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Tunisie - CPR : Pourquoi faire la paix, si on peut faire la guerre…
Publié dans Business News le 01 - 09 - 2013

Au milieu de toutes les récentes concertations, rencontres et appels au dialogue, quasiment tous les partis s'activent afin de parvenir à une issue et une sortie de crise. Même Ennahdha, qui s'est longtemps refusé à faire des concessions, commence à montrer des signes de souplesse dans ses prises de position. Rached Ghannouchi a bel et bien consenti à discuter d'un gouvernement mené par une personnalité indépendante et a même accepté de renoncer à la fameuse loi d'immunisation de la révolution.
Seul le CPR persiste à s'y agripper et s'entête à vouloir l'imposer coûte que coûte. Et pour protéger leur sacro-sainte loi d'immunisation de la révolution, les caciques du CPR sont toujours acerbes et ne veulent rien entendre.
Rappelons qu'en date du 1er juin 2013, dans le cadre d'un meeting populaire organisé à Sfax, et en présence des principaux responsables de ce parti à l'instar de Slim Ben Hmidène, Abdelwahab Maâter, Sihem Badi et Tarek Kahlaoui, Imed Daimi était formel en affirmant : "la loi d'immunisation de la révolution passera et rien ni personne ne pourra l'empêcher".
Ensuite c'était au tour de Tarak Kahlaoui de pointer du doigt ses adversaires politiques, tout en affirmant : "S'ils croient que nous avons peur d'eux […] et s'ils se croient concernés par la loi d'immunisation de la révolution, ils se leurrent". "Ils nous accusent de discrimination, mais nous l'admettons, nous sommes pour la discrimination à l'égard de ceux qui ont empêché l'instauration d'une démocratie en Tunisie. S'ils pensent que nous devrions avoir honte, c'est à eux d'avoir honte ».
Lors de ce même meeting, la foule présente parmi les CPRistes avait longuement applaudi ces discours enflammés scandant : "l'immunisation de la révolution est un devoir. L'immunisation de la révolution est une immunisation de la démocratie".
Entretemps, la situation s'est dégringolée. Le pays vit une crise aigüe, avec l'assassinat de Mohamed Brahmi, le début des opérations terroristes au Mont Chaâmbi, la suspension des travaux de l'ANC, le sit-in d'Errahil qui dure depuis des semaines... Mais le CPR vit toujours dans son autisme politique et n'a pas avancé d'un pouce. Pas de concessions, pas de démissions et, surtout, "hors de question de renoncer à la loi d'immunisation de la révolution".
Il est utile de rappeler que ce projet de loi avait été présenté en date du 29 novembre 2012 par 71 membres de l'ANC, appartenant essentiellement aux blocs parlementaires du CPR, d'Ennahdha et de Wafa. Ce projet de loi avait alors pour objectif "d'instaurer les mesures nécessaires pour immuniser la révolution et pour éviter toute tentative d'appropriation de cette révolution par les agents actifs de l'ancien régime".
Or de l'avis de plusieurs observateurs, cette loi est de nature à diviser la société tunisienne. En effet, elle accuse et condamne collectivement des personnes pour corruption et les prive de leurs droits civiques et politiques, ignorant que seule la justice est habilitée à le faire.
En fait, le discours tenu par les partisans de cette loi, dont notamment le CPR, est belliciste et guerrier. On tente d'écarter et d'exclure les adversaires indésirables par le biais de ce projet de loi discriminatoire.
Ironie du sort, ce sont eux, les politiciens du CPR qui s'acharnent à faire adopter cette loi, eux-mêmes qui ont à leur actif le plus de casseroles et continuent à agir d'une manière très similaire "aux pratiques de l'ancien régime".
Prenons comme exemple, le cas de la ministre de la Femme Sihem Badi. Elle a, en effet, désigné en avril 2013, deux personnes, dont sa sœur Souhir, pour représenter la Tunisie à un stage de formation, et ce, sous l'égide de "l'Organisation de la Femme Arabe".
Il est également à rappeler que cette même Souhir Badi avait déjà pris part à la 1ère session de ce stage, qui s'est déroulée en avril 2012.
Par ailleurs et toujours concernant Sihem Badi, il ne faut pas oublier non plus la plainte portée par "le Collectif des 25 avocats", en date du jeudi 4 avril 2013, contre elle, pour abus de pouvoir et détournements de biens publics. On l'a accusée alors d'avoir utilisé son poste de ministre pour recruter, sur la base de complaisance, une personne n'ayant pas les compétences requises.
Autre exemple, celui de Slim Ben Hmidène, ministre des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières, qui a crié au scandale la semaine dernière et a agressé verbalement les agents de l'aéroport de Djerba. Et pour cause, il a dû attendre une demi- heure que des agents procèdent à l'ouverture du salon d'honneur, ce qui est, selon lui, "inadmissible".
Samir Ben Amor, de son côté, avait déclaré que "plusieurs députés ont vendu leur âme lorsqu'ils défendent le rejet de la loi dite d'immunisation de la révolution". Il a même affirmé "qu'on a tenté de le soudoyer". Or, en plénière à l'Assemblée, M. Kotti avait rappelé un certain historique de Samir Ben Amor. Il a également rappelé que l'ancien secrétaire général de son parti lui a envoyé un huissier au palais de Carthage (où Samir Ben Amor était conseiller du président) en sa qualité d'ancien trésorier du CPR, pour lui demander de présenter les comptes du parti avant qu'on n'avoue que le registre du parti était perdu. Il a également accusé Samir Ben Amor d'avoir appartenu à l'appareil de la police politique et qu'il était même rémunéré pour cela jusqu'au 14 janvier.
Abdelwahab Maâter, ministre du Commerce, visiblement tout estomaqué de l'assouplissement de la position de Rached Ghannouchi, est même allé jusqu'à dénoncer un "retournement de veste". Il a considéré le changement de position d'Ennahdha comme un renoncement à une question de principe, allant jusqu'à menacer que "le CPR allait défendre la révolution, même contre son allié Ennahdha". M. Maâter a couronné son raisonnement par un constat: "Cette loi est une revendication du peuple, car il y a une réelle peur de voir un retour de l'ancien régime".
Mais M. Maâter, qui prétend connaître les soucis du peuple, fait toujours la sourde oreille à ce "peuple" qui réclame le départ du gouvernement depuis des semaines par dizaines voire des centaines de milliers à la place du Bardo. Et puis, le "peuple" est majeur et vacciné et n'a pas besoin du protectorat du CPR et de sa loi d'immunisation pour choisir ses dirigeants. Le peuple saura faire son choix dans l'isoloir.
L'erreur est humaine et personne n'est blanc comme neige. Ces politiciens ont certes des choses à se reprocher, mais vouloir exclure des gens pour avoir appartenu à l'ancien régime, tout en commettant des abus semblables, c'est le summum de la bêtise politique!


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