Les arrestations de Adel Dridi et Marwa Trabelsi s'inscrivent, assurément, à l'actif de la justice tunisienne et de l'Etat, mais cela déplait forcément aux « clients » de Yosr Développement et Casus Groupe, accusés d'avoir créé une chaîne de Ponzi. Ces derniers n'y voient qu'une tentative délibérée de l'Etat d'empêcher le petit peuple de s'enrichir. Dans leurs échanges, aussi bien devant les locaux des entreprises qui les ont lésées que devant le Pôle judiciaire ou sur les pages Facebook, ils multiplient les invectives contre le pouvoir. Dans leurs « analyses » de la situation, l'un de ces clients a trouvé l'explication de la nomination de Chedly Ayari à la tête de la Banque centrale de Tunisie. Selon lui, Chedly Ayari serait un as de la finance et de l'économie et aurait été utilisé par Ben Ali pour permettre aux Trabelsi de s'enrichir avec les deniers de l'Etat. Ennahdha a donc fait appel à lui pour profiter de son « savoir-faire » pour lui remplir les caisses dans l'objectif de financer la prochaine campagne électorale et les LPR. « Mais il y a une différence, dit-il très convaincu par ses propos, Ben Ali a vidé les caisses de l'Etat pour s'enrichir, alors qu'Ennahdha est en train de puiser dans l'épargne du peuple pour y parvenir. » Un autre client renchérit et croit même trouver la preuve en disant : « C'est clair que cette histoire est une magouille puisque l'Etat a laissé faire pendant des mois et voyait bien comment le peuple versait son argent à ces sociétés, sans aucune réaction. »