Interviewés par la radio Shems Fm, les représentants des blocs de la troïka à la Constituante, ont respectivement commenté et évalué la déclaration de l'ancien Premier ministre Béji Caïed Essebsi, rendue publique mercredi soir 25 janvier 2012. Mouldi Riahi, président du bloc Ettakatol a déclaré que le message de Béji Caïd Essebsi est une amplification exagérée de la réalité. Il s'agit, selon lui, d'une lecture pessimiste de l'actualité. Or, M. Riahi trouve que la situation sécuritaire est en train de s'améliorer et que les tensions sont en cours de résorption, et ce, sans recourir à la violence. M. Riahi pense que contrairement à la description de M. Caïd Essebsi, on enregistre un retour progressif à la « vie normale ». Quant à la durée du mandat de la Constituante, le représentant d'Ettakatol a affirmé qu'il y a eu un engagement solennel de se limiter à une année, sauf que cet engagement ne peut être transcrit, car disait-il, «tout peut arriver et on n'est pas à l'abri de complications!». De son côté, le représentant du bloc d'Ennahdha, Sahbi Atig a nié toute confusion ou chevauchement des tâches des élus et celles des membres du gouvernement, tel qu'énoncé par Béji Caïd Essebsi. M. Atig a ajouté : « La loi est claire, tout est clair !». Il a par ailleurs considéré les propos de l'ancien Premier ministre déplacés, inappropriés et plutôt surprenants. Il a conclu en affirmant que le parcours du gouvernement et de la Constituante est, jusque là, réussi. Quant à Abderraouf Ayadi, président du bloc du CPR, il a commencé par considérer la déclaration de l'ancien Premier ministre comme étant erronée car trop exagérée et qui viserait à semer la discorde. Il s'agit, selon M. Ayadi, de l'écho d'un mouvement extrémiste laïc qui tente de noircir l'image de l'actualité. Revenant à la question de délimitation de la durée de la Constituante, M. Ayadi a trouvé étonnant voire incroyable qu'un homme politique aussi expérimenté que M. Caïd Essebsi, puisse revendiquer la délimitation préalable de cette durée. Il a ajouté : «Il ne s'agit pas d'un accord contractuel. Une telle position prouve que nous avons à faire à des fonctionnaires de l'administration et non à des politiciens!».