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Avocats, politiques et déontologie ne font pas bon ménage
Publié dans Business News le 18 - 11 - 2012

Nous sommes en janvier 2007 à Soliman, au Cap Bon, Nord-Est de la Tunisie. Une fusillade éclate entre les forces de l'ordre et un groupe armé se faisant appeler « armée d'Assad Ibn Fourat ».
Bilan de la fusillade : 14 morts. Un policier et un militaire meurent dans cette fusillade qui a fortement marqué le pays à l'époque.
Samedi dernier, les familles de ces morts ont pu faire leur deuil. Justice leur a été rendue. Depuis la révolution, ils n'ont cessé de pleurer leurs morts.
Un des assaillants de cette « armée d'Asad Ibn El Fourat», Mohamed Bakhti, est décédé suite à une grève de la faim de deux mois.
Bakhti, paix à son âme, a été arrêté à la suite des incidents de Soliman. Malgré l'extrême gravité des faits, on a décidé de le relâcher après quatre ans de prison et suite à l'amnistie décrétée au lendemain de la révolution.
Après sa libération, Mohamed Bakhti a continué son « combat » visant à l'instauration d'une sorte d'émirat islamique en Tunisie où la Chariâa fait office de loi. On l'a vu aux incidents de la Manouba, on l'attrapera dans les incidents de l'ambassade américaine. Sa famille dit qu'il n'y était pas. Ceci reste à prouver et Noureddine Bhiri, ministre de la Justice, aura à s'expliquer sur les raisons de sa détention. Tout comme il aura à s'expliquer sur les raisons pour lesquelles il a échoué à sauver les vies de ce gréviste de faim et de son camarade Béchir Golli. Paix à leurs âmes. Avant qu'ils ne soient salafistes, Golli et Bakhti sont d'abord et avant tout des Tunisiens.
Mais il n'y a pas que Noureddine Bhiri à qui l'on demande de rendre des comptes, les politiques, les médias, la LTDH et les organisations de la société civile ont également leur part de responsabilité dans la mort de ces deux salafistes.
Quand deux députés ont entamé une grève de la faim, tout le monde en parlait quotidiennement.
Quand Lotfi Nagdh a été assassiné à Tataouine, on en parlait dans les unes des journaux pendant des jours.
Pourquoi donc le sang ou le sort des uns deviennent-il plus précieux que celui des autres, alors que toutes ces « victimes » sont tunisiennes ? Leur orientation politique ? Non ! Trop fallacieux et malhonnête comme excuse.
Un vieil adage de chez nous dit : « seul ton ongle te gratte ». Pour être défendu par les politiques, les médias et les ONG, il faudrait que la victime se défende elle-même d'abord.
Dans le cas de Bakhti et de Golli, ils ont entamé une grève de la faim, mais ils n'ont rien fait pour l'ébruiter, comme ce fut le cas pour d'autres. Ils n'ont rien fait pour alerter l'opinion publique, via les médias, sur ce qu'ils ressentaient comme injustice.
De l'intérieur de leur prison, ils ne pouvaient pas faire grand-chose de plus qu'une grève sauvage qui touche leur corps. Mais leurs proches et leurs avocats pouvaient faire énormément de choses pour dénoncer à l'opinion publique l'injustice qu'ils subissaient, ou qu'ils croyaient subir. Dans l'Etat de droit, auquel on aspire, nous sommes tous égaux devant la justice et quand un citoyen, quelle que soit son orientation, estime avoir été lésé par la machine judiciaire, il se doit de la dénoncer. Et la société, par toutes ses composantes, se doit de l'aider.
Or il n'y a rien eu de tout cela. Comme si l'on voulait taire l'affaire. Comme si l'on ne voulait pas que cela se sache. Comme si l'on ne voulait pas embarrasser le gouvernement et le ministre de la Justice.
Comment il s'appelle déjà l'avocat de Béchir Golli et Mohamed Bakhti ? Il s'appelle Seïfeddine Makhlouf. C'est qui Seïfeddine Makhlouf ? C'est l'avocat de Lotfi Zitoun, membre du gouvernement. Celui-là même qui ne croit pas à l'égalité de tous les citoyens devant la justice. Celui-là même qu'on a vu défendre jeudi dernier son ministre devant la caméra et qu'on n'a jamais vu (pas à ce que je sache du moins) défendre feu Bakhti et feu Golli devant les médias. Inutile de faire un lien supplémentaire.
Celui-là, il s'appelle Chérif Jebali. Il est avocat lui aussi. Il l'était, pour être précis, puisqu'il vient d'être interdit d'exercer sa profession pendant deux ans.
C'est qui Chérif Jebali ? Il est le mari de son épouse. Vous vous rappelez de son épouse ? Celle-là qui dit avoir été agressée par des inconnus et qui a été défendue par un communiqué du parti présidentiel, le CPR (qui n'a rien dit sur la grève de la faim des salafistes). Celle-là qui a reçu une visite de soutien et de courtoisie de la députée de la nation, Samia Abbou (qui n'a rien dit sur la grève de la faim des salafistes, non plus).
Si l'on se tient à ce qu'a décidé la justice, on pourrait éventuellement dire que l'ex-avocat Jebali serait véreux. C'est pourtant bien lui qu'on présentait comme le héros de la nation, il y a à peine quelques jours ? Inutile de faire un lien supplémentaire, surtout pas avec le CPR et Mme Abbou.
Il faudrait cependant faire un lien avec la justice qui, à mon sens, vaincra tôt ou tard. C'était le cas pour les victimes de Soliman, cela le sera avec les victimes de tout avocat ou juge véreux.
Chérif Jebali n'a pas encore fini avec ses démêlés judiciaires. Tôt ou tard, il aura à répondre devant la justice et dire comment il a pu accéder et divulguer des documents (listings téléphoniques) très confidentiels de hautes sommités de l'Etat. Il s'est immiscé dans la vie privée des gens. Il a préparé l'échafaud et a jeté en pâture des dizaines de personnes. « J'ai l'impression d'avoir été violé », a déclaré Taoufik Ben Brik.
Chérif Jebali a commencé par payer la semaine dernière et il continuera de payer ses méfaits, tôt ou tard. Ce jour-là, et si je peux me permettre, je lui conseillerai comme avocat Mohamed Abbou (l'époux de la députée). Même s'il échoue à défendre son dossier, il lui apprendra, au moins, à se coudre la bouche.
N.B : Pensée à Sami Fehri, Nabil Chettaoui, les Salafistes et beaucoup d'autres, sous les verrous depuis des mois, en attente de leurs procès...


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