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Tunisie Le gouvernement Jebali sous la coupe des émirs du Golfe
Publié dans Business News le 26 - 12 - 2011

A la pointe de la couverture médiatique de la première révolution arabe, la chaîne qatarie « Al Jazeera » a joué un grand rôle dans la chute de régimes arabes, en étant le catalyseur de la colère d'un peuple.
Si Al Jazeera verse dans l'emphase et fait dans le sensationnel, en faveur d'une relation ambigüe avec l'islamisme, force est de reconnaître qu'elle n'a pas raté son rendez-vous avec l'histoire. Mais l'influence étrangère des pays du Golfe ne s'est pas arrêtée en si bon chemin. Le parti au pouvoir semble entretenir des relations ambigües avec nos « voisins » qataris et émiratis, et ne s'en cache pas. De nombreux exemples en attestent aujourd'hui.
L'euphorie de la révolution passée, le peuple tunisien a droit, aujourd'hui, à son premier gouvernement issu d'une «élection démocratique». Gouvernement d'union nationale, d'intérêt national ou de coalition nationale…
Les appellations diffèrent mais le résultat semble être toujours le même. Les nominations ministérielles sans surprises et teintées de favoritisme et d'intérêts familiaux - dont on avait l'habitude autrefois - le nouveau gouvernement ne semble pas y déroger. Une ingérence nouvelle semble aujourd'hui pointer le bout de son nez et s'ajouter au paysage : celle des pays du Golfe.
Si Zine El Abidine Ben Ali entretenait de très bons rapports avec les pays du Golfe, notamment avec les princes d'Arabie Saoudite, des Emirats et ceux du Koweït, ces derniers ont clairement mentionné - après le 14 janvier - « qu'ils ne reconnaîtraient pleinement le nouveau gouvernement mis en place à Tunis, que si celui-ci présentait quelques garanties notamment politiques ». Ces garanties politiques ne se sont pas fait attendre bien longtemps.
Un des conseillers politiques les plus écoutés de Mustapha Ben Jaâfar, prévu pour être le nouveau ministre des Finances, vient de voir son nom retiré de la liste des 41 ministres et secrétaires d'Etat, proposée par Hamadi Jebali et approuvée, jeudi 22 décembre, par les membres de l'Assemblée nationale constituante. Khayam Turki, fils de diplomate, diplômé d'IHEC Carthage, de Sciences Po Paris et de l'université américaine du Caire, semblait pourtant avoir le profil idoine pour occuper ce poste très sensible, à l'heure où l'économie tunisienne post-révolutionnaire est plus que fragile.
Coup de théâtre, l'annonce officielle du nouveau gouvernement a été retardée de 24 heures par Hamadi Jebali. Délai accordé aux membres d'Ettakatol pour proposer un remplaçant à Khayam Turki au poste de ministre des Finances.
Le pot aux roses ne tarde pas à être dévoilé : une partie étrangère, en l'occurrence le gouvernement des Emirats Arabes Unis, aurait opposé un veto catégorique à la nomination de Khayam Turki.
Un véto qui n'a pas été pris à la légère par Hamadi Jebali et Mustapha Ben Jaâfar qui, dans la crainte de voir leurs relations avec ce partenaire stratégique compromises, n'ont pas hésité à abdiquer. En effet, de grands projets immobiliers, gelés depuis des années, auraient été mis en cause par un grand groupe émirati, dans lequel Turki était un ancien cadre, et qui voulait éviter que soient dévoilées les connaissances profondes de ce dernier sur certains dossiers.
Mandaté pour noyer le poisson, Khalil Zaouïa déclare dans un premier temps que le désistement de Khayam Turki était motivé par des raisons strictement personnelles et qu'il aurait refusé le poste de ministre pour des considérations…salariales ! En effet, une firme étrangère lui aurait proposé un salaire beaucoup trop important pour être refusé.
Khemaïs Ksila, en revanche, s'est indigné de la campagne de dénigrement orchestrée à l'encontre de Khayam Turki et a fustigé la « lâcheté » de la direction d'Ettakatol, qui, de peur de voir provoqué un « incident diplomatique », préfère sacrifier, sans jugement, une figure du mouvement.
Lors d'une conférence de presse donnée jeudi 24 décembre, Khayam Turki, est revenu sur son parcours professionnel et sur son expérience au sein du groupe émirati, National Holding, basé à Abu Dhabi, en déclarant : « J'ai été intégré au sein du groupe en 2006, et je l'ai quitté en 2008, car j'avais quelques réserves concernant l'entreprise ». Khayam Turki, n'a cependant pas donné plus de détails sur ces « réserves » qui ont justifié son départ.
L'incident diplomatique est évité de justesse, au profit des relations étrangères avec les Emirats, mais cette affaire fait désordre et entache fortement la souveraineté nationale.
Les affaires étrangères, Ennahdha y accorde un soin particulier, à tel point que le chef du gouvernement, Hamadi Jebali n'hésite pas à déclarer : « Nos rapports avec l'Arabie Saoudite sont prioritaires par rapport à l'extradition de Ben Ali ». Chose que semble pourtant démentir le nouveau ministre des affaires étrangères, Rafik Ben Abdesselam Bouchleka.
Le nouveau ministre des Affaires étrangères, docteur en sciences politiques de l'Université de Westminster, à Londres, n'est autre que le gendre de Rached Ghannouchi.
Loin de mettre en doute les compétences incontestables de l'homme, il est important de savoir que même si Rafik Abdesselam se dit en faveur d'une « diplomatie à la bourguibienne » avec une « priorité au partenariat avec l'Union européenne et aux relations avec l'Algérie et la Lybie », ce dernier a effectué une partie de sa carrière dans le petit émirat gazier, et occupait encore il y a peu, le poste de chef du département des recherches au centre d'études d'Al-Jazeera, à Doha, un centre faisant partie de la galaxie de la chaîne Tv Al Jazeera, propriété de l'Emir du Qatar.
Cette nomination fait-elle l'unanimité au sein d'Ennahdha et ne donnerait-elle pas plus de sens aux relations supposées entre l'émirat gazier et le mouvement ?
Tous s'accordent à reconnaître le statut dont jouit le Cheikh Rached Ghannouchi auprès des membres de son mouvement. Un leader de parti, qui n'a aucun poste officiel mais dont le rôle, joué en coulisses, demeure prépondérant, notamment dans la désignation du nouveau gouvernement. Un gouvernement dans lequel il ne figure pas…
Les soupçons de collusion avec les pays du Golfe sont visiblement en train de prendre corps. Les relations avec les pays du Golfe semblent être la pierre angulaire des relations internationales prônées par Ennahdha. Inutile de rappeler que, pour son premier déplacement après les élections, le leader Rached Ghannouchi, rend visite à l'Emir du Qatar.
La Tunisie serait-elle sortie de l'orbite occidentale dans laquelle on lui reproche de s'être longtemps enfermée pour passer sous l'emprise des pays du Golfe ?
En apparence…
Pendant ce temps-là, le président provisoire de la République Moncef Marzouki, poursuit ses visites surprises au festival de Douz et au camp de réfugiés de Choucha et jouit de toutes ses prérogatives de chef de la magistrature suprême du pays. Synda TAJINE


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