Ayoub Massoudi, conseiller principal auprès du président de la République, chargé de l'Information, a publié sur son blog, sur sa page Facebook et sur Nawaat, un long article intitulé « Non, Standard & Poor's ne punira pas le peuple qui s'est révolté ». L'article, publié en langue arabe, met en doute la crédibilité de Standard & Poor's et l'indépendance des agences de notation en général. Il indique que la position de S&P est une transcription de celles du FMI, de la Banque Mondiale et de la Banque centrale qui, selon lui, rodent autour de la Tunisie comme des aigles. Le rapport de S&P ne semble pas avoir de valeur aux yeux d'Ayoub Massoudi et il dit qu'il a piqué une colère contre les hauts responsables et les cadres, proches des décideurs, qui ont adopté la position de ces agences dont l'objectif est de garder l'ancien système. En conclusion, le conseiller principal propose quatre solutions dont la première consiste à limoger le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, le gel pendant trois ans du règlement des dettes tunisiennes, audit de la nature de la dette tunisienne, réorienter les montants préalablement destinés au règlement de la dette vers l'investissement dans les régions, l'éducation, la culture et la recherche scientifique en guise de préambule aux révolutions culturelle et scientifique. Bon à noter pour nos lecteurs, Ayoub Massoudi, conseiller principal auprès du président de la République chargé de l'information, n'a pas encore 32 ans et il est diplômé de l'institut Eurécom Paris (Ecole d'ingénieurs et centre de recherches en systèmes de communication). En théorie, et vu son parcours universitaire, il n'a rien à voir avec le monde de l'économie et de la finance. On notera aussi que, quoiqu'en pensent les conseillers du président, les agences de notation sont considérées comme des références incontournables par les investisseurs, les financeurs, les politiques et les observateurs internationaux. A moins de vivre dans un vase clos, on ne peut échapper à leur notation et leurs recommandations.