Tout a commencé dans les années 80, quand un certain Mohamed Fadhel Doulatli, commerçant de poulet et client de la Best Bank (actuellement Al Baraka Bank), a déposé plainte contre la banque pour avoir refusé de lui fournir la liquidité nécessaire pouvant lui éviter la faillite, en se basant sur le principe de responsabilité morale. Près de 10 ans dans les tribunaux n'ont donné aucun résultat vu que le plaignant a perdu tous les procès de droit civil engagés contre la banque.Jusque là, le nom de Moncef Cheikhrouhou n'est pas apparu vu qu'il s'agissait d'un litige ordinaire entre une banque et son client. C'est seulement en 2007 que Moncef Cheikhrouhou a commencé à subir différentes formes d'harcèlement de la part du gendre de Ben Ali, pour le pousser à céder ses parts dans Dar Assabah, chose à laquelle il a pu résister puisque, jusqu'à ce jour, il en est toujours actionnaire. Le plaignant n'a pourtant pas lâché sa proie. Cette fois, il s'est attaqué directement à M. Cheikhrouhou, directeur de la banque jusqu'en 1993, l'accusant de falsification et d'usage de faux papiers, sur la base d'une erreur de frappe figurant sur un document de la banque, et qui a été corrigée par la suite par un agent de la banque, selon l'un des avocats de l'accusé. Or, voilà que cette affaire, vieille de plusieurs années, renaît de ses cendres après le 14 janvier, pour prendre une autre tournure, suite à la présentation de Moncef Cheikhrouhou aux élections de l'Assemblée nationale constituante en tant que tête de liste du PDP sur Tunis 1, concurrence mal appréciée par le plaignant qui s'est présenté comme candidat indépendant. Cette « frustration » s'est traduite en articles diffamatoires contre M. Cheikhrouhou, publiés sur les pages du journal tunisien l'Audace, affirme l'avocat de M. Cheikhrouhou, assurant qu'il s'agit d'une campagne de dénigrement, dirigée par des personnes dont les intérêts se trouvent menacés par son succès, ou qui, tout simplement, ne sont pas sympathisants de sa personne. Ces articles ont été à l'origine de plusieurs problèmes entre M. Cheikhrouhou et le PDP, et ont, par conséquent, motivé le dépôt de trois plaintes contre le journal. Cette campagne s'est poursuivie jusqu'à quelques jours avant la date des élections quand un nouvel article est paru à la Une du même journal, avec le titre « Pourquoi on n'arrête pas Cheikhrouhou ? ». « On est allé jusqu'à écrire qu'il s'est présenté aux élections juste pour avoir l'immunité qui lui permettra de fuir ses responsabilités dans cette affaire de faux et usage de faux», ajoute l'avocat en insistant sur l'inexactitude de ces propos, puisque l'équipe des avocats de l'accusé était, dès le début du procès, sûre de gagner vu qu'il n'y avait aucun élément d'inculpation contre M. Cheikhrouhou. Et c'est effectivement ce qui s'est produit puisque le tribunal a décidé, en date du 2 décembre 2011, de prononcer un non lieu en faveur de Moncef Cheikhrouhou dans cette affaire. Zeyneb Dridi