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Hachmi Hamdi, les Saoudiens et les réseaux dormants de Ben Ali
Publié dans Business News le 27 - 10 - 2011

La classe politique tunisienne toute entière est encore sous le choc de cette montée surprise et totalement inattendue de la liste Al Aridha (Pétition populaire) de Hachmi Hamdi.
Le bonhomme n'a ni la prestance, ni le charisme pour prétendre à des scores si élevés d'autant plus qu'il ne s'est même pas donné la peine de venir en Tunisie pour mener sa campagne. Ses poulains, on ne les a vus ni dans des meetings, ni sur des plateaux TV ni même pour des interviews dans les journaux.
Comment expliquer alors cette montée ? Nous avons contacté plusieurs observateurs politiques, de différentes tendances allant des progressistes aux islamistes en passant par les Destouriens. En confortant la lecture des uns et des autres et en analysant le monologue de Hachmi Hamdi du mercredi 26 sur sa chaîne El Mostakella, on trouve dans les élections de la Constituante, la main des Saoudiens et des réseaux dormants de Zine El Abidine Ben Ali. Explications…
Dans chaque énigme, il y a une question qui se pose inévitablement : « à qui profite le crime ? ». A l'énigme de la Constituante et de la montée de Hachmi Hamdi, la première réponse qui vient à l'esprit est : Ennahdha. Le parti islamiste, dont est issu Hachmi Hamdi, a tout intérêt à éviter un score écrasant ce qui donne de mauvais signaux aux investisseurs, aussi bien tunisiens qu'étrangers.
Seulement voilà, les relations entre les Islamistes tunisiens et Hachmi Hamdi sont loin d'être au beau fixe. Le « mépris » de Hamadi Jebali sur Express FM à l'encontre du « président » d'Al Aridha et la tirade de ce dernier, le soir même sur sa chaîne El Mostakella, démontrent clairement le niveau de leurs différends. On pourra toujours dire qu'il s'agit là d'une comédie bien jouée et qui sera totalement démontée, demain, lors du vote des différents textes de la Constituante. C'est possible, mais ce serait méconnaître la mentalité des Nahdhaouis. Quelqu'un comme Hamadi Jebali qui a passé 16 ans de prison sous Ben Ali, dont dix ans d'isolement total, n'a pas besoin d'un « clown » pour imposer sa personnalité et son parti sur la scène. Selon plusieurs de nos interlocuteurs, la vérité est ailleurs.
Les premiers à voir qui est derrière Hachmi Hamdi sont Khelil Ezzaouia d'Ettakatol et la journaliste-militante Sihem Ben Sedrine. Ils accusent clairement les RCDistes. Le RCD est mort, mais les réseaux sont encore là, mais dormants.
La thèse, plausible et populiste, ne tient pas debout cependant, du moins à première vue, car elle ne répond pas à la question classique « à qui profite le crime ? ». La quarantaine de partis destouriens ont été justement créés pour récupérer ces réseaux. Or, on le voit clairement, ces partis n'ont quasiment rien obtenu dans les élections, à l'exception de Kamel Morjane et son parti l'Initiative.
Ces destouriens, non plus, n'ont pas intérêt à se cacher derrière un « clown » pour s'imposer.
Nous avons suivi d'assez près les campagnes des différents partis et, naturellement, celles des Destouriens. Et en aucun moment, en aucun meeting ou réunion, Al Aridha de Hachmi Hamdi n'a été évoquée.
Cela dit, les propos de M. Ezzaouia et de Mme Ben Sedrine ne sont pas dénués de tout fondement.
Selon des politiciens bien avisés, et après écoute attentive du monologue de Hachmi Hamdi mercredi, il y a bel et bien un réseau en toile d'araignée derrière le tuniso-londonien.
Il suffit juste de savoir qui est derrière, comment ce réseau a fonctionné et à quel dessein.
Dans son monologue, Hachmi Hamdi a consacré une belle part pour faire l'éloge des Saoudiens. Il a bien décrit son amour pour la famille royale et a même donné des détails sur ses fréquentations, proches et très amicales, avec certains émirs.
Il en nommera même quelques uns. Et certains des émirs qu'il nomme sont, comme par enchantement, de proches amis à Zine El Abidine Ben Ali. Ce sont d'ailleurs ces émirs là qui l'ont accueilli à bras ouverts et lui accordent l'hospitalité digne d'un chef d'Etat et non d'un déchu honni par ses compatriotes.
C'est un secret de Polichinelle, le Qatar via sa chaîne Al Jazeera a joué un très grand rôle pour enflammer les foules et déclencher le printemps arabe en Tunisie, en Libye et en Egypte.
De quoi horripiler les Saoudiens agacés de voir ce minuscule émirat jouer un rôle politique surdimensionné par rapport à sa taille. La guerre froide entre les frères-ennemis est également un secret de Polichinelle et ne date pas d'hier.
Pour les Saoudiens, il fallait bien répliquer et occuper une place dans le nouvel échiquier politique tunisien. Hachmi Hamdi, dont la chaîne serait largement financée par les Wahhabites, est leur homme et ils lui font confiance. C'est lui-même qui le dit d'ailleurs.
Pour créer l'effet surprise, et éviter tout risque que le jeu soit dévoilé, le patron d'El Mostakella s'est empêché de rentrer au pays. Il n'attire pas l'attention et personne ne s'intéressera donc à lui et à ce qu'il entreprend. Il lui faut cependant un réseau, et ce réseau appartiendrait bel et bien aux ex RCD. Mais pas aux Destouriens.
Les nouveaux partis, issus du RCD, ont joué franc jeu, sans ressentir le besoin de se cacher. « Nous sommes là, nous n'allons pas quitter la scène politique et nous entendons avoir un rôle dans la construction de notre pays ». Bien conscients de l'hostilité de l'opinion publique à leur égard, ils cherchent tous à paraître sous une peau neuve et propre. « Plus question pour nous de faire appel aux bras cassés, aux omdas et aux applaudisseurs de service. Nous voulons être un parti moderne capable de gagner les élections par les urnes et en toute transparence », nous dira l'un d'eux.
Ce choix des Destouriens a fait que des dizaines de milliers de RCDistes soient exclus de la scène et privés de tout rôle majeur dans leur milieu. Notamment ceux qui accomplissaient les sales besognes ou encore ceux bien introduits dans les bourgades reculées et les villages lointains et qui tiraient toute leur légitimité du RCD.
Le créateur de ce réseau n'est autre que Zine El Abidine Ben Ali, qui n'a jamais quitté la présidence du parti au pouvoir durant tout son règne. Il connait parfaitement sa méthode de fonctionnement, ses qualités, ses défauts, son rayon, ses influences. Et il sait parfaitement que l'on peut obtenir une voix avec une enveloppe de 30 dinars, un couffin de produits alimentaires ou un mouton. Des témoignages concordants (dont certains à la télé) ont bien fait état de ces achats de voix.
Si les communications entre l'Arabie Saoudite et la Tunisie sont très surveillées, il n'en est pas de même pour les communications entre Abha (lieu de résidence de Ben Ali) et Londres et entre Londres et Tunis.
Il suffit de contacter, via Al Aridha, les « petits barons » du RCD, au chômage forcé, pour qu'ils s'exécutent dans les coulisses en donnant les consignes de vote en catimini.
Le résultat est là et il dépasse toute espérance.
Les Saoudiens peuvent rêver d'une place wahhabite en Tunisie et marquer des points contre les Qataris qui pensaient pouvoir jouer seuls dans la région. Ben Ali doit être au 7ème ciel de voir que les élections libres et transparentes aient fait monter les Islamistes et ses poulains. Et encore ! Comme l'a dit Hachmi Hamdi, il espérait être premier. Et s'il a réussi sa missive, il aurait sans doute invité à une réconciliation nationale et appelé au retour de l'ancien président.
Reste maintenant à prouver tout cela et démonter le réseau dormant sur des bases légales.
Qui sont les colistiers d'Al Aridha ? D'où viennent-ils ? Où étaient-ils ? Une enquête juridique sera déclenchée dans les prochains jours suite aux plaintes que s'apprêtent à déposer les avocats et les différents partis. Pour les juges d'instruction, toute la subtilité sera de trouver les failles dans cette machine huilée qui a très bien fonctionné au vu et au su de tout le monde !
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