La préparation de l'opinion publique à ce que le deuxième tour de la présidentielle soit entaché de fraudes se poursuit chez l'équipe de campagne de Moncef Marzouki. La même équipe n'a pourtant pas vu les violations de loi électorale qu'elle est en train de commettre, comme l'utilisation des deniers publics à des fins électoralistes, l'affichage sauvage ou encore l'entrée de Marzouki, hier, dans une école primaire sis au centre-ville de Tunis. D'après Tarek Kahlaoui, dans un post publié sur sa page FB, mercredi 10 décembre 2014, Nidaa Tounes a fait des pressions sur Ennahdha pour qu'il retire ses observateurs des bureaux de vote, le jour du scrutin. Il y aurait carrément un harcèlement dans ce sens, précise M. Kahlaoui et il y aurait des attaques contre ceux qui dénoncent les abus observés au cours du 1er tour. « Tout cela se passe alors qu'il y a plusieurs indices, dont les sondages d'opinion, qui nous poussent à croire que la lutte sera serrée qui ne répond pas aux attentes de l'autre partie », a indiqué M. Kahlaoui. Business News a vérifié, et depuis plusieurs jours, cette histoire de pression auprès de membres dirigeants d'Ennahdha et tous nos interlocuteurs, dont certains hauts placés, nous ont affirmé qu'ils n'ont pas entendu parler de cela au sein de leur parti. Ce qui est impossible, précisent certains d'entre eux, si de telles pressions ont réellement eu lieu. Concernant les sondages, qu'évoque M. Kahlaoui, le code électoral nous interdit catégoriquement d'en parler ou d'en livrer des analyses, sous peine d'une amende de 20.000 à 50.000 dinars. Nous ne pourrons donc pas dire que ce que dit le membre de la campagne de Marzouki est vrai ou faux, bien que nous ayons une idée sur la vérité des chiffres. Nous remarquerons cependant qu'il n'y a eu absolument aucun événement majeur susceptible de changer drastiquement les résultats du 1er tour, si ce n'est le vote d'élus de Nidaa Tounes pour Abdelfattah Mourou au poste de vice-président de l'ARP et le vote d'élus d'Ennahdha pour Mohamed Ennaceur au poste de président de l'ARP. Quant aux fraudes présumées du 1er tour, dont parle M. Kahlaoui, il est bon de rappeler que le Tribunal administratif a débouté le candidat Marzouki dans cette affaire et que le président de l'ISIE a catégoriquement démenti cette histoire. En dépit de la multiplication des mises en doute de Marzouki et de son équipe du bon déroulement du futur scrutin, l'ISIE continue à faire comme si de rien n'était. On précisera que les observateurs du CPR étaient présents dans un très grand nombre de bureaux de vote au premier tour, répondant tous, aux appels du candidat Marzouki de se mobiliser le jour J. Les mêmes devraient être présents au deuxième tour, à moins qu'ils ne soient appelés à se retirer pour pouvoir mettre en doute les opérations de dépouillement.