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Tunisie Economie : L'heure du changement a sonné !
Publié dans Business News le 18 - 09 - 2014

La Tunisie est un paradoxe économique, réunissant toutes les conditions pour devenir « un Tigre de la Méditerranée ». Ce potentiel peine pourtant à se concrétiser. L'économie tunisienne souffre de plusieurs facteurs qui ont entrainé des performances négatives : création insuffisante d'emplois, corruption systémique ou encore le faible taux d'exportation et les disparités régionales persistantes. Autant de faits qui ont contribué, entre autres, au déclenchement de la révolution de 2011.
La Banque mondiale et l'Institut arabe des chefs d'entreprises ont organisé, mercredi 17 septembre 2014, une conférence en vue du lancement du dernier rapport de la BM sur la revue des politiques de développement intitulé « La révolution inachevée – Créer des opportunités, des emplois de qualité et de la richesse pour tous les Tunisiens ».
Premier rapport à proposer une analyse complète de l'économie tunisienne depuis la révolution en 2011, il fournit une analyse détaillée des principaux freins à la croissance et à la création d'emplois et propose des pistes de réflexion sur les réformes qui pourraient accompagner ou accélérer la transformation structurelle dont l'économie tunisienne a besoin. L'événement a eu lieu en présence du ministre de l'Economie et des Finances, Hakim Ben Hammouda, du Chef économiste du département Moyen-Orient et Afrique du nord à la Banque mondiale, Shanta Devarajan, ainsi que du président de l'IACE, Ahmed Bouzguenda.
Lors de son intervention Hakim Ben Hammouda a souligné l'importance d'un tel rapport, dans la mesure où le document a présenté les différentes difficultés rencontrées par la Tunisie et des solutions pour sortir de la crise et relancer l'économie nationale. Le ministre de l'Economie et des Finances a d'ailleurs mis en exergue la dichotomie entre le temps politique et le temps économique après la révolution. En effet, le rapport indique qu'au cours des trois années ayant suivi la révolution, la Tunisie a réalisé d'importants progrès sur le plan politique, qui ont abouti à l'adoption consensuelle d'une nouvelle Constitution. Cependant, le système économique qui existait sous Ben Ali n'a pas véritablement changé, et les revendications des Tunisiens concernant l'accès aux opportunités économiques restent insatisfaites. Les causes et les symptômes de la paralyse de l'économie tunisienne sont multiples, comme l'atteste l'étude de la Banque mondiale.
La Tunisie se caractérise par un cadre réglementaire protectionniste qui réduit considérablement la concurrence et l'investissement privé, notamment les investissements étrangers directs. Plus de la moitié de l'économie tunisienne n'est ouverte qu'à un nombre limité d'entreprises. L'absence de concurrence coûte à l'économie plus de 2 milliards de dollars par an, soit près de 5 % de la richesse du pays. Bon nombre d'entreprises privilégiées autorisées à opérer dans des secteurs protégés sont des entreprises publiques, qui représentent 13 % du PIB et 4 % de l'emploi total. Bien souvent, elles bénéficient aussi de l'appui financier de l'Etat (3 % du budget public en 2013). Dans ces conditions, il est impossible pour les entreprises privées plus efficaces de se développer et de rivaliser avec elles. Les entreprises privées confisquées à Ben Ali (220) opèrent dans des secteurs lucratifs, tels que les télécommunications, le transport aérien, la publicité et biens d'autres, n'ont pas été ouvertes à la concurrence. Elles réalisent plus de 21% de l'ensemble des bénéfices du secteur privé au détriment du reste. Près de quatre ans après la révolution, le système de politiques économiques et de réglementation « qui sert d'écran de fumée pour la recherche de rentes » reste intact.
En outre, la gestion des entraves bureaucratiques et réglementaires absorbe 25 % du temps des dirigeants et près de 13 % du chiffre d'affaires des entreprises. En conséquence, les entreprises tunisiennes ne sont concurrentielles que dans les activités à forte intensité de main-d'œuvre peu qualifiée, comme le montage, puisque les salaires versés aux travailleurs peu qualifiés en Tunisie restent faibles par rapport à d'autres pays. Les entreprises tunisiennes se limitent essentiellement à l'importation de composants fabriqués à l'étranger et à leur montage en Tunisie pour réexportation. Cela se traduit par moins d'emplois, des salaires plus bas et peu d'opportunités pour les nombreux diplômés qualifiés que compte le pays.
La réglementation excessive et l'omniprésence de l'Etat ont également entraîné une prolifération de pratiques comme la corruption, le copinage, l'évasion fiscale et douanière, etc. On estime à 2 % du PIB annuel le coût de la corruption supporté par la Tunisie. La fraude douanière, l'évasion fiscale et les abus de marchés publics sapent la concurrence en favorisant les entreprises les mieux introduites et celles qui pratiquent la corruption. Le résultat est un environnement basé sur les privilèges et les rentes, qui inhibent l'émergence d'entreprises compétitives et la réaffectation efficace des ressources vers les entreprises les plus productives. On aboutit en fin de compte à des emplois en nombre limité et de moindre qualité.
Par ailleurs, les nombreuses politiques économiques en Tunisie sont malavisées, selon l'étude. A titre d'exemple, le Code du travail ne favorise pas les investissements dans les activités à forte intensité de main-d'œuvre et contribue paradoxalement à l'exploitation des travailleurs et à la précarité de l'emploi. En outre, plus de 50% des travailleurs ne sont pas couverts par le système d'assurance sociale. Pourtant, le coût élevé des cotisations sociales encourage l'informalité. Le secteur financier n'est pas très performant de son coté. Le niveau global de prêts consentis par les banques au secteur privé reste en deçà du potentiel d'environ 10% du PIB. De plus, la qualité des projets financés est également décevante, comme en témoigne le taux élevé de projets incapables de financer le remboursement des prêts ayant servi à leur mise en place. L'étude de la Banque mondiale souligne aussi que le secteur bancaire se caractérise par des défaillances notables en matière de gouvernance, particulièrement les grandes banques publiques protégées de la concurrence et recevant des subventions, leur permettant de financer des entrepreneurs bien introduits à la place des projets performants. De ce fait, les individus bénéficiant de relations ont un accès facile au crédit. Par conséquent, les banques publiques ont cumulé des pertes s'élevant à u moins 3% du PIB, soit plus de 1,5 milliards de dollars, ce qui nécessite un renflouement par le budget public. Une autre défaillance touche la politique d'incitation aux investissements « onéreuse et n'ayant contribué ni à la création d'emplois, ni à la réduction des disparités régionales ». Cette politique coûte cher : 2,2% du PIB en 2009, et sont en grande partie une forme de gaspillage, vu que seulement 21% des entreprises n'auraient pas pu investir sans avantages fiscaux. Ces mesures incitatives profitent largement aux entreprises exportatrices qui sont situées le long de la côte : 16 % seulement des emplois ont été créés dans les régions de l'intérieur du pays. Enfin, la dichotomie « onshore - offshore » est désormais au cœur de la faible performance de l'économie : la faible efficacité des secteurs «onshore» protégés affecte négativement la compétitivité des secteurs « offshore ».
La Tunisie se trouve à la croisée des chemins et peut choisir un nouveau modèle pour libérer son potentiel économique. Une plus grande concurrence et la réforme du secteur bancaire doubleront la création d'emplois et entraineront une augmentation de l'investissement privé intérieur. La Tunisie peut également devenir un leader mondial de l'exportation de produits manufacturés et agricoles et devra mettre en place l'ouverture du secteur des services. Pour y arriver, une nouvelle vision et un puissant leadership politique sont primordiaux pour faire avancer des réformes qui outrepasseraient le système actuel.


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