Lors de la conférence de presse organisée par l'Instance supérieure indépendante des élections (ISIE) à Tunis, mardi 21 février 2012, un parterre composé essentiellement de journalistes, de membres de partis politiques et de représentants de la société civile, Kamel Jendoubi, président de l'Instance a inauguré la conférence par une lecture d'un résumé du rapport de l'ISIE sur le déroulement du processus électoral au mois d'octobre 2011. Le récit évoque un rappel historique du contexte dans lequel les élections ont été organisées, un aperçu des difficultés rencontrées et les recommandations de l'Instance. De l'organisation de l'Instance, à l'encadrement des intervenants dans le processus électoral, jusqu'à la concrétisation des étapes des élections et d'annonce des résultats, M. Jendoubi a exprimé sa satisfaction par rapport aux prestations de l'ISIE. Tout en émettant des réserves concernant des erreurs ou dépassements minimes, M. Jendoubi a globalement affirmé que la mission de l'ISIE est plutôt réussie. Lors du débat, des questions ont été posées par des journalistes et des représentants de partis politiques. Un des intervenants, M. Abassi, parlant au nom du parti «Al Wifak Al Joumhouri », a distribué un mini-rapport, comportant des anomalies et erreurs dans les opérations de vote, de dépouillement et de comptabilisation des bulletins de vote. Se basant sur les données figurant sur le site officiel de l'ISIE, M. Abassi a fait ressortir des bulletins manquants ou de trop, un nombre de votants supérieurs à ceux des inscrits dans certains bureaux de vote, ou encore des résultats de vote exactement similaires, dans différentes salles d'un même bureau de vote, etc. Cette intervention ainsi que d'autres critiques adressées à l'ISIE, ont suscité la colère de Kamel Jendoubi qui s'est emporté, criant sa désapprobation et refusant de répondre directement aux questions. M. Jendoubi a en effet affirmé que «tout le monde s'accorde à dire que les élections se sont bien déroulées et que les résultats sont incontestables» et s'est placé sur la défensive avec des éclats de voix, des réprobations et des reproches personnels à certains intervenants parmi les journalistes et politiciens qui, en fin de compte, n'ont pas eu de réponse à leurs questions.