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Tunisie - Entre Ennahdha et le Front du salut, le dialogue national chavire
Publié dans Business News le 16 - 10 - 2013

Entamé le 5 octobre 2013, le dialogue national se poursuit, très lentement, au point que de nombreux analystes ont l'impression qu'il est suspendu. Le seul fait concret réside dans la mise en place de la commission dite de processus gouvernemental et la validation de deux autres commissions, à savoir, celles du processus constitutionnel et du processus électoral. Sans oublier l'accord concernant la manière de contourner les difficultés sur l'Instance supérieure indépendante des élections (ISIE).
Selon la feuille de route établie par le Quartette, composé de l'UGTT, l'UTICA, la LTDH et le Conseil de l'Ordre des avocats, les signataires sont appelés à se mettre d'accord sur une personnalité nationale indépendante qui prenne la tête du gouvernement et nomme, en l'espace de trois semaines, un nouveau cabinet de technocrates.
La même feuille de route, mise au point par ledit quartette et signée par 21 partis politiques, a fixé un délai de quatre semaines à l'Assemblée nationale constituante (ANC) pour que celle-ci achève l'élaboration de la Constitution, adopte la loi électorale et choisisse une commission électorale pour la préparation de nouvelles élections, au milieu de l'année prochaine.
Or, pour réaliser ces différents objectifs, les délais semblent être trop courts : encore dix jours pour la démission « obligatoire » du gouvernement et moins de vingt jours pour la fin de la mission de l'ANC.
Histoire de « tempérer » les ardeurs et maintenir l'opacité, le chef du gouvernement, Ali Laârayedh, est sorti, lors d'une interview minutieusement concoctée par la chaîne Al Wataniya 1, pour réitérer l'approche d'Ennahdha, en martelant que son cabinet ne cédera la place à une nouvelle équipe que lorsque les travaux constitutifs auront été parachevés et la date des élections arrêtée.
Les propos de M. Laârayedh interviennent, quelques jours après le communiqué du conseil de la choura du parti islamiste, lu et interprété comme étant un reniement de la signature par son Guide Rached Ghannouchi de ladite feuille de route.
Il faut dire que les différents partis politiques ainsi que l'opinion publique sont, désormais, habitués à ce jeu d'Ennahdha et ne se fient plus qu'aux actes et faits tangibles de ce parti qui « craint Dieu ».
Ainsi, avant d'entrer dans le vif du sujet, un cercle vicieux semble s'instaurer sur la scène politique et sociale faisant durer le climat d'attentisme et de morosité dans lesquels est plongé le pays.
Face à ces tergiversations, le Front de salut national s'en remet au quartette qu'il appelle à fixer une date pour le début effectif du dialogue national, avant le 19 octobre. Dans le cas contraire, il menace de retirer son acceptation pour la feuille de route et de reprendre les actions sur le terrain, en annonçant, d'ores et déjà, « une marche populaire importante » programmée pour le 23 octobre 2013 qui sera organisée en signe de protestation contre la non démission du gouvernement. Un 23 octobre, synonyme de seconde fin de la légitimité après celle du 23 octobre 2012.
C'est dire que les partis de l'opposition, regroupés au sein du Front du salut, craignent un prolongement indéterminé du statu quo actuel dans le sens où le parti islamiste peut jouer le « pourrissement » de la situation, maintenant qu'il est parvenu au scénario qu'il a tant souhaité, en l'occurrence, notamment, le démarrage des négociations sans démission du gouvernement et le retour aux activités de l'ANC.
Le reste ne serait qu'une question de « technique » et d'habileté dans le maniement des discussions que le parti islamiste semble maîtriser à merveille, dans la mesure où plus le temps passe, plus cela est en sa faveur puisqu'il se trouve aux commandes du pouvoir.
A titre d'exemple, rien que pour le choix d'une compétence indépendante pour former un nouveau gouvernement, les pourparlers pourraient s'éterniser sans aboutir à un consensus. Pareil cas de figure a-t-il été prévu ?
Il en est de même pour l'Assemblée constituante. Si la Constitution n'est pas rédigée et si la loi électorale et la composition de l'Instance supérieure indépendante des élections ne sont pas arrêtées dans les délais fixés, jusqu'à quand pourrait-on les proroger ?
En obtenant la suppression des termes « obligatoirement », du texte de la feuille de route du quartette, Rached Ghannouchi a réussi à bénéficier d'une marge de manœuvre que personne ne soupçonnait. En effet, aucune partie ne peut obliger Ennahdha à se conformer aux échéances prévues par la feuille de route signée.
Il est important de souligner que jusqu'à ce jour, de nombreuses voix parmi les dirigeants d'Ennahdha, notamment ceux qualifiés de « faucons » répètent à ceux qui veulent bien les entendre qu'il est obligatoire d'appliquer la loi portant organisation provisoire des pouvoirs et que tout nouveau gouvernement doit obtenir l'aval de l'ANC, etc.
Il ne faut pas perdre de vue par ailleurs, qu'outre l'hypothèse d'éventuelles manœuvres du parti islamiste, il est fort possible que les divergences au sein de ce parti soient bien réelles. Autrement dit, il n'est pas évident de faire accepter aux députés élus il y a deux ans de laisser leur mandat avant le prochain scrutin, comme le prévoit la Feuille de route.
Effectivement, si certains députés d'Ennahdha – parti relativement majoritaire à l'Assemblée - ne suivent pas Rached Ghannouchi, signataire de la Feuille de route, cette partie de l'accord risque de ne pas être appliquée.
Si l'on sait qu'il y a, au moins une trentaine d'élus hors Ennahdha qui affichent leur opposition au dialogue, auxquels viendrait s'ajouter une partie des 90 députés du parti islamiste, ce serait, alors, tout le processus qui se verrait bloqué.
Faut-il rappeler que le gouvernement de Laârayedh ne donne pas l'impression qu'il est partant. Pour preuve, la poursuite des nominations partisanes un peu partout dans les rouages de l'administration. C'est ce qui fait dire à certains observateurs que le destin d'Ennahdha est entre ses mains, mais sans avoir une grande variété de choix. Ou plutôt qu'il a, juste, le choix dans la manière de partir.
Ennahdha est sur le départ, assurent-ils, et toutes ces tergiversations ne font qu'en reculer la date dans la mesure où son départ qui, s'il n'est pas imminent, est devenu inévitable et certain.


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