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Les élucubrations de Hachmi Hamdi
Publié dans Business News le 25 - 10 - 2011

Les ambitions politiques, affichées ostentatoirement par Hachmi Hamdi pendant la campagne électorale, sont passées inaperçues dans les médias et dans l'intelligentsia. Au mieux, elles provoquaient des petits sourires en coin condescendants. Et malgré la haute teneur comique de ses déclarations, ses vidéos n'ont jamais fait le buzz sur Facebook. Trop énorme, même pour Facebook.
Le 24 octobre 2011, les Tunisiens se réveillent avec une gueule de bois électorale. Le raz-de-marée d'Ennahdha, bien qu'inquiétant pour certains, a été subodoré par les observateurs. Une autre affaire pour la Pétition Populaire (Al Aridha). Ces listes ne se sont pas contentées d'être les uniques indépendants à récolter des sièges, elles ont battu à plate couture des mastodontes de la scène politique locale dans certaines circonscriptions. Elle est même en première position dans sa ville natale de Sidi Bouzid. Comment expliquer cet OPNI (objet politique non identifié) ? Les lois de la politique ne suffiraient pas à expliquer une telle réussite. Une petite projection sur le parcours et la personnalité de M. Hamdi s'impose.
Derrière la bonhomie paysanne de Hechmi Hamdi, se cache le talent d'un communicateur habitué à s'adresser au public depuis plus d'une dizaine d'années. Les tribunes qu'il s'offrait de sa propre chaîne de télé Al Moustaquella, qui diffuse depuis Londres, ont été, il n'y pas si longtemps que ça, des attractions cathodiques qui, tous les dimanches, accaparaient l'attention de nos concitoyens. Une expérience qui a permis à l'homme de cultiver ses talents de poujadiste.
Et comme d'autres leaders avant lui (on citera George Bush ou Silvio Berlusconi), Hachmi Hamdi s'est sûrement rendu compte que jouer les idiots paie en politique. Une attitude qui crée un rapport ambigu entre un leader et son électorat, entre identification motivée par une apparente simplicité et mépris hautain qui désacralise le politique.
Dans ses interventions, toujours avec un accent du terroir qu'il n'a jamais abandonné, mâtiné d'un petit côté rastaquouère cultivé dans sa ville d'adoption de Londres, le futur président autoproclamé, ne s'impose aucune limite de bon sens. Le programme qu'il présente aux « citizens » (comme il le dit souvent dans un accent pas très british) pourrait s'intituler « comment faire de la Tunisie un Eldorado en 90 jours ».
Un programme tellement miraculeux que même ses adversaires politiques, islamistes ou gauchistes, Rached Ghannouchi ou Ahmed Nejib Chebbi succomberaient aux affres ravageurs du remord s'ils ne votaient pas pour lui (on n'invente rien). Comment pourraient-ils priver leurs concitoyens de la couverture santé universelle, du transport gratuit, de la création de 500.000 emplois… immédiatement, dès le 1er novembre 2011. Comment pourraient-ils priver les Tunisiens des traditions de la démocratie britannique qu'il est le seul à pouvoir importer en Tunisie… Ne l'accusez pas d'avancer un discours ronflant, accompagné de mesures fantasques dépassant les réalités économiques. Hachmi Hamdi a pensé à tout.
Des solutions de financement d'une simplicité monolithique : surtaxer les billets d'avion, faire appel à la légende du football tunisien Tarek Dhiab pour qu'il organise un tournoi de charité, faire de même avec le chanteur Lotfi Bouchnak pour qu'il organise des festivals dont les bénéfices iront alimenter la caisse de 2 milliards, à ajouter au budget validé par le gouvernement provisoire pour financer ce programme. Deux milliards de quoi ? Hachmi Hamdi, aussi rigoureux économiste soit-il, a oublié de le mentionner, bien que la seule monnaie qu'il cite d'habitude dans ses interventions est le dollar. Mais nous ne lui tiendrons pas rigueur, les grands partis politiques n'ont pas péché par excès de précision non plus.
Un petit chef d'œuvre de discours populiste. Ceux qui ont loué la conscience politique aiguisée du peuple tunisien sont vite allés en besogne. Des explications restent tout de même possibles.
Attribuer une telle réussite à une revanche des laissés-pour-compte des régions de l'intérieur sur les élites serait une explication séduisante mais certainement bancale. Car la Pétition populaire a réussi à obtenir des sièges dans de grandes circonscriptions aussi développées que Sousse ou Sfax. Il serait plus intéressant de regarder dans le passé de notre picaro de la politique pour trouver des pistes ou des bribes d'explications.
En effet, si une qualité est souvent attribuée au Docteur Hachmi Hamdi, c'est sa grande souplesse idéologique et intellectuelle. Des débuts de militant sans envergure à la fin des années 70 au sein de la Tendance Islamique (ancêtre de l'actuel Ennahdha) mais qu'il a su gonfler pour apparaître comme un fondateur historique du mouvement, pour finir comme flagorneur (en mode mineur ; faut le lui reconnaître) de l'ancien couple présidentiel. Des tentatives de rapprochement ou de ralliement alternées par des diatribes virulentes contre les forfaits de l'ancien régime.
Une double appartenance qui a permis à certains d'avancer deux théories différentes. La première affirme que Hachmi Hamdi ne serait que le pion des nahdhaouis. Assuré de son succès dans les urnes mais ne souhaitant pas que ça se transforme en démonstration de force, le parti Ennahdha aurait délibérément lâché une part du gâteau à ce futur allié. Personne n'a avancé le modus operandi de cette manœuvre qui serait un véritable coup de maître si elle s'avérait vraie.
Autre explication, cette fois avancée par Khelil Zaouia, numéro deux du parti Ettakatol, la Pétition Populaire aurait bénéficié du soutien et vote massif des ex rcdistes. M. Zaouia précise, dans une interview accordée à Mosaïque FM, que des fidèles de l'ancien régime auraient été remarqués en train de faire un travail de terrain en faveur des candidats de ces listes. Nous croyions que les membres du POCT et du CPR étaient les seuls dotés du don de détection des rcdistes et des agents de la police politique mais visiblement que ceux d'Ettakatol savent y faire aussi.
On s'interroge, on spécule, on accuse, pendant que Hachmi Hamdi continue à faire son petit bout de chemin (sans bouger de Londres, sans mettre les pieds une seule fois sur le sol tunisien). Pendant que l'ISIE examine les plaintes concernant les transgressions des listes de la Pétition Populaire du décret électoral car ayant bénéficié d'une propagande en bonne et due forme sur la chaîne Al Mostakella, Hachmi Hamdi continue de narguer ses détracteurs. Et sa réponse ne manque pas de pertinence. Il a été le seul à être invité sur la chaîne et cela ne peut pas être considéré comme une infraction puisqu'il n'est candidat sur aucune liste.
Lui se voyait déjà président de la République. Espérons qu'il ne se mette pas lui aussi à mettre en doute la validité des résultats, lui qui se voyait déjà plébiscité par le peuple et acclamé comme le futur sauveur.
Radhouane Somai


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