Chirine Cherni, sœur du martyr Socrate Cherni, était l'invitée de Myriam Belkadhi, mardi 9 décembre, sur le plateau de Nessma TV. Le sujet du plateau TV était consacré aux soldats et membres des forces de l'ordre assassinés ces trois dernières années sous le gouvernement de la troïka et la présidence de Moncef Marzouki. Mme Cherni a rebondi sur les larmes de Adnène Mansar dimanche sur le plateau d'Al Hiwar Ettounsi pour l'interroger si sa fille lui a posé des questions lorsque nos soldats ont été égorgés à la montagne de Châambi. Elle a rappelé, ensuite, que lorsque le 1er martyr Anis Jelassi, a été assassiné, la troïka a alors dit que c'était un cas particulier. Elle rappelle lorsque les assassinats se sont multipliés, l'ancien ministre des Droits de l'Homme disait que le terrorisme était une rumeur. Mme Cherni a évoqué par la suite un incident célèbre d'assassinat de la femme d'un terroriste à Douar Hicher, présenté à l'époque par les islamistes, comme étant une bavure des forces de l'ordre. La vérité, d'après elle, et en se basant sur les PV, est que c'est le terroriste qui s'est caché derrière son épouse pour la pousser dans le vide et accabler ensuite les forces d'intervention. C'est la première fois que cette version est donnée dans les médias. Chirine Cherni revient aux incidents de 2012 à Siliana, après les tirs de chevrotine et la manifestation géante des habitants. Au lendemain de cette manifestation demandant le limogeage du gouverneur, le chef du gouvernement de l'époque , Hamadi Jebali, a déclaré : « Moi je quitterai le gouvernement et pas le gouverneur ! Ceci est de la désobéissance et une atteinte à l'Etat ». Et Mme Cherni de s'interroger si ce n'est pas une atteinte à l'Etat que des terroristes assassinent nos forces de l'ordre et si ce n'est pas une atteinte à l'Etat que ces agents soient traités de « taghout » (tyrans). Elle rappelle, dans la foulée, les incidents du 9 avril 2012, fête des martyrs, quand les opposants ont été agressés ou quand les mausolées ont été incendiés, ou encore quand nos enfants sont violés dans les jardins d'enfants et que la ministre de la Femme de l'époque (Sihem Badi) déclarait : « L'erreur incombe à la mère qui ne s'est pas aperçue à temps ». Elle rappelle également les discours des politiques de la troïka qui disaient « mourrez de dépit et buvez l'eau de mer ! ». « Même les ministres de Ben Ali ne nous ont pas dit ça ! On va juger Ben Ali sur ses 23 ans de pouvoir, mais vous, en trois ans, vous avez mené le pays à la catastrophe! Un bilan très, très lourd en trois ans ! ». « Le djihad est pour la nation et non pour l'indécence et la prostitution et pour ramener les esclaves. Pas pour tuer, égorger et profaner », a-t-elle ajouté. Rappelant les invitations à débattre avec ces terroristes, lancées notamment par le président de la République, Mme Cherni ajoute : « Comment voulez-vous que je débatte avec quelqu'un qui a les armes levées contre moi ? ça suffit ! Je ne discute pas avec un voleur ou un escroc, je suis face à quelqu'un qui veut en finir avec l'Etat et le système en place ! Et qu'on ne me parle pas de Droits de l'Homme qu'on utilise comme une poupée qu'on sort au besoin ! Où sont ces associations qui défendent les Droits de l'Homme lors de l'enterrement de nos martyrs ? » Chirine Cherni conclut en évoquant le pire avec la présidence de la République censée représenter tout le peuple, lorsque Moncef Marzouki a traité la moitié des Tunisiens de « taghout ». « Traitez les Tunisiens de ce que vous voulez, mais pas de taghout, a déclaré la sœur du martyr, car ce terme est entré dans le dictionnaire du terrorisme. Et ceci ne m'étonne pas, car des députés sont restés deux mois pour trouver une définition au mot terrorisme. Ces gens-là ne reconnaissent pas et ne croient pas qu'il y a terrorisme. Ces gouvernants pensent que ces gens sont leurs enfants et annoncent une nouvelle culture ! Ils s'en vantent des amnisties générales, alors qu'ils auraient dû amnistier les vieilles personnes ou les jeunes ayant consommé des stupéfiants et non les terroristes. Ces terroristes ne vont pas devenir des médecins ou des psys après leur libération, ils resteront éternellement des terroristes. Celui qui a pris les armes et a égorgé une fois, continuera à égorger mille fois. Ils ne changeront pas ! »