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Tunisie Le blues du 14-Janvier
Publié dans Business News le 14 - 01 - 2014

C'est une Tunisie divisée et déçue qui a célébré le 3ème anniversaire de la révolution du 14 janvier 2011, date à laquelle Zine El Abidine Ben Ali a quitté le pays. Les sympathisants de la Troïka et les partisans des formations d'opposition se sont réunis à l'avenue Habib Bourguiba. Les uns pour dire que le boulot a été fait et qu'Ennahdha veut le bien du pays en cédant le pouvoir, les autres pour exprimer leur colère contre le gouvernement de la Troïka.
La date du 14 janvier est devenue emblématique, depuis 3 ans. La fête de la Révolution est aussi l'occasion pour manifester à l'avenue Habib Bourguiba, chacun pour son parti. Le 14 janvier 2014 n'a pas dérogé à cette règle tacite, à la différence près que la division entre Tunisiens n'a jamais été aussi claire. Quand on parcourt l'avenue Habib Bourguiba, on ne peut rater la démarcation nette, opérée par les forces de police, entre les deux « rives » de l'avenue. Celle où se trouve le Théâtre municipal a été occupée par les partisans des ligues dites de protection de la Révolution. Juste à côté, devant le centre commercial « le Palmarium », Ennahdha a dressé une grande scène sur laquelle se sont succédé certains dirigeants du parti.
Ennahdha n'a pas réussi à réunir la foule des grands jours. Quelques centaines de personnes seulement étaient présentes pour soutenir le parti au pouvoir. De l'autre côté de l'avenue, les partis d'opposition se sont partagés la chaussée. Chacun d'eux n'ayant pu réunir que quelques centaines de manifestants, Al Joumhouri, le Front populaire, les gauchistes criaient chacun ses slogans de son côté, non sans conviction.
Bientôt rejoints par les sympathisants de Nidaa Tounes, les manifestants ont crié leurs slogans. Les uns contre le gouvernement, les autres rappelant les martyrs et les blessés de la Révolution. C'est une opposition divisée et disparate qu'on a vue à l'avenue Habib Bourguiba. Les rampes et les barricades dressées par la police ont fini par participer à ce décor.
Dans un discours prononcé le même jour au Palais des congrès de Tunis, Béji Caïd Essebsi, président de Nidaa Tounes, avait affirmé que la création de son parti visait à faire l'équilibre sur la scène politique après l'éparpillement des forces démocrates dans les élections du 23 octobre 2011. Il est vrai que ce parti a réussi à fédérer certaines forces mais la division reste le maître mot de l'opposition tunisienne. La rue en a apporté une confirmation tangible.
Un autre constat saute aux yeux quand on parcourt l'avenue Habib Bourguiba. Le grand nombre de personnes de passage, n'épousant aucun des slogans crachés violemment par les hauts parleurs d'Ennahdha ni ceux des opposants qui se succèdent sur un bout du trottoir. Les personnes dont il s'agit sont beaucoup plus préoccupées par la lenteur du serveur au café ou par l'amoncellement nauséabond d'ordures au centre-ville de Tunis.
C'est une autre réalité de la scène politique tunisienne. Le désintérêt des Tunisiens de la chose publique est en croissance constante. Après la boulimie qu'ont connue les Tunisiens à l'aube de la Révolution, ceux-ci passent à la diète et ne veulent plus s'impliquer et encore moins s'informer de ce qui se passe entre politiciens. Le principe du « tous pourris » gagne du terrain dans l'opinion publique au vu de ce qui se passe à l'Assemblée nationale constituante ou vu la qualité des débats télévisés entre politiciens.
Les sondages ont beau créditer les partis politiques d'intentions de vote différentes, mais ils s'accordent, toutefois, sur l'importance et le poids des indécis. Plus de 50% de la population en âge de voter ne sait pas pour qui elle votera. Ceci peut s'expliquer par le manque de visibilité concernant l'avenir politique du pays , mais en plus de cela, aucune personnalité n'arrive à se dégager dans le paysage politique tunisien et aucun parti ne présente de programme clair, défini et pratique pour tenter de rallier et convaincre les Tunisiens. Ajoutons à cela les préoccupations quotidiennes des citoyens tunisiens relevant du pouvoir d'achat, de la sécurité et de la pression fiscale, entre autres.
Une grande partie de la population tunisienne est déçue de sa révolution. De plus en plus de personnes évoquent, avec nostalgie, la Tunisie sous l'ancien régime de Ben Ali. Epoque où l'on ne craignait pas le terrorisme, où les prix au marché étaient plus accessibles. D'autres, actifs principalement derrière leurs écrans sur les réseaux sociaux, se demandent ce qui peut être fêté en ce 14 janvier et raillent les partisans de tous bords, les médias et les leaders politiques.
Cette déception est également motivée par l'important retard que prend l'exécution de la feuille de route du Quartet. Le 14 janvier 2014 devait être la date de promulgation de la nouvelle Constitution tunisienne. La Tunisie devait également connaître un changement à sa tête avec la prise de fonctions du nouveau chef du gouvernement, Mehdi Jomâa. Or, de toutes ces promesses, il n'y a eu que la démission officielle du gouvernement Laârayedh. Les garanties que tente de donner le secrétaire général de l'UGTT, Houcine Abassi, quant à l'aboutissement prochain des trois processus, ne suffiront probablement pas à restaurer l'image de la classe politique tunisienne aux yeux de l'opinion publique.
Placé sous le signe de la démonstration de force, ce 14 janvier ressemble, dans son déroulement, à toutes les autres fêtes nationales que connaît la Tunisie depuis plus de 2 ans. Chaque parti tente de mobiliser le plus possible de ses troupes, moyennant transport gratuit depuis les régions et dédommagement pécuniaire, pour les exposer dans la rue.
Ces manœuvres, ces promesses et ces bonnes intentions ne suffisent plus à convaincre les Tunisiens. Ces derniers, dans un ras-le-bol généralisé, renient une révolution qui ne leur a rien apporté de concret, selon eux. Une révolution qui n'a servi qu'à faire détériorer la sécurité du pays et à saper le pouvoir d'achat des citoyens. La naissance de cet amalgame et sa diffusion est-elle la faute des Tunisiens qui manqueraient de clairvoyance ou la faute des politiciens qui n'arrivent pas à rassurer ? La question est posée.


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