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Meherzia Laâbidi et Soumaya Ghannouchi, ces étrangères qui ne comprennent pas les Tunisiens
Publié dans Business News le 25 - 10 - 2012

Femmes au pouvoir ou femmes d'influence, certaines personnalités féminines, jusqu'à récemment, méconnues de la scène politique tunisienne, ont fait une apparition voire une ascension fulgurante. Femmes de pouvoir jouissant d'un réel poste politique, ou femmes d'influence, proches de dirigeants et de leaders, les prises de position se font tranchantes, empreintes, parfois, d'hautaineté et d'arrogance avec pour mot d'ordre : « diviser pour mieux régner »...
Qu'il s'agisse de Soumaya Ghannouchi, fille du leader d'Ennahdha et épouse du ministre des Affaires étrangères, ou encore, de Meherzia Laâbidi, vice-présidente de l'Assemblée nationale constituante, les femmes du parti islamique savent faire preuve d'autorité aujourd'hui et semblent vouloir se détacher du cliché des figures féminines pâles et effacées, longtemps attribué aux femmes des courants islamistes…
La récente publication de la fille de Rached Ghannouchi a fait grincer bien des dents. Soumaya Ghannouchi célébrant, à sa manière, l'anniversaire des premières élections dites libres et transparentes de l'histoire du pays, a publié, sur sa page Facebook personnelle, un article dans lequel elle s'adresse aux « élites progressistes » les qualifiant de « pauvres types, désespérés et déçus » et les appelant à « mettre leurs drapeaux en berne et à pleurer leur malchance », comme signe de défaite.

Cette publication n'est, certes, pas la première apparition notable de la fille de Rached Ghannouchi. L'épouse de Rafik Abdessalem, ministre des Affaires étrangères, contesté et critiqué pour ses déclarations rocambolesques et frisant, parfois, le ridicule, n'a pas hésité à défendre bec et ongles son mari, accusé d'avoir participé aux réunions de l'OTAN, en tant que président du Centre qatari d'Al Jazeera des recherches et études, selon un document rapporté par de nombreux médias tunisiens.
Un post enflammé, datant de décembre 2011, dans lequel elle accuse « de nombreux médias, personnalités et institutions tunisiennes » de désinformation et menace de les trainer devant les tribunaux.

Pour ceux qui l'ignorent, Soumaya Ghannouchi a participé à la campagne électorale d'Ennahdha lors des élections du 23 octobre 2011 en se faisant porte-parole des « bonnes intentions de son père » et défenseur de son parti « des restes de l'ancien régime qui essaient de ternir son image ». Ses discours tournant automatiquement en une défense des valeurs de l'Islam contre ses détracteurs, prônaient un islamisme modéré, à l'image de celui revendiqué par son père, et défendaient Ennahdha d' « avoir l'intention de se faire le porte-drapeau de l'Islam en Tunisie ».

Tout en fustigeant les positions d'Ahmed Néjib Chebbi, dont le parti était perçu, à l'époque, comme étant le principal adversaire d'Ennahdha, et les décisions prises par le « gouvernement de la honte », comme elle s'amuse à le qualifier, de Béji Caïd Essebsi, Soumaya Ghannouchi déclare qu'Ennahdha « n'est pas un simple parti politique mais un véritable mouvement rassembleur, qui émane des profondeurs de la Tunisie et qui est éloigné des politiques de salons de ses adversaires ».
Soumaya Ghannouchi est aujourd'hui persona non grata, pour de nombreux acteurs de la scène politique tunisienne, à cause de sa « totale ignorance de la réalité du pays », une femme qui ne fait réellement pas partie du paysage politique tunisien et dont les déclarations sont considérées comme un non-événement politique.
La fille du leader islamiste, aux brillants diplômes, à la syntaxe irréprochable et à l'éloquence incontestée s'est fait connaitre à Londres, pays d'exil de son père, par sa lutte contre l'islamophobie et sa défense de la liberté de la religion. Pourtant, ses apparitions en Tunisie n'ont pas été marquantes et elle demeure, aujourd'hui encore, inconnue du grand public.
Celle qui, pour beaucoup, n'est que « la fille de » ou « la femme de », semble vouloir aujourd'hui sortir de son cocon familial et devenir une « militante » à part entière. Mais force est de reconnaitre que ses premiers écrits, après la Révolution à destination du peuple tunisien, n'ont été que pour défendre son père ou son mari de leurs détracteurs et se sont fait remarquer par leur côté diviseur. Une nette séparation entre deux clans bien distincts en Tunisie qui dénote de la vision partagée des choses dans le clan Ghannouchi.

« Diviser pour mieux régner », un dicton qu'une autre femme, et non des moindres, semble avoir fait sien. Sous ses airs maternels et sa franchise bienveillante, Meherzia Laâbidi, vice-présidente de l'Assemblée nationale constituante s'est distinguée à de nombreuses reprises au sein de l'hémicycle, par ses prises de position tranchées qui contrastent avec la mollesse de Mustapha Ben Jaâfar.
Si la députée affirme sans détour, son attachement au « respect de tous les points de vue, sans émotion, ni prise de position », cette mission semble bien plus difficile en pratique et les jugements ou prises de parti ne se font pas attendre en face de députés qui expriment des opinions ou émettent des reproches pas forcément au goût de la vice-présidente.
Les interventions colorées du député Brahim Qassas, sont généralement accompagnées de moues ou même de jugements émis par la vice-présidente qui ne se retient pas de laisser apparaître ses propres opinions. Certains députés se voient par contre féliciter pour leurs déclarations jugées « sensées et courageuses ».
Entre l'accrochage verbal avec Karima Souid qui l'accuse de « dépasser ses prérogatives », l'expulsion de Mouldi Zidi de l'hémicycle, sa prise de position en faveur du salafiste accusé d'avoir vandalisé le mausolée de Bourguiba qui y aurait, selon elle, déposé des fleurs, Meherzia Laâbidi affiche ouvertement son hostilité contre le parti Nidaa Tounès, en le qualifiant de RCDiste et en affirmant que « le Tunisien ne tombera pas deux fois dans le piège du RCD et ne votera pas pour ce mouvement lors des prochaines élections ».
Elle a même eu la prétention et l'arrogance de critiquer un des écrits de BCE en assurant qu'elle n'y a rien trouvé d'intéressant.
Celle qui n'exclut pas de « se présenter aux prochaines élections présidentielles », n'a pas manqué de dire, avant de se faire connaître sur le devant de la scène politique tunisienne, « Je suis de France, originaire de Tunisie, mais maintenant je suis une citoyenne française ».

Ces deux femmes tunisiennes d'influence et de pouvoir ont de cela en commun : elles sont étrangères au pays, et sont considérées par certains comme « tunisiennes à moitié ». Leur longue absence d'une Tunisie qu'elles semblent mal connaitre et que certains accusent d'avoir abandonnée, leur est reprochée aujourd'hui. Nombre de leurs détracteurs y voient même une certaine « illégitimité » de les voir représenter les Tunisiens et parler en leur nom.
Si leurs qualifications et leurs compétences ne sont pas à débattre, les discours bien tranchés de ces deux femmes, dont les apparitions pèsent sur la scène politique, semblent dénoter d'un esprit de revanche, d'une volonté de division et d'une arrogance qu'elles ne font rien pour dissimuler…


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