Le président tunisien Moncef Marzouki, en s'adressant aux élus de la Constituante lors du discours de la fête de la République, a frôlé la crise diplomatique avec le Maroc dont l'ambassadeur Najib Zerouali était parmi l'assistance, a rapporté le journal marocain ‘'Emarrakech''. M. Marzouki a déclaré que «la monarchie, même si elle cohabite avec des valeurs d'égalité, de libertés individuelles et autres droits de l'Homme, reste un régime antinomique avec la démocratie». Il a ajouté : «A la tête de l'Etat, se retrouve un citoyen qui bénéficie d'un droit dont il est seul dépositaire, il y reste à vie et le transmet à un héritier de son choix sans que le peuple ait son mot à dire ». Selon le média marocain, Najib Zerouali, qui écoutait les paroles incendiaires du président tunisien, a réagi, à travers l'agence de presse allemande DPA, à qui il a précisé qu'au Maroc, « la monarchie est un patrimoine multiséculaire, les Marocains l'adoptent parce qu'elle est proche d'eux et est à leur écoute » L'ambassadeur ajoute que «la synergie existant entre le trône et le peuple s'est fortement illustrée à travers la proposition par le Roi et l'adoption par le peuple de la constitution de juillet qui marque le point de grande interaction, dans le bon sens, entre les institutions du pays et le peuple… Une interaction que nous souhaitons à la Tunisie» conclut le diplomate marocain. Zerouali évoquait vraisemblablement le conflit latent entre la présidence de la République tunisienne, supportrice d'un régime semi-présidentiel, style 5ème république française, et le gouvernement islamiste, orientant sa majorité à la Constituante, à adopter un régime parlementaire où les pouvoirs seraient détenus par le seul Premier ministre, selon le même journal.