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Comme sous Ben Ali, la machine judiciaire pour répliquer aux médias tunisiens
Publié dans Business News le 09 - 09 - 2013

La politique appliquée par le pouvoir islamiste vis-à-vis des médias et des journalistes ressemble à s'y méprendre à celle appliquée par Ben Ali. Les journalistes tunisiens font la une des médias, non pas pour leurs écrits ou leurs analyses, mais pour leurs arrestations et leurs mandats de dépôt. Dans une Tunisie fatiguée par une intense information politique, le contrôle des médias est devenu le nerf de la guerre. Une guerre à laquelle se livre le pouvoir islamiste en usant d'une arme radicale, la justice. Extraits…
Après avoir sonné pendant longtemps, les tambours de la guerre entre le gouvernement et les médias se sont tus pour laisser place à l'affrontement. A coups de convocations, d'arrestations voire de peines d'emprisonnement, le pouvoir en place instrumentalise la justice pour faire taire les voix discordantes. Toute manifestation d'opposition ou de désaccord et sévèrement réprimée montrant ainsi, si besoin était, la fragilité et la susceptibilité d'un pouvoir chancelant et illégitime.
Le gouvernement de la troïka a entamé une campagne visant les médias tunisiens, particulièrement ceux considérés comme anti-régime. Tahar Ben Hassine, patron de la chaîne El Hiwar Ettounssi a été arrêté le matin du 9 septembre pour avoir appelé à la chute du régime, une accusation politique par excellence. Zied El Hani a, également, été convoqué à se présenter à la direction de la sûreté de l'Etat pour avoir révélé l'existence d'une police parallèle en accusant nommément Mehrez Zouari.
Ces procédés qui rappellent les méthodes de Ben Ali sont celles d'un pouvoir qui a peur. Peur d'être renversé, peur d'être remis en cause, peur d'être « dégagé ». Cette peur se révèle par la volonté du pouvoir de la Troïka de museler toutes les voix discordantes et de condamner au silence tous les leaders d'opinion capables par leur professionnalisme ou par leur subversion d'entraîner ou de nourrir tout mouvement contestataire. Dans cette logique, des incidents, même sans gravité prennent des proportions exagérées. Prenons pour exemple le fameux jet d'œuf sur la tête du ministre de la Culture, Mehdi Mabrouk.
En soi, un artiste qui jette un œuf sur un ministre n'est pas d'une gravité justifiant l'emprisonnement et l'acharnement. Toutefois, il faut voir dans cet incident une atteinte au pouvoir et au prestige d'un ministre. Ce qui a été le plus préjudiciable pour le pouvoir dans cet incident, c'est le fait qu'il ait été filmé, d'où l'arrestation injustifiée de Mourad Meherzi, le caméraman qui avait réussi à immortaliser le moment. Par conséquent, le pouvoir a répondu d'une manière violente à ce qu'il a perçu comme une désacralisation du statut de ministre en espérant « donner une leçon » aussi bien à l'artiste Nasreddine Shili qu'au caméraman qui a osé diffuser ces images. C'est également une leçon à tous les médias qui tenteraient de critiquer ce pouvoir.
Le pouvoir islamiste en Tunisie est actuellement dos au mur sous la pression de l'opposition et des médias. Négociant une sortie de crise honorable pour eux, les islamistes ne peuvent tolérer d'être mis au pilori par leurs opposants. Pour se défendre et garder un semblant de crédibilité, le pouvoir islamiste agite le bâton de la justice et procède à des arrestations et des condamnations dont l'objectif est de faire peur.
Plusieurs événements trahissent cette volonté des islamistes de museler les médias. Depuis leur prise de pouvoir, les islamistes ont tenté de s'accaparer les médias publics en procédant à des nominations hasardeuses basées uniquement sur le degré d'allégeance au parti islamiste. Le dernier incident en date est celui du président directeur général de la radio tunisienne, Mohamed Meddeb. Ce dernier a procédé à des mutations et des licenciements injustifiés.
L'escalade entre Mohamed Meddeb et les employés de la radio tunisienne est allée jusqu'à une journée de grève générale pour protester contre ses tentatives d'influer la ligne éditoriale au profit du parti au pouvoir. Certains des employés de la radio n'hésitent pas à accuser leur patron de malversation et de mauvaise gestion.
Un autre incident vient alourdir le bilan, déjà pesant, du gouvernement qui a créé le ministère des Droits de l'Homme. Walid Zarrouk, secrétaire général du syndicat des prisons, fait l'objet d'un mandat de dépôt pour avoir dévoilé une liste de personnes qui appartiendraient à la police parallèle. Une énième manifestation de la peur qu'a le pouvoir de voir ses dessous révélés au grand public et ses travers exposés à la vue de l'opinion. En Tunisie, sous le pouvoir islamiste, c'est la source des informations qui est emprisonnée et condamnée. Ce sont les personnes dont les noms sont divulgués qui se pourvoient en justice et obtiennent gain de cause. A condition que cette cause vienne épouser la volonté du régime en place.
Ajoutons à ce palmarès désolant l'arrestation illégale et abusive de Sami Fehri devenue un cas d'école en matière d'abus de pouvoir et de non respect des libertés fondamentales. Outre le mépris exprimé pour les lois et les institutions, ce type de pratiques ne peut émaner que d'un pouvoir qui tire sa légitimité uniquement par la crainte et la peur qu'il inspire. Le même type de régime qu'avait érigé Ben Ali. Ironie de l'histoire, Moncef Marzouki a arpenté les plateaux télé en France pour démontrer que le régime de Ben Ali était illégitime. Aujourd'hui, il porte plainte contre ceux qui disent la même chose d'un régime qu'il pense présider. Encore plus ironique, le président Moncef Marzouki s'était engagé à ne pas engager de poursuites judiciaires contre des journalistes.
Ce régime hésitant et tremblotant se défend comme se défendrait un chat acculé au pied du mur. Il fait de la surenchère et de grands gestes en espérant combler sa faiblesse et sa fragilité par un surplus d'agitation et de réaction. Le pouvoir islamiste actuel se livre à un combat de survie contre les médias dissonants à leur goût. Considérés comme une menace pour leur existence, les voix discordantes doivent ou être maitrisées ou mises hors d'état de nuire. C'est cette dernière option qui est actuellement appliquée aux derniers journalistes récalcitrants.
Crédit photo : Michel Kichka


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