Invité, ce mardi 10 juin 2014, sur Express FM, Hamed Karoui, ancien premier ministre sous Ben Ali et actuel président du Mouvement Destourien, est revenu sur la dissolution du parti RCD ainsi que d'autres sujets relatifs à l'actualité politique. Hamed Karoui a indiqué qu'après le 14 janvier, il a été abordé par certaines personnes lui demandant ce qu'il fallait faire maintenant alors que le RCD n'existe plus. Il a répondu qu'il est temps que d'autres s'essaient au pouvoir afin de connaître ce qu'est réellement que d'être aux commandes, car dit-il : « C'est loin d'être facile et évident, et dire que nous profitions de notre position est éloigné de toute la réalité. » L'ancien premier ministre a ajouté que durant les dernières années du règne de Ben Ali, le RCD n'avait plus aucune influence sur la scène politique. Il a étayé ses propos par un exemple, Hamed Karoui explique que le rôle joué par le parti était celui d'intermédiaire entre le gouvernement et le peuple, ce rôle n'a plus été joué ces dernières années et ce, en raison de la dégradation du nombre des adhérents effectifs atteignant environ 50 mille. Aussi, l'ancien premier ministre a-t-il ajouté qu'en ce qui concerne les événements du bassin minier, il aura fallu cinq mois au cabinet présidentiel pour réagir en rédigeant un communiqué. De ce fait, selon Hamed Karoui, dissoudre le RCD était une erreur car cela a induit à exclure ses adhérents de la scène politique et les empêcher de prendre part aux élections ce qui les auraient d'une manière indirecte exclus. Par ailleurs, questionné sur son rapport avec certains politiciens de la place, Hamed Karoui a souligné qu'il n'a jamais rencontré Rached Ghannouchi, leader du mouvement Ennahdha simplement parce que l'occasion ne s'est pas présentée, quant à Moncef Marzouki, président de la République, ses rapports avec lui sont au beau fixe : « Il était le professeur de mes deux enfants, et j'estime que c'est un homme bien.» Concernant Hamadi Jebali, ancien chef du gouvernement, M. Karoui a indiqué : « C'est un grand ami et il est comme un frère pour mon fils Néjib Karoui.» Interrogé sur sa relation avec l'homme d'affaires, Kamel Letaief, l'ancien premier ministre a précisé que ses rapports avec lui sont très amicaux : « Nous sommes très souvent en contact, c'est comme un frère pour moi et il nous arrive parfois de nous rencontrer au bord de la plage de Sousse » réplique Hamed Karoui avant d'ajouter que les accusations pesant contre lui sont exagérées. Dans un autre contexte, Hamed Karoui est revenu sur ses différends avec Kamel Morjane, président du parti Al Moubadara, en précisant qu'il était convenu au départ de fusionner leurs partis dans un même mouvement destourien, décision qui a été prise avec notamment Mohamed Jegham mais boudée au final par Kamel Morjane. « Il y a deux comités des deux partis qui se sont réunis une première fois pour décider de la fusion, puis une deuxième fois, pour décider de la structure de la fusion et enfin le nom du parti » souligne Hamed Karoui ajoutant qu'à cette période, Kamel Morjane était à l'étranger et qu'il devait attendre son retour pour avoir son aval. « Toutefois, on attend toujours cet aval qui devait être accordé, pourtant, au bout de 48h, suite à quoi il a préféré rejoindre l'UPT» s'indigne l'ancien premier ministre.