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Liberté d'expression, ou le cheval de Troie des democrates
Publié dans Business News le 01 - 03 - 2013

Persepolis, le Harlem Shake, le persil pour Al Hiwar sont tous des événements qui évoquent les véritables raisons pour lesquelles nous avions fini par dire "Dégage", il ya 2 ans. Il s'agit d'un besoin humain fondamental, la nécessité d'être en mesure d'exprimer librement ses pensées et opinions.
Cependant, dans le cas d'un pays qui est tiraillé entre de nombreuses idéologies, qui peine à retrouver un discours religieux modéré, qui souffre d'une disparité sociale et régionale amplifiée par le contexte économique et politique, ces moments d'euphorie peuvent se révéler contre-productif pour la moitié d'entre nous assis sur l'autre rive de la ligne de partage.
Nous savons tous comment Persépolis a été utilisé comme un outil pour nous diviser en croyants et “koffar”. Les médias et Ennahdha ont contribué à cela, et nous avons payé le prix de notre immaturité politique et notre détachement religieux à un moment où nous aurions dû être plus intelligents que jamais.
L'histoire se répète et nous semblons ne pas en être conscients ni de nos actions, ni des conséquences de nos actions. Les jeunes lycéens ont voulu exprimer leur exubérance créative et juvénile, et ils l'ont fait, je leur dis « BRAVO ». Par contre, je pense que cela, aurait passé inaperçu, si le ministre de l'éducation n'avait pas décidé de sortir de son « chômage » pour prendre la parole et jeter une pierre dans une flaque d'eau. Si je ne le connaissais pas personnellement, j'aurais pensé qu'il voulait titiller les "démocrates" et les amateurs de Persépolis et les pousser à réagir comme ils l'ont fait.
Et nous voila plongés dans une frénésie hystérique de vidéos de danse venant de gens dont la plupart ne savent même pas où se trouve Harlem ni ce que la danse représente réellement, et qui sont euphoriques comme s'ils allaient réellement battre le parti au pouvoir « en dansant » lors des prochaines élections.
Tout ce qu'il nous fallait c'est qu'un membre de la Troïka nous annonce qu'ils sont contre quelque chose, pour que nous lui déclarions notre soutien universel et inconditionnel. Et ça, c'est le problème de la réaction excessive et irréfléchie. C'est ce que les psychologues craignent lorsqu'il s'agit d'une réflexion de groupe, d'autres l'appellent “la mentalité du troupeau”.
Notre réaction collective à Harlem Shake a approfondi la faussée entre ceux qui pensent que la liberté d'expression est sans limites et est à conserver à tout prix, et ceux qui « en regardant le JT du 20h » la perçoivent comme un acte immoral, incompatible à un pays musulman conservateur.
Aujourd'hui, alors que je soutiens Al Hiwar moralement et financièrement, je reste tout de même stupéfait et incrédule face à l'ampleur et la résonnance médiatique qu'a pris cette opération. Certes, le Persil nous a offert une autre chance pour nous prouver à nous et à Ennahdha que nous sommes capables de nous unir.
Cependant, la question que je me pose est: sommes-nous si incapables de nous unir autour des importantes problématiques politiques et sociales, que l'on trouve que de tels événements comme l'achat du persil, sont une victoire réelle qui nécessite une célébration généralisée dans le réseau fb avec des photos partout. Ces actes de "résistance virtuelle" impulsifs et émotionnels, cette manie de prendre sa photo en guise de trophée me rappellent de plus en plus Hollywood à la saison des Oscars.
J'invite mes chers amis à réfléchir à cela: pensez-vous que des milliers de personnes, dont les enfants vont à l'école tous les jours le ventre vide et les pieds nus, sympathisent avec vous en tant que défenseurs de danse et soldats de la liberté ou vont-ils vous voir comme déconnectés de leurs réalités?
Je vous demande de penser aux hommes et aux femmes qui fréquentent les souks et les marchés et qui reviennent à la maison avec le couffin vide, se sentiraient-ils proches de vous quand ils vous voient acheter du persil à 20DT? Ceux-ci et des centaines de milliers comme eux, nous considèrent comme des "touristes" qui s'amusent à vivre sur une autre planète que la leur.
Vive la liberté d'expression! je vous assure qu'elle sera mieux préservée lorsque les démocrates seront au pouvoir ! Essayons donc de ne pas perdre le nord !
* Professeur en Développement de Leadership et Management a Méditerranéan School of Business et analyste politique, maitrise en Management et Operations de Harvard University


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