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Tunisie - Recul tactique des salafistes et profil bas d'Ennahdha
Publié dans Business News le 30 - 01 - 2012

Rached Ghannouchi a répété à plusieurs reprises à qui veut bien le comprendre que «le mouvement Ennahdha n'aura pas à islamiser la société tunisienne, elle le sera spontanément car, c'est la volonté du peuple». Une telle logique ne veut nullement dire que ce mouvement n'a pas un tel objectif. Mais, plutôt, que c'est le peuple qui va réclamer ces «changements» et qu'Ennahdha n'aurait qu'à institutionnaliser ces «vœux». Ces vœux «populaires» ont été, dernièrement, annoncés à Sejnane, pendant le procès de Nessma TV, à l'université de La Manouba, etc. Il est donc important de comprendre comment se sont exprimés ces vœux et comment y a réagi le «peuple» ?
Certains répliqueraient sûrement qu'Ennahdha n'avait rien à faire avec ce qui s'est passé à Sejnane, ni avec le sit-in de La Manouba et, encore moins, avec le procès de Nessma TV. Le bureau d'information d'Ennahdha n'a-t-il pas publié un communiqué contre ce procès ?
A ces sceptiques, il suffit de répondre par une petite interrogation sur les réactions du gouvernement, notamment, les ministères de l'Intérieur et de l'Enseignement supérieur (Ali Laârayedh et Moncef Ben Salem : deux nahdhaouis) par rapport à ce qui s'est passé à Sejnane et à La Manouba.
Pourtant, à Sejnane, et après une enquête de terrain à laquelle a participé Business News, il s'avère que des dépassements ont été bel et bien commis au nom de la lutte contre le «pêché» et la sauvegarde de la moralité. Certaines personnes ont privé d'autres de leur liberté pour les «punir» et les «faire revenir» sur le droit chemin.
Les violences commises, dont les traces sont apparentes sur les victimes, ont été présentées sous forme de bagarres à répétition entre les vestiges du régime de Ben Ali et ceux qui veulent épurer la ville et entamer le processus de réalisation des objectifs de la révolution. Le représentant local d'Ennahdha a défendu, lui aussi, cette thèse.
Par ailleurs, les «salafistes», entendus par plusieurs médias internationaux, dans le bureau d'Ennahdha à Séjenane, ont affirmé que «les salafistes et Ennahdha ne font qu'un et que les différences sont infimes par rapport aux points de convergences». En plus, les «nahdhaouis» acceptent de faire la prière du vendredi derrière un jeune imam salafiste de 22 ans.
Sur le terrain, les salafistes sont certes plus discrets. Mais, les gens ont peur. Plusieurs femmes et jeunes filles mettent désormais le voile dans la rue pour éviter d'être abordées ou sermonnées. Elles l'enlèvent chez elles. Ces femmes et filles ne se sentent pas libres de faire ce qu'elles veulent. La faiblesse de l'autorité de l'Etat et les rumeurs n'ont fait que développer ce climat de crainte, voire de terreur. C'est ça «l'islamisation de la société par elle-même», dont a parlé Ghannouchi.
Côté administration, et après l'envoi au ministre de l'Intérieur du rapport d'enquête de la mission de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme à Sejnane, plusieurs articles de la presse locale et internationale, signalant tous des dépassements et des atteintes aux libertés, ainsi qu'une sensation d'impunité, le ministre de l'Intérieur, aurait finalement ordonné une enquête administrative.
A la faculté des Lettres de La Manouba, les salafistes ont cherché à s'opposer à l'interdiction de port de niqab, décrétée par le conseil scientifique. Un sit-in, soutenu par des éléments étrangers à la faculté, a conduit à la fermeture de cet établissement pendant trois semaines et à la perturbation de quelques examens semestriels.
Finalement, le sit-in a été levé. La position du conseil scientifique a été respectée. Les quatre facultés de médecine ont opté pour la même interdiction. Mais, comment ont réagi les deux ministères ?
Le ministre de l'Enseignement supérieur, Moncef Ben Salem, a refusé de signer une circulaire interdisant le niqab, malgré les décisions, en ce sens, des conseils scientifiques et celle du Tribunal administratif. Nahdhaoui qu'il est, M. Ben Salem considère que «le port du niqab fait partie de la liberté vestimentaire», tout en prétendant «comprendre la position des enseignants qui considèrent que le niqab est un handicap pour la communication entre l'enseignant et ses étudiants». Allez comprendre !
Dans tous les cas, la pratique donne les meilleures des leçons. Sur ce terrain de l'action, les enseignants du supérieur ont été tabassés par les brigades de Ali Laârayedh lorsqu'ils ont manifesté devant leur ministère, réclamant une fin du silence louche de l'administration sur cette question. Pourtant, ces mêmes brigades sont très lentes à réagir lorsque le doyen de la faculté des Lettres, Habib Kazdaghli, les réclame pour déloger des intrus venant chambarder le déroulement des cours et des examens.
Là encore, la position d'Ennahdha était très attentiste, espérant un recul des enseignants et de leur conseil scientifique. La levée de boucliers de la société civile a obligé l'administration à réagir. En plus, nul ne saurait prétendre que «des citoyens ordinaires sont venus soutenir le sit-in», voire que «les étudiants veulent que leurs collègues soient libres dans leur aspect vestimentaire». Il s'agit bien de salafistes. Donc, il a fallu faire «marche arrière».
Cette même orchestration a été observée lors du procès de Nessma TV. L'attitude d'Ennahdha était attentiste, voire agressive si l'on se réfère aux pages de leurs partisans sur les réseaux sociaux. Il a fallu qu'il y ait des agressions contre Hamadi Redissi, Zied Krichen et d'autres, pour que le bureau d'information d'Ennahdha publie, enfin, un communiqué contre ce procès.
La résistance de la société a donc porté ses fruits. Mais, il ne faut nullement crier victoire. Ce n'est qu'une manche de cette lutte. Et comme l'a bien dit Béji Caïd Essebsi, «le sens de la responsabilité nous appelle à proposer des voies pour dépasser les dangers qui semblent guetter notre pays»…


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