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Non, toi tu ne joueras pas !
Publié dans Business News le 25 - 06 - 2014

C'est une photo qui a fait le tour des réseaux sociaux et qui a suscité l'émoi, justifié, de plusieurs personnes. On y voit un père accompagné de ses trois enfants, qui regardent un parc d'attraction à travers les grilles de sécurité. Ce père ne semble pas avoir les moyens de faire entrer ses enfants dans ce parc et il se contente, avec eux, de regarder les autres jouer.
Cette photo illustre à elle seule un malaise social grandissant en Tunisie. Un malaise issu de l'effritement de la classe moyenne et de la division de la société en pauvres et en riches. Que peut ressentir ce père qui n'a pas les moyens d'emmener ses enfants s'amuser? Pourrait-on lui en vouloir s'il éprouve de la honte? Pourrait-on lui en vouloir s'il ressent de la haine et de la colère?
La situation illustrée par cette photo est loin d'être anecdotique et ne représente pas un "cas isolé". Pour une large frange de la population ce n'est que du quotidien. Il existe des familles en Tunisie qui occupent des logements insalubres. Il existe des personnes que leur travail réduit à une forme d'esclavage. Un jour, j'ai parlé avec un vieux ramasseur de bouteilles en plastique, il faisait partie de ceux qui écument les poubelles à la recherche d'emballages en plastique, de bouteilles d'eau et de tout ce qui peut être revendu à la pesée. L'air déchiré, le visage creusé, les yeux éteints, il m'explique qu'il est obligé de faire ça tous les jours, qu'il pleuve ou qu'il vente, parce que s'il ne le fait pas, il ne pourra pas payer son unique repas de la journée.
Les exemples de ce type sont nombreux. Une misère sociale qui augmente de jour en jour sans que personne ne fasse quoi que ce soit pour y remédier. Les technocrates semblent avoir la tête ailleurs, les partis politiques ne font qu'utiliser le "zawali" et la société civile fait ce qu'elle peut avec les maigres moyens dont elle dispose.
Cette injustice sociale qui va crescendo fait le lit de toutes les dérives. Ceux que l'on dénigre aujourd'hui sont les terroristes et les extrémistes de demain. Nous le savons tous, mais nous ne faisons rien pour y changer quoi que ce soit. Ces personnes sont isolées et n'ont aucune représentation dans les instances dirigeantes à quelque niveau que ce soit. Ce sont ces gens-là qui n'iront pas voter et qui ne vont même pas s'inscrire. Des laissés-pour-compte, des personnes invisibles qui n'ont ni poids électoral ni pouvoir d'achat, donc aucun intérêt.
Pourtant, la colère gronde. Ce père qui ne peut emmener ses enfants dans un parc d'attractions ne le supportera pas longtemps. Arrivés au point de rupture, ces personnes, que l'on ne regarde même plus, explosent violemment. Certains iront se réfugier dans le terrorisme et le fondamentalisme selon des mécanismes connus. D'autres iront se brûler vifs et d'autres deviendront des délinquants ou des toxicos. Tout est bon pour trouver un exutoire, une sortie, un moyen de s'évader de ce quotidien.
Quand un père de famille ne peut plus subvenir aux besoins de ses enfants, quand un homme travaille douze heures par jour et n'arrive pas à manger, quand des familles vendent leurs gamines pour faire les boniches dans les quartiers huppés, il ne faut pas s'étonner qu'un jour, tout cela explose.
Les grands équilibres économiques du pays sont certes importants, comme le sont les tractations politiques. Toutefois, le social est totalement négligé dans la Tunisie d'aujourd'hui. Il est utile de rappeler l'un des slogans les plus importants de la révolution : la dignité. Trois ans que ce slogan est galvaudé, utilisé à toutes les sauces et répété des centaines de fois sur les plateaux télé. Toutefois, la réalité est autre. Une grande partie des Tunisiens vit sans dignité car quand on n'est pas digne quand nos enfants ont faim, on n'est pas digne quand on vit aux dépens de ses parents à 35 ans, on n'est pas digne quand on ne vous voit même pas.
Le plus grand péril qui menace la Tunisie vient de ses entrailles. L'équilibre social tunisien est en train de se rompre et les conséquences pourraient être dramatiques. Si le gouvernement, à travers des mesures d'austérité, met encore plus de pression sur ces franges fragiles, les conséquences sur le tissu social tunisien pourraient être dramatiques.


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