Dans une déclaration faite au journal « L'Expression », Mustapha Filali, ancien membre de l'Assemblée constituante sous Bourguiba, a tenu à exprimer sa joie et son émotion quant à la fondation de la deuxième République, ce dont « il n'a jamais rêvé », ainsi que sur les profils des nouveaux dirigeants du prochain gouvernement tunisien. Saluant la visite de Moncef Marzouki et de Hamadi Jebali en Algérie, Mustapha Filali affirme que « tout ce qui se passe en Tunisie concerne profondément nos frères algériens et la réciprocité est vraie. Faut-il rappeler que nous procédons les uns et les autres d'une culture commune, d'une histoire partagée et d'une solidarité à toute épreuve qui a donné sa vitalité au cours de nos combats réciproques pour la liberté ? » Selon l'élève de Bourguiba, tout président de la République se doit d'avoir «les mains propres comme celles de Bourguiba qui est mort pauvre». Des critères qui, selon lui, ne feraient pas défaut chez Moncef Marzouki, promu au poste de Président de la République, qu'il a fréquenté à l'époque où tous deux étaient ensemble dans la Ligue des droits de l'Homme et qu'il qualifie d'« homme fort, intègre et courageux » En revanche, concernant Hamadi Jebali, comme pour souligner le manque d'expérience de ce dernier, M. Filali lui conseille « de ne pas trop parler et surtout de dire l'essentiel afin que ses propos ne soient pas mal interprétés ». Mustapha Filali reste optimiste quant à la composition des membres de la nouvelle Assemblée Constituante, qui, selon ses dires, « n'ont pas d'expérience, mais nous avons tout de même confiance en eux et sommes convaincus qu'ils vont prouver qu'ils sont capables d'être à la hauteur de leur responsabilité ». Selon lui, «les conditions du succès sont multiples» et « toute révolution a besoin fondamentalement, de valeurs morales auxquelles doit être accordée la priorité sur les compétences techniques ou politiques». S.T.