A l'ouverture de la séance de l'Assemblée nationale constituante du mercredi 18 janvier 2012, à 16 heures, Mustapha Ben Jaâfar a proposé qu'on consacre la séance du vendredi 20 janvier à débattre de la situation dans le pays et ce suite aux différentes manifestations et sit-in observés ces derniers jours. Prenant la parole, un élu a souligné le caractère urgent de débattre de cette situation et la nécessité d'inviter le chef du gouvernement à donner les explications nécessaires. Le même élu a rappelé l'agression dont a fait l'objet son collègue Mohamed Brahmi par des militants d'Ennahdha. Accusation suffisamment grave pour que Mustapha Ben Jaâfar lui coupe la parole, tout en élevant la voix, et lui dire d'arrêter de lancer des accusations et de laisser l'intéressé exposer lui-même son cas. Mohamed Brahmi a alors pris la parole pour dire qu'il a été agressé verbalement et physiquement en plein jour, devant le ministère de l'Intérieur, par ces mêmes personnes à qui le ministre de l'Intérieur s'adressait. Il souligne qu'il n'a pas été agressé en tant qu'individu, mais en tant qu'élu d'un parti de 0,000. En réponse, Mustapha Ben Jaâfar a déclaré qu'une autre élue a été agressée par le passé (la caméra de la télé s'est tout de suite tournée vers Souad Abderrahim d'Ennahdha), qu'il condamne toute agression quelle que soit sa nature et a rappelé que toute personne peut s'adresser à la justice. M. Ben Jaâfar a donné ensuite la parole à un élu d'Ennahdha, qui a bien défendu la position de son parti, mais l'a refusée à d'autres élus, dont Brahim Gassas en lui demandant de lui envoyer un courrier. Brahim Gassas n'a pas attendu longtemps et a préféré quitter l'hémicycle, accompagné par plusieurs autres élus dont Ahmed Néjib Chebbi. Issam Chebbi a pris, plus tard, la parole demandant au président de l'Assemblée de leur donner la parole vu que l'hémicycle s'est vidé. Réponse de Ben Jaâfar : celui qui veut sortir peut sortir ! Il s'est rétracté quelques secondes plus tard pour leur demander de revenir, mais sans conviction apparente et, de toute façon, sans résultat, Ben Jaâfar étant rapidement revenu à l'ordre du jour en donnant la parole au président de commission. Bien plus tard et à la demande de Maya Jribi, Mustapha Ben Jaâfar a fini par accepter de suspendre la séance pendant cinq minutes, le temps de faire revenir ceux qui sont sortis et ce vu le caractère important du vote d'aujourd'hui, l'hémicycle s'étant sensiblement vidé.