain.


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