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Violence en Tunisie : La lutte des uns, le boycott des autres
Publié dans Business News le 18 - 06 - 2013

"Prenez garde de ne pas vous laisser entraîner par le courant de la violence … La violence ne peut servir que les rétrogrades et les contrerévolutionnaires … La violence a envahi plusieurs domaines, c'est pourquoi, nous appelons à la tenue du congrès national de la lutte contre la violence … Mais ceci ne peut suffire, nous devons recourir à un programme de salut national, avec des mesures politiques, économiques et sociales". Tels étaient les derniers propos publics du martyr Chokri Belaïd leader du Watad. L'appel à l'organisation d'un congrès national de la lutte contre la violence était, en effet, sa dernière volonté, un appel lancé justement la veille de son assassinat soit le 5 février 2013.
Un comité organisateur, composé de la LTDH, l'Institut arabe des droits de l'Homme, l'Ordre national des avocats et l'UGTT, a décidé d'organiser les 18 et 19 juin 2013, le premier congrès du genre. Plusieurs associations, ainsi que plusieurs partis politiques y ont pris part. Et c'est au Palais des congrès de Tunis, le mardi 18 juin 2013 que le coup d'envoi du "Congrès national de la lutte contre la violence et le terrorisme" a été donné par le président de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH), Abdessattar Ben Moussa, qui a présenté les motifs et objectifs du congrès, ainsi que les différents ateliers prévus. Il a affirmé "qu'il est inconcevable de voir certains politiciens banaliser la situation, ignorer la recrudescence de la violence et considérer la situation sécuritaire comme étant ordinaire".
Le démarrage de ce congrès n'a tout de même pas été ordinaire non plus car il a été précédé par des moments de désordre et d'hostilité occasionnés par l'entrée dans la grande salle du congrès du prédicateur Adel El Almi, venu "participer à ce congrès" selon ses propres déclarations. Sauf que sa présence a fortement déplu à certains participants, notamment parmi les partisans du Watad, qui y ont perçu une provocation et une trahison à la mémoire du martyr Chokri Belaïd, ayant l'intime conviction que les islamistes seraient derrière cet assassinat.
En dépit des "Dégage" lancés à son encontre, Adel El Almi, souriant, brandissant sa main en signe de victoire a tenu bon à prendre part à ce congrès. Mieux encore, ledit El Almi s'est invité sur la scène où se trouvait la tribune des intervenants, provoquant ainsi la colère d'un grand nombre de présents. L'incident a été clos en le conduisant vers la sortie. Mais le spectacle reste tout de même désolant, car il est insensé de voir de tels clashs et hostilités à l'occasion d'un événement qui est sensé unir les Tunisiens, arrondir les angles et atténuer les tensions. Et quelque soit les responsables ou les "fautifs" l'incident reste regrettable puisqu'il fait véhiculer un message plutôt négatif quant aux horizons de la lutte contre la violence.
Le juriste et activiste de la société civile, Ghazi Gheraïri, a pris la parole par la suite pour affirmer: "C'est un congrès qui tue! Celui qui a appelé à le tenir a été éliminé le lendemain de son appel. Alors soyons fidèles à cet appel et agissons pour que la violence soit combattue dans notre pays". M. Gheraïri a ensuite cité plusieurs exemples et aspects de ce fléau, qui touche désormais entre autres, les artistes et les femmes, et qui suscite une grande inquiétude parmi les associations et les partis politiques. La violence acquiert ainsi aujourd'hui une forte ampleur, selon Ghazi Ghraïri.
Par ailleurs, et compte tenu des événements graves survenus, à l'instar de l'assassinat du dirigeant de Nidaa Tounes à Tataouine, feu Lotfi Nagadh, ensuite celui de Chokri Belaïd, les explosions au mont Châambi …, M. Gheraïri a précisé qu'il a fallu ajouter à l'intitulé du congrès, le mot "terrorisme", ce qui met en exergue la tournure inquiétante que prend l'actualité du pays.
M. Gheraïri a également rappelé qu'à l'issue de ce congrès, les participants, partis politiques et associations seront invités à signer le "pacte national de la lutte contre la violence et le terrorisme", dont le projet a déjà été préparé et auquel des propositions et amendements seront apportés par ce congrès.
S'engageant à prendre des mesures concrètes et faire avancer les démarches de lutte contre la violence, les organisateurs de ce congrès ont prévu 7 ateliers, celui de la sécurité, l'atelier du terrorisme, l'atelier de la Justice, l'atelier de la marginalisation, l'exclusion et les droits économiques et sociaux, l'atelier de l'enseignement et l'éducation, l'atelier de l'information et de la culture et enfin l'atelier de la femme et de la violence. L'objectif des travaux de tous ces ateliers est d'aboutir à des propositions susceptibles d'être réalisées, dans le cadre des buts fixés pour chacun de ces ateliers, dans le projet du pacte national contre la violence.
Cependant, dès le démarrage des travaux de ce congrès, les incidents se sont multipliés. Outre la venue du dénommé Adel Almi et tout ce qu'elle a provoqué comme clashs, une altercation a eu lieu entre un des participants et des journalistes. Ces derniers auraient été malmenés et empêchés d'accomplir leur travail.
A cela s'ajoute le fait que plusieurs partis, au nombre de sept, se sont empressés de rendre public un communiqué commun annonçant leur désistement et la suspension de leur participation à ce congrès. Il s'agit des partis: Ennahdha, du CPR, El Amen, le Parti républicain maghrébin, le parti de la réforme et du développement, le mouvement national de la Justice et du développement et le parti de la Culture et du travail.
Ces partis se sont plaints de voir un congrès qu'ils supposaient national, s'avérer pour eux "partisan et pratiquant l'exclusion et dont le pacte n'en vaut pas un à l'échelle nationale".
Le parti de Nidaa Tounès a rendu public, de son côté, un communiqué dans lequel il affirme son engagement à poursuivre sa participation au congrès, condamne les agressions verbales subies par nombre de journaliste et considère le retrait de certains partis politiques de ce congrès comme étant une fuite en avant et un déni du pacte auquel il va aboutir tout en leur faisant assumer l''échec du processus démocratique et la propagation des actes de violences et de terrorisme.
Le Comité organisateur de ce congrès a, de son côté, émis un communiqué dénonçant les incidents survenus et s'excusant notamment de la "gêne subie par certains journalistes, causée par un des participants". Le même communiqué a réitéré sa volonté de voir "les différents partis et associations donner la priorité à l'intérêt national, lutter contre la violence et s'unir autour du projet de pacte émis par la congrès".
Pour ce qui est du 19 juin, deuxième et dernier jour de ce congrès, et qui se déroule au siège de l'UTICA, il est prévu que les trois présidences, celle du gouvernement, de la République et de l'ANC soient présentes. L'objectif final sera de rassembler un maximum de signataires audit "pacte national de la lutte contre la violence et le terrorisme".
Sauf qu'avec déjà ces tensions, clashs, hostilités, départs prématurés de certains participants, la mission conduite par les initiateurs de ce congrès semble difficile et le chemin est encore rude. Mais qui ne tente rien n'a rien!


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